Pseudo Jacopino di Francesco

Pseudo Jacopino di Francesco
Naissance
Décès
Activité
La Cène, Brooklyn Museum.

Pseudo Jacopino di Francesco voire complĂ©tĂ© de Bavosi (Bologne, v. 1320 - 1383) est un peintre italien anonyme ou un groupe de peintres du XIVe siècle du Gothique international actifs dans les rĂ©gions de la plaine du PĂ´, Mantoue et VĂ©rone.

Biographie

Saint Jacques Ă  la bataille de Clavijo, v. 1315-1320.

Jacopino di Francesco, qui fut actif de 1360 à 1383, est un artiste bien documenté dont le travail n'a pas été identifié de façon certaine.

En 1365, Jacopino et son fils Pietro, qui fut aussi peintre (1365-1383), travaillaient comme collaborateurs d'Andrea da Bologna sur les fresques du palais Visconti Ă  Pavie.

Les historiens d'art ont tentĂ© d'identifier Jacopino avec le « Jacobus Â» un collaborateur de Simone dei Crocifissi, qui a peint et signĂ© les fresques de La Circoncision, de L'Adoration des mages et de La PrĂ©sentation au Temple de l'Ă©glise Santa Apollonia, Mezzaratta (v. 1360).

Des recherches rĂ©centes laissent supposer que les peintures attribuĂ©es Ă  ce maĂ®tre appartiendraient Ă  la gĂ©nĂ©ration de Vitale da Bologna ; la lecture de la date 1333 au revers du triptyque du musĂ©e du Louvre appartenant Ă  la mĂŞme Ă©poque a confirmĂ© sa datation. Il s'agirait donc d'un peintre de premier plan, qui avec Vitale aurait contribuĂ© Ă  la naissance au XIVe siècle de l'Ă©cole de peinture de Bologne.

L'impossibilitĂ© actuelle de rapprocher le groupe d'Ĺ“uvres non signĂ©es d'un quelconque document ont conduit l'historien d'art Roberto Longhi Ă  les rĂ©pertorier sous le nom de Jacopino di Francesco. Autour de Jacopino di Francesco, peintre connu par les documents bolognais et actif entre 1360 et 1385, une sĂ©rie d'Ĺ“uvres du XIVe siècle Ă  Bologne a Ă©tĂ© rassemblĂ©e, basĂ©e sur les recherches de Carlo Gamba et Filippo Rossi. Plus tard, pour plus de prudence, ils les sont associĂ©s au nom de « Pseudo-Jacopino Â», car il est visible que l'auteur appartient Ă  une gĂ©nĂ©ration antĂ©rieure et est un contemporain de Vitale da Bologna. Ă€ certains Ă©gards, il est mĂŞme en avance sur Vitale.

RĂ©cemment, après avoir antidatĂ© de nombreuses Ĺ“uvres de l'environnement bolonais, qui ont eu lieu Ă  la suite d'une analyse plus prĂ©cise du patrimoine de la ville, de la prĂ©sence artistique et des relations entre les protagonistes de Pavie, VĂ©rone et Rimini avec ceux de Bologne dans la première moitiĂ© du XIVe siècle, certains Ă©rudits ont proposĂ© d'Ă©claircir le catalogue du Pseudo-Jacopino, qui, selon ce qui a Ă©tĂ© dit, serait l'auteur d'un nombre excessif d'Ĺ“uvres dans un laps de temps relativement court (de 1320 Ă  1340 env.)[1]. Il a donc Ă©tĂ© proposĂ© d'attribuer une partie des Ĺ“uvres Ă  un deuxième artiste, Ă©galement totalement anonyme, de tempĂ©rament similaire et de formation sensiblement identique, mais avec une expressivitĂ© plus populaire et grossière, plus encline au dĂ©tail pittoresque et riche en archaĂŻsmes techniques et compositionnels. Les polyptyques de la Pinacothèque nationale de Bologne lui sont attribuĂ©s.

En tout cas, quelle que soit la solution possible au problème, le Pseudo Jacopino di Francesco était un protagoniste de l'école bolognaise et l'un des principaux diffuseurs de cette langue bolognaise dans la vallée du Pô.

Les Funérailles de saint François.

Ĺ’uvres

Le catalogue des Ĺ“uvres de cet auteur anonyme reste celui Ă©tabli par Longhi. Le premier tableau attribuĂ© au Pseudo Jacopino, qui remonte Ă  la troisième dĂ©cennie du XIVe siècle, est le Couronnement de la Vierge, conservĂ© Ă  la Pinacothèque nationale de Bologne, qui montre l'admiration initiale pour l'Ă©cole de Rimini et pour Pietro da Rimini en particulier. La grande fresque de l'Ă©glise San Giacomo Maggiore de Bologne avec San Giacomo Maggiore Ă  la bataille de Clavijo, Ă©galement Ă  la Pinacothèque nationale de Bologne ; trois tablettes avec des Histoires du Christ et deux avec des Histoires de Sainte Catherine, au musĂ©e de Raleigh ; la Crucifixion d'Avignon au Petit Palais de Paris, qui montre encore des relations profondes avec Pietro da Rimini ; les FunĂ©railles de saint François Ă  Rome, dans une collection privĂ©e, et le polyptyque de San Domenico avec le couronnement de la Vierge, les saints et la crucifixion, Ă  la Pinacothèque nationale de Bologne, sont d'autres peintures de cette pĂ©riode.

Par la suite, la peinture du Pseudo Jacopino devient plus incisive, tout comme le caractère du bolognais, et son langage pictural devient plus dramatique et violent. En témoignent des œuvres telles que la Crucifixion de l'église San Giovanni in Monte de Bologne et les deux polyptyques de Santa Maria Nuova, aujourd'hui conservés à la Pinacothèque nationale de Bologne.

  • Les FunĂ©railles de saint François, Pinacothèque Vaticane, Rome.
  • Couronnement de la Vierge, Pinacothèque nationale de Bologne.
  • Crucifixion, MusĂ©e du Petit Palais (Avignon), Notice no 000PE012570, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  • Saint Jacques Ă  la bataille de Clavijo, fresque (contestĂ©e) provenant de l'Ă©glise San Giacomo, exposĂ©e Ă  la Pinacothèque nationale de Bologne.
  • Crucifixion, Ă©glise San Giovanni in Monte, Bologne.
  • Crucifixion, Museum of Art, collection Johnson, Philadelphie.
  • Couronnement de la Vierge avec des saints et Crucifixion, polyptyques provenant de l'Ă©glise San Domenico, exposĂ©s Ă  la Pinacothèque nationale de Bologne.
  • Dormition de la Vierge, polyptyque avec 8 scènes de la Vie du Christ et de saint GrĂ©goire et PrĂ©sentation au Temple avec des saints et PietĂ , provenant de l'Ă©glise Santa Maria Nuova, exposĂ©s Ă  la Pinacothèque nationale de Bologne.
  • BaptĂŞme du Christ, la Vierge Ă  l'Enfant avec quatre saints, la Vierge Ă  l'Enfant avec saint Gothard, fresques Ă  Santa Anastasia, VĂ©rone.
  • La Cène, Brooklyn Museum, New York.

Notes et références

  1. ↑ Storia dell'Arte Einaudi, vol. pag. 773

Bibliographie

  • Michel Laclotte, Esther Moench, Peinture italienne : MusĂ©e du petit palais Avignon, MusĂ©e du Petit Palais, Avignon, France, 2005.
  • Bernard et Benjamin Steinitz, Revue du Louvre : la revue des musĂ©es de France, Volume 49, numĂ©ros 1 Ă  3, Conseil des musĂ©es nationaux, France, 1999.
  • Michel Laclotte, Élisabeth Mognetti, Peinture italienne, MusĂ©e du Petit Palais d'Avignon, Ministère de la culture et de la communication, Éditions de la RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1976.
  • Georges de LoĂże, Élisabeth Mognetti, Avignon : MusĂ©e du Petit Palais MusĂ©e d'Avignon, Éditions de la RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1983.

Articles connexes

Liens externes