Quatuor à cordes no 5 de Martinů

Le Quatuor à cordes no 5 est une œuvre de musique de chambre du compositeur tchèque Bohuslav Martinů écrite en 1938.

Contexte

Bohuslav Martinů compose son cinquième quatuor à cordes en 1938, durant une crise existentielle personnelle qui coïncide avec la crise politique dramatique de son pays natal[1]. Il compose son quatuor peu après le Double concerto pour cordes, piano et timbales[1]. Selon le musicologue Harry Halbreich, le quatuor « étonne par sa tension inouïe, l'audace et l'aprêté de son langage, la densité exceptionnelle de sa pensée »[1]. Il est considéré comme l'un des plus grands quatuor à cordes au côté des Lettres intimes de Leoš Janáček[1]. L'œuvre est en sol mineur, où le compositeur reste pendant toute la composition, ce qui est exceptionnel dans son corpus, puisqu'il tend plutôt à une tonalité élargie sans pour autant arriver à l'atonalité[1].

Structure

L'œuvre comprend quatre mouvements[1] :

  1. Allegro ma non troppo
  2. Adagio
  3. Scherzo - Allegro vivo, à
  4. Lento - Allegro

Analyse

Allegro ma non troppo

Le début du quatuor commence par des accords rudes et une rythmique impitoyable[1]. Il n'y a quasiment pas de lyrisme dans ce mouvement, et il accroît la tension dès lors qu'il apparaît[1].

Adagio

Ce mouvement est particulièrement oppressant, notamment avec le pizzicato de l'alto[1]. Sa partie centrale est un immense cri d'angoisse, tandis que les dernières mesures passent d'ut majeur à ut mineur, ramenant l'assombrissement initial.

Scherzo - Allegro vivo

Le troisième mouvement est impétueux et sardonique[1].

Lento - Allegro

Ce mouvement est le point culminant de toute l'œuvre, avec une introduction lente rappelant Ernest Bloch[1]. La tonalité qui clôt l'œuvre est toujours celle de sol mineur[1].

Références

  1. a b c d e f g h i j k et l Tranchefort et Halbreich 1989, p. 564.

Bibliographie

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