Écrite en 1920, R. U. R. est créée au Théâtre national à Prague le [2] et jouée à New York dès 1922[3]. C'est dans cette pièce que Karel Čapek utilisa le mot robot[4] pour la première fois, bien que ce soit son frère Josef qui l'ait inventé[5] à partir du tchèque robota qui signifie « corvée » – rob veut dire « esclave » en slave ancien, aujourd'hui encore rabota (работа) veut dire « travail » en russe et robotnik signifie « ouvrier » en slovaque et en polonais. Robot supplanta immédiatement le terme automaton utilisé par l'auteur dans la courte pièce Opilec de 1917[6].
La pièce se déroule dans l'avenir, dans l'usine de fabrication de robots R.U.R.. Les robots de la pièce sont proches de ce qu'on appelle aujourd'hui des androïdes ou des clones : ce sont des machines biologiques à l'apparence humaine, à l'origine dénuées de sensibilité et de sentiments, et fabriquées dans une usine située dans une île. Afin de les rendre moins fragiles et plus polyvalents, l'ingénieur de R.U.R. les dote d'une sensibilité limitée et d'une intelligence un peu plus développée. Au bout de dix ans, ils finissent par se révolter et anéantir l'humanité. À la fin de la pièce, après avoir perdu le secret de leur fabrication, deux d'entre eux découvrent l'amour et le dernier être humain leur remet la responsabilité du monde.
Katerina Cupová (scénario et dessins) et Karel Capek (d'après) (trad. Benoît Meunier), R.U.R. : Le Soulèvement des robots, Glénat, (ISBN9782344049921, présentation en ligne)
Notes et références
Notes
↑Rossum est, dans la pièce, le nom de l'ingénieur qui met au point les robots[1].
Références
↑Jaroslav Veis, « Il y a 100 ans naissait le robot », Courrier international, no 1534, 26 mars au 1er avril 2020, p. 39-42.
↑(en) Ivan Margolius, « The Robot of Prague », Newsletter The Friends of Czech Heritage no. 17, , p. 3 - 6
↑Édouard Launet, « An 2000. Les objets du siècle. Le robot. Dans les années 60, il aura nourri les fantasmes d'un monde dont il aurait été le maître ou l'esclave. Aujourd'hui, l'androïde appartient plutôt à la légende qu'à la réalité. Rêve mécanique », Libération, Cahier spécial, , p. 52-53
↑Sergei Chepik, « Karel Čapek », sur plathey.net (consulté le )