Les principales sources historiques concernant Péritas sont Plutarque (Alexandre, 61) et Pline l'Ancien dans l’Histoire Naturelle (VIII, 61). Pline l'Ancien écrit que le chien a été offert au jeune Alexandre par son oncle Alexandre Ier, dit le Molosse, les Molosses étant une des principales tribus d'Épire[1]. Virgile vante dans ses Géorgiques les mérites des chiens de cette contrée ; ils y sont décrits comme d’excellents chasseurs, gardiens, et même auxiliaires pour le combat[2].
Il est difficile de connaître l'apparence physique de Péritas. Un marbre antique conservé au British Museum, le Jennings Dog, pourrait donner une idée de l'apparence de ces chiens de garde molosse[3].
L'origine du nom est inconnue, il n’apparaît d’ailleurs que dans l’œuvre de Plutarque[4]. On remarque cependant la similitude entre le terme Περίτιος (Péritios) qui correspond au mois de janvier du calendrier macédonien et celui de Περίτας[5].
Éducation
Le dressage du chien ne fait pas consensus. Pline dit qu'Alexandre a reçu ce chien adulte, alors qu'il est en Inde, mais Plutarque indique que le roi l’a éduqué lui-même[1].
Pline relate en détail la façon dont Alexandre a entraîné son chien. Alexandre reçoit tout d'abord un premier chien qu'il met en face de gibier traditionnel. La bête restant passive, Alexandre est fortement irrité par ce comportement et fait abattre ce premier chien. Son oncle, le roi des Molosses, lui fait alors envoyer un second chien[1] en précisant : « d’éprouver ce chien, non pas contre de petits animaux, mais contre le lion ou l’éléphant ». Ce qu’il fait : « il vit aussitôt le lion mis en pièces ; puis il fit amener un éléphant, et jamais spectacle ne lui causa autant de plaisir. En effet, le poil hérissé sur tout le corps, le chien commença par aboyer d’une manière terrible, puis il vint à l’attaque : se dressant contre le monstre tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, l’assaillant et l’évitant avec l’adresse nécessaire en un pareil combat, il le fit tant tourner que l’éléphant tomba, et sa chute ébranla la terre ».
Vie aux côtés d'Alexandre
Péritas aurait accompagné Alexandre le Grand dans ses conquêtes et serait mort dans les bras de son maître, touché par un javelot[5].
De la même façon qu’Alexandre a fait édifier une cité à la mémoire de son favori Héphaestion ou de son cheval Bucéphale, le roi ordonne selon Plutarque la construction d'une cité sur les bords du fleuve Hydaspe (actuel Jhelum), en Inde, en l'honneur de son chien défunt[6]. Il s'agit peut-être d'Alexandrie de l'Opiène, actuelle Uch au Pakistan[7],[8].
Notes et références
↑ ab et c(en) Monica D'Agostini, Edward M. Anson et Frances Pownall, Affective Relations and Personal Bonds in Hellenistic Antiquity: Studies in honor of Elizabeth D. Carney, Oxfork, Oxbow Books, , 296 p. (ISBN978-1-78925-501-0, lire en ligne), p. 134.
↑Virgil (trad. A. Cournand), Les Géorgiques de Virgile traduites en vers français, avec le texte latin à côté, accompagnées de notes, , 307 p. (lire en ligne), p. 157 et 306.
↑(en) Dyfri Williams, « Dogged by Debts: The Jennings Dog », dans Fiona C. Macfarlane et Catherine Morgan (dirs.), Exploring Ancient Sculpture: Essays in Honour of Geoffrey Waywell, MacFarlane and C. Morgan, , 298 p. (lire en ligne), p. 225-244, p. 243 et 244.
↑ a et bGuillaume de Lavigne, Les chiens célèbres, réels et fictifs, dans l'art, la culture et l'Histoire, Raleigh, Lulu.com, , 570 p. (ISBN978-1-326-03565-5, lire en ligne), p. 199.
↑(en) Malcolm Croft, Super Dogs: Heart-warming Adventures of the World’s Greatest Dogs, Chichester, Summersdale Publishers Limited, , 192 p. (ISBN978-1-78372-221-1, lire en ligne), p. 83.
↑(es) F. de Olaguer-Feliú et Fernando de Olaguer-Feliú y Alonso, Alejandro Magno y el Arte: Aproximación a la personalidad de Alejandro Magno y a su influencia en el Arte, Madrid, Encuentro, , 190 p. (ISBN978-84-7490-585-4, lire en ligne), p. 157.