Après le modeste succès critique de leur précédent album Serotonin[13], sorti en 2010, le groupe originaire d'Eel Pie Island décide de s'installer aux États-Unis pour enregistrer leur nouvel opus.
Le mot Radlands est un mot-valise regroupant Badlands (La Balade sauvage), titre du premier film du réalisateur Terrence Malick en 1973, et Redlands, la propriété de Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, dans les années 60. Mais c'est ici surtout le nom que les Mystery Jets ont donné au studio d'enregistrement qu'ils se sont construit dans une maison de campagne au bord du fleuve Colorado, près d'Austin, dans le Texas[14].
En plus de la période d'enregistrement, Blaine Harrison est retourné seul aux États-Unis y puiser son inspiration à la fois pour les chansons et l'univers tout entier de l'album.
Le , peu avant la sortie de Radlands, le bassiste Kai Fish annonce son départ du groupe pour se consacrer à sa récente paternité, différents projets ainsi que sa carrière solo[15]. Son premier album Life in Monochrome[16] est d'ailleurs sorti en . Il est remplacé au sein de Mystery Jets par Pete Cochrane pour la tournée britannique qui suit[17].
Enregistrement et production
L'album est enregistré live de mars à aux Radlands Studios donc. Il est coproduit par Mystery Jets et Dan Carey[18] (déjà producteur notamment de Sia, Franz Ferdinand, Bat For Lashes, Eugene McGuinness). Seuls The Streatham Gospel Singers, qu'on peut entendre sur quatre titres, sont enregistrés à Londres.
La quasi-totalité du travail d'écriture et de composition repose sur Blaine et Henry Harrison ainsi que William Rees.
Alors que l'album précédent Serotonin révélait une direction plus pop que ses prédécesseurs, Radlands est influencé par l'univers où il est enregistré et penche cette fois vers une teinte americana voire country, à travers l'utilisation des guitares acoustiques, Dobro, pedal steel et chœurs gospels. Il s'agit d'un album un peu à part dans la discographie du groupe dans la mesure où ils ne reviendront plus vers ces sonorités-là, qui ont généralement moins convaincu la critique[19].
La Londonienne Sophie-Rose Harper, chanteuse des groupes Paradisia et The Night VI, apparaît sur Take Me Where the Roses Grow en duo avec Blaine Harrison. Elle devient donc une habituée de l'entourage des Jets puisqu'elle avait déjà posé sa voix sur Serotonin[20] et réitèrera sur l'album suivant Curve of the Earth.
Commercialisation
Radlands sort le en Europe et le aux États-Unis[21]. Il est édité sur le label Rough Trade Records aux formats CD digipack, vinyle gatefold et digital[22].
Singles
Deux singles sont extraits de l'album Radlands :
Someone Purer, dont le clip est réalisé par Jack King, est d'abord mis en ligne par le groupe le [23]. Puis, une version américaine est mise en ligne par Rough Trade Records le . Le clip de cette dernière, tourné dans un décor désertique et peut-être plus adapté au marché américain, est cette fois réalisé par Jem Goulding[24].
Le deuxième single Greatest Hits sort le . À nouveau réalisé par Jem Goulding, il est mis en ligne par le label Rough Trade[25].
Artwork
La pochette de Radlands représente une photo des membres de Mystery Jets (prise par Henry Harrison) découpée dans la forme de l'état du Texas. Le design est d'Alison Fielding (directrice artistique chez Beggars[26]) et les photos intérieures de la Britannique Tabitha Denholm (réalisatrice de clips musicaux et directrice artistique de Florence and the Machine[27]).
Parallèlement à l'album, Mystery Jets et Rough Trade Records publient une bande dessinée intitulée Radlands - The Ballad of Emmerson Lonestar, scénarisée par Richard Elms et Mystery Jets, et dessinée par le Britannique Glenn Fabry et le dessinateur américain de chez DC ComicsV. Ken Marion[28]. Une introduction au scénario figure d'ailleurs sur la première page du livret du CD.
Tournées
Une tournée britannique est organisée au printemps pour promouvoir l'album. Elle démarre le à Leeds pour se terminer à l'O2 Arena de Londres le [29]. Ils apparaissent fin août au Reading and Leeds Festival avant d'embarquer pour une tournée australienne. Ils repartent enfin pour quinze dates anglaises pendant tout le mois de [30].
La tournée de promotion américaine, elle, parcourt les États-Unis d'est en ouest au mois de . Des treize concerts qui la composent, un premier est calé à Boston le et le dernier à Oakland, en Californie, le 30[21].
Réceptions critique et publique
L'album reçoit un score de 67/100 sur le site agrégateur de critiques Metacritic, ce qui signifie des notes moyennes ou mitigées. Mark Deming, sur le site AllMusic pointe notamment : "Moins une réinvention qu'un agréable détour, Radlands est un ensemble de cartes postales sonores de l’État de l’Étoile Solitaire, qui montre à quel point mélanger vacances et travail peut faire du bien[31]". Alors que Rebecca Nicholson, du Guardian, regrette : "Le placage de rétro-rock teinté de sépia étouffe l'album, et ce dernier finit par manquer de l'énergie et du charme des efforts précédents [du groupe][32]". En France enfin, Jean-Christophe Gé déclare sur le site Sound Of Violence : "Radlands est un album serein, d'où se dégage de l'optimisme sans naïveté[33]".
Côté public, l'album s'est hissé à la 40e place des charts anglo-saxons[34].
Titres
No
Titre
Durée
1.
Radlands (B. Harrison/Mystery Jets)
5:28
2.
You Had Me at Hello (B. Harrison)
4:22
3.
Someone Purer (B. Harrison/W. Rees)
5:18
4.
The Ballad of Emmerson Lonestar (W. Rees/H. Harrison)
4:58
5.
Greatest Hits (B. Harrison)
3:35
6.
The Hale Bop (W. Rees/H. Harrison)
3:02
7.
The Nothing (B. Harrison/H. Harrison)
4:55
8.
Take Me Where the Roses Grow (feat. Sophie Rose Harper) (W. Rees/S-R. Harper)
4:31
9.
Sister Everett (W. Rees/H. Harrison)
4:49
10.
Lost in Austin (B. Harrison/W. Rees/H. Harrison)
6:19
11.
Luminescense (B. Harrison/H. Harrison)
4:48
52:05
Crédits
Crédits adaptés des notes de pochette de Radlands.
Mystery Jets
Blaine Harrison – chant, claviers, guitares, direction artistique
William Rees – guitares, claviers
Henry Harrison – claviers, guitares, direction artistique