La réaction de Stork est une réaction chimique comportant une addition d'une énamine sur un accepteur de Michael — un composé carbonylé α,β-insaturé par exemple — ou un autre réactif d'alkylationélectrophile pour donner un iminiumalkylé, hydrolysé par la suite sous l'effet d'un acide dilué en solution aqueuse pour donner une cétone ou un aldéhyde alkylé[1]. Elle tire son nom de Gilbert Stork, chimiste américain d'origine belge. Les énamines étant généralement produites à partir de cétones et d'aldéhydes, ce procédé, également appelé alkylation des énamines de Stork, permet de réaliser des monoalkylations de cétones ou d'aldéhydes, ce qu'il est difficile de réaliser directement. Il se déroule en trois temps : formation d'une énamine à partir d'une cétone, puis addition de l'énamine à la cétone ou à l'aldéhyde α,β-insaturé, et enfin hydrolyse de l'énamine pour former une cétone :
Cette réaction s'applique aux halogénures d'acyle comme électrophiles, ce qui conduit à la formation de 1,3-dicétones (acylation de Stork)[2].
L'utilisation d'une version anionique d'énamine, un azaénolate ou une métalloénamine, permet d'alkyler des cétones ou des aldéhydes avec des halocarbures comme électrophiles moins réactifs[4] (par exemple ci-dessous avec du bromure de benzyle C6H5CH2Br) :
↑(en) John McMurry, Organic Chemistry, 6e éd., Thomson-Brooks/Cole, 2003. (ISBN0-534-38999-6)
↑(en) Jerry March, Advanced Organic Chemistry: Reactions, Mechanisms, and Structure, 3e éd., Wiley, 1985. (ISBN0-471-85472-7)
↑(en) Gilbert Stork, A. Brizzolara, H. Landesman, J. Szmuszkovicz et R. Terrell, « The Enamine Alkylation and Acylation of Carbonyl Compounds », Journal of the American Chemical Society, vol. 85, no 2, , p. 207-222 (DOI10.1021/ja00885a021, lire en ligne)
↑(en) Gilbert Stork et Susan R. Dowd, « A New Method for the Alkylation of Ketones and Aldehydes: the C-Alkylation of the Magnesium Salts of N-Substituted Imines », Journal of the American Chemical Society, vol. 85, no 14, , p. 2178-2180 (DOI10.1021/ja00897a040, lire en ligne)