De très ancienne noblesse, ce torero appartient autant à l'histoire de l'Espagne, à la littérature, et au romantisme qu'à la tauromachie où il n'a eu qu'une brève carrière. Peu d'historiens de la corrida mentionnent son nom. Il est cité avec Luis Mazzantini et El Salamanquíno, comme représentant d'un tournant dans la typologie sociale des toreros à pied, comme un aristocrate rompant avec la tradition plébéienne[1]
Rafael Pérez de Guzmán est le descendant d'un prestigieuse lignée. Un de ses ancêtres, « Guzmán el bueno », s'est illustré lors du siège de Tarifa, en 1340, pour avoir donné son propre poignard aux émissaires venus l'informer que son fils serait égorgé s'il ne se rendait pas[2]. Il reste encore dans la ville de Tarifa une Torre de Guzmán el bueno et le castello de Guzmánes. Il compte aussi parmi ses ancêtres le duc d'Olivares et les ducs de Medina Sidonia[2]
L'écrivain Benito Pérez Galdós en a fait un des personnages de son roman historique Mendizábal (1898),un des six ouvrages de la série des Episodios Nacionales[3]
Présentation
Arrivé à Madrid où il devait entrer dans l'armée, Rafael s'ennuie et il est très attiré par le bouillonnement de cette ville qui tranche avec la vie calme et opulente de son enfance. Il retrouve dans des cafés des matadors, et autres personnages du "mundillo". Il demande alors sa mutation pour Séville et de nouveau, il fréquente des gens du monde de la tauromachie. Contre l'avis de sa famille, il suit les cours de Pedro Romero et de Jerónimo José Candido à l'École taurine de Séville[2].
Carrière et style
Le , il se présente à Aranjuez, et le il reçoit l'alternative de Manuel Romero Carreto[2], toujours à Aranjuez semble-t-il. Les dates et les lieux diffèrent légèrement sur le site de Cordobapedia[4]. Il semble même que José María de Cossío ne le mentionne pas[1]
Sans jamais réellement briller, Guzmán remporte plusieurs succès dans les grandes plazas espagnoles, notamment à Madrid le . On admire son style aristocratique et son courage qui frise la témérité[2].
Le , alors qu'il se rend à Madrid pour toréer en compagnie de Paquiro, la diligence qui le transporte est attaquée par des bandits. Alors qu'il sort pour répliquer aux agresseurs, il est tué par balle et son cadavre est laissé au milieu de la route[2].
Bibliographie
Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN2-221-09246-5)