République du Kosovo (1990-2000)

République de Kosova
(sq) Republika e Kosovës

1990–2000

Drapeau Blason
Hymne Hymni i Flamurit
("L'Hymne au Drapeau")
Description de l'image Locator map Kosovo in Yugoslavia.svg.
Informations générales
Statut République autoproclamée, État sécessionniste non reconnu internationalement (reconnu uniquement par l'Albanie)
Capitale Pristina
Langue(s) Albanais
Monnaie Dinar yougoslave et lek
Démographie
Population 2 000 000 hab. (estimation)
Superficie
Superficie 10 887 km2
Histoire et événements
1990 Proclamation
1er février 2000 Dissolution

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La république de Kosova, ou république du Kosovo, (albanais : Republika e Kosovës) était un État « sécessionniste » selon le point de vue serbe, proclamé en 1991 par un Parlement parallèle représentant la population albanaise ethnique du Kosovo. Ce proto-État fut reconnu seulement par la république d'Albanie voisine[1]. À son apogée, cette nouvelle république essaya d'établir ses propres institutions politiques parallèles, en opposition à celles de la province autonome de Kosovo-et-Métochie (recouvrant le même territoire) qui étaient installées à Belgrade.

Histoire

Proclamation de la république de Kosova

La province autonome socialiste du Kosovo fut établie en 1974 avec un haut degré d'autonomie au sein de la fédération de Yougoslavie. Cette autonomie fut réduite par des amendements constitutionnels en 1989, engendrant des manifestations massives de Kosovars albanophones, dont beaucoup furent arrêtés par les autorités yougoslaves. Cela aboutit à une déclaration d'état d'urgence en et à la démission du Conseil provincial des ministres en mai.

En réponse à cette crise politique, l'assemblée provinciale dominée par les Albanais ethniques proposa que le Kosovo fût élevé au rang de « république » dans la Fédération yougoslave. Cette situation entraîna la dissolution de l'assemblée provinciale par le gouvernement serbe et l'affirmation d'un contrôle direct sur les institutions du Kosovo.

Les Albanais ethniques membres de l'assemblée dissoute se rencontrèrent en secret à Kačanik et proclamèrent une « république de Kosova » constituante de la Yougoslavie. Après approbation par un référendum non officiel tenu quelques jours plus tôt, l'assemblée déclara le que la « république de Kosova » était un État souverain et indépendant.

Structures parallèles

Les Kosovares ont organisé un mouvement séparatiste pacifique, créant un certain nombre de structures parallèles au niveau de l'éducation, des soins médicaux et de la taxation[2].

Intervention de l'OTAN et dissolution

La campagne menée par l'Armée de libération du Kosovo (UÇK, selon l’abréviation locale) se poursuivit jusqu’en et fut portée à l'attention des médias du monde entier après de lourdes pertes enregistrées dans le village de Račak (l'incident de Račak). Une conférence internationale se tint alors à Rambouillet, en France, en février et mars et aboutit à la proposition d’un accord de paix (l'accord de Rambouillet) qui fut accepté par la partie albanaise ethnique, mais rejeté par le gouvernement yougoslave, ce dernier acceptant l’envoi d’observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de la Communauté européenne, mais refusant les envoyés de l’OTAN, qu’il estimait partiaux.

L'échec des pourparlers de Rambouillet entraîna immédiatement une campagne aérienne de bombardements par l'OTAN qui dura soixante-dix-huit jours contre la république fédérale de Yougoslavie, du au , entraînant de nombreuses destructions d’infrastructures civiles serbes, et qui finit par contraindre les autorités yougoslaves à signer un accord technique militaire autorisant des « gardiens de la paix » de l'OTAN (KFOR) et une mission civile internationale (la MINUK) à entrer au Kosovo.

La MINUK assura le contrôle de l'exécutif, du législatif et du système judiciaire du Kosovo par l’entremise d’un représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Le premier représentant spécial fut le Français Bernard Kouchner, après l’intérim d’un mois assuré par le Brésilien Sérgio Vieira de Mello. Un Conseil de transition du Kosovo fut installé pour permettre aux chefs des partis politiques et des communautés du Kosovo d'être représentés dans les décisions. L'UÇK fut dissoute et remplacée par le Corps de protection du Kosovo, une organisation de réponse d'urgence civile légèrement armée.

La république de Kosova fut formellement abolie lorsque ses institutions furent remplacées par les institutions de la Structure administrative intérimaire jointe établie par la MINUK.

Dirigeants politiques

Les dirigeants politiques de la république de Kosova ont été les suivants[3].

Président

Premiers ministres

Président de l'Assemblée

Articles connexes

Références

  1. (en) « Statement of Prime Minister of Albania Mr. Sali Berisha on Recognition of Independence of Kosova » [archive du ], (consulté le ) : « Based on Declaration of Assembly of Albania, on October 21, 1991, in compliance with decision of Assembly of Kosovo, on February 17, 2008 for Declaration of Independence, based on the rights of people for self-determination, based on principle of good-neighbourhood relations, I will call tomorrow a Council of Ministers meeting to decide the establishment of diplomatic relations between Republic of Albania and Republic of Kosovo at Ambassador level. ».
  2. Clark, Howard. Civil Resistance in Kosovo. London: Pluto Press, 2000. (ISBN 0-7453-1569-0)
  3. (en) Ben Cahoon, « Kosovo - Alternative government: Republic of Kosovo », Worldstatesmen.org (consulté le )