Le Rallye d'Australie 2018 est le 13e rallye du Championnat du monde des rallyes 2018 et la 27e édition de l’épreuve. Il se déroule sur 24 épreuves spéciales. Il est remporté par le duo finlandais Jari-Matti Latvala et Miikka Anttila après avoir pris la tête de l'épreuve lors de la dernière journée. À l'issue du rallye, la paire française Sébastien Ogier et Julien Ingrassia est sacrée championne du monde pour la sixième fois consécutive.
Le rallye, qui propose un parcours largement revu par rapport à l'année dernière, est l'épilogue d'une saison 2018 très disputée. En effet, seuls trois points séparent Sébastien Ogier (Ford) de Thierry Neuville (Hyundai), et avec Ott Tänak (Toyota), ils sont en lice pour le titre de champion du monde des pilotes, tout comme leurs constructeurs respectifs pour le championnat constructeurs.
Le rallye débute le vendredi avec au programme deux boucles identiques de trois spéciales disputées l'une le matin et l'autre l’après-midi puis deux super-spéciales. Craig Breen perd d'entrée du temps après avoir heurté un kangourou, tandis que les pilotes Toyota emmenés par Esapekka Lappi sont à la fête en réalisant un triplé. Jari-Matti Latvala s'impose d'ailleurs dans l'ES2, mais c'est le pilote CitroënMads Østberg qui signe le scratch de la dernière spéciale de la matinée. Cette dernière est marquée par le passage dans un fossé de Tänak mais surtout par la mésaventure connue par Andreas Mikkelsen. En effet, le pilote norvégien a été déconcentré par la présence d'un tracteur dans la spéciale et est sorti de la piste en suivant, le contraignant à se retirer. C'est un coup dur pour Hyundai en vue du titre constructeur. Ainsi, à la pause, Østberg mène, devançant Lappi de 5 s 4 et Latvala de 5 s 8. Ogier et Neuville, contraints par leur position de balayer, sont relégués respectivement à 27 s 6 et Latvala de 19 s 2, soient les 10e et 9e places.
L'après-midi commence avec l'ES4 que Tänak remporte. Les écarts y sont plus faibles que durant la matinée, scénario qui se reproduit dans l'ES5, sauf pour les Toyota, la faute à un gué où Tänak a arraché son pare-chocs avant et où son coéquipier Lappi a connu des coupures moteur. En revanche, Neuville y performe en signant le meilleur chrono. Mais la spéciale suivante est beaucoup moins favorable au belge. En effet, il manque d'abord de partir en tonneaux par l'avant sur une bosse, puis il déjante à l'arrière gauche à la suite d'une mauvaise réception de saut. Logiquement en difficulté ensuite, il concède 54 s 4 sur le vainqueur Breen. Il se retrouve ainsi 10e, position néfaste pour lui car elle l'oblige à ouvrir la route durant toute la journée de samedi. De plus, M-Sport, qui mise tout sur le championnat pilotes, fait ralentir les coéquipiers d'Ogier (Elfyn Evans et Teemu Suninen) de manière qu'ils soient derrière le Français au classement. Ainsi, à la fin de la journée, Ogier est 7e à 38 s 2 d'Østberg toujours leader alors que Neuville est 10e à 33 s 7 du français. Le podium provisoire est complété par Breen et Latvala, respectivement à 6 s 8 et 8 s 7 du norvégien.
La journée de samedi est la plus chargée du rallye avec au programme dix spéciale et 133 km de course répartis en deux boucles identiques de quatre spéciales (dont une super-spécial) plus deux super-spéciales. Hayden Paddon est le plus rapide dans la première spéciale, mais l'homme fort de la matinée se révèle être Ott Tänak, l'estonien s'adjugeant les trois spéciales suivantes. Østberg est en revanche en difficulté, la faute à son choix de pneu, si bien qu'il perd le commandement lors de l'ES11 au profit de Latvala qui reste mieux positionné que Tänak. Cette spéciale voit d'ailleurs Neuville et Breen heurter tous les deux un talus et perdre du temps, surtout pour l'irlandais qui a endommagé sa suspension arrière-gauche et qui égare plus d'1 min dans l’affaire. Ainsi, à la mi-journée, Latvala est en tête, 3 s 2 devant Tänak et 8 s 0 devant Østberg. Le pépin de Breen fait que Ogier est 6e mais il est à plus d'1 min de son rival Tänak.
La boucle de l'après-midi réserve le même schéma de course avec Paddon qui re-signe d'entrée le scratch puis avec Tänak qui remporte trois spéciales. Son coéquipier Lappi parvient à en glaner une. Surtout, l'estonien s'empare de la première place dans l'ES14 au détriment de Latvala. Ogier et Neuville continuent eux à perdre du temps lors de chaque spéciale, à l'exception de la dernière de la journée remportée par le belge. Cela est dû à l'apparition de la pluie durant cette super-spéciale, qui a fortement nui à Latvala qui a concédé plus de 10 s à Tänak en 2,54 km. Le finlandais reste tout de même 2e derrière Tänak mais accuse désormais 21 s 9 de retard. Østberg, toujours en difficulté, est maintenant 4e, la 3e place revenant à Paddon. Ogier est 6e à plus d'1 min 30 s, mais possède plus d'1 min d'avance sur Neuville 8e. Dans cette position, le gapençais serait titré quels que soient les résultats de ses rivaux dans la Power stage, mais la 1re place de Tänak ne l'autorise à aucun relâchement. La fin du rallye s'annonce décisive et haletante.
L'ultime journée du rallye propose deux boucles de trois spéciales dont la Power stage soit six spéciales. Surtout, les averses nocturnes ont rendu les spéciales boueuses et donc piégeuses. Latvala remporte la première spéciale avec plus de 5 s d'avance sur la concurrence et revient à 12 s 6 de Tänak. Mais dans la spéciale suivante remportée par Paddon, Breen et surtout Tänak sortent de la route dans un virage serré à gauche. L'estonien endommage ainsi sa Yaris à l’avant-droit et perd une vingtaine de seconde, rendant ainsi pour 5 s 0 le commandement à Latvala. La spéciale suivante remportée par Lappi offre moins de péripéties. Mais ce ne sera pas le cas pour les suivantes. En effet, dans l'ES22, Thierry Neuville part à la faute et heurte un arbre, finissant avec une roue arrachée. Le pilote belge repart mais s'arrête un peu après. S'en est fini des espoirs de titre pour lui. Désormais, seul Tänak peut empêcher le sacre d'Ogier. Or, l'estonien part lui aussi à la faute dans un virage à gauche en descente de l'ES23 et ne peut repartir ! Sébastien Ogier et Julien Ingrassia sont dès lors champions du monde pour la sixième fois consécutive ! C'est la quinzième fois de suite qu'un pilote français est titré et ce grâce aux 9 titres de Sébastien Loeb et aux 6 de Sébastien Ogier. Quant à Latvala, qui vient de signer les deux scratchs, il n'a plus de concurrence pour la victoire et s'adjuge son unique rallye de la saison à l'issue d'une dernière spéciale remportée par Ogier. C'est aussi la 5e victoire pour Toyota, et surtout, le constructeur nippon est sacré champion du monde des constructeurs. À noter que Paddon et Østberg complètent le podium, et que la catégorie WRC-2 a été dominée de bout en bout par Alberto Heller. Enfin, seuls 15 équipages ont terminé ce rallye, dont aucun de la catégorie WRC-3.
La super spéciale est une spéciale de 7,16 km courue à la fin du rallye. Elle est remportée par Sébastien Ogier, qui conclut sa dernière spéciale au volant de la Ford Fiesta WRC par un scratch.
↑Les points sont attribués aux pilotes et copilotes sur la base du classement selon le barème 25-18-15-12-10-8-6-4-2-1. Des points supplémentaires sont octroyés aux cinq premiers de la super spéciale selon le barème 5-4-3-2-1. Enfin, lors de chaque spéciale, un Point de Spéciale est attribué au pilote et au copilote du WRC Junior ayant obtenu le temps de spéciale le plus rapide parmi les équipages WRC Junior inscrits.