Le psaume 6[1] est le sixième psaume du livre des Psaumes, dans les deux numérotations hébraïque et grecque. Il est attribué au roi David d'après l'indication du premier verset et fait partie des sept psaumes pénitentiels. Il est appelé en latin Domine ne in furore. Ce psaume est probablement destiné à quelqu'un qui a été frappé par la maladie, à moins qu'il n'exprime les sentiments d'Israël souffrant de l'oppression d'un autre peuple.
Tous mes ennemis seront confondus et saisis d’épouvante ; ils reculeront, soudain couverts de honte.
Erubescant et conturbentur vehementer omnes inimici mei convertantur et erubescant valde velociter
Thème du psaume
Le psaume 6 est en trois volets, distingués par la personne. D'abord, le psalmiste s'adresse à Dieu, puis il parle de lui-même, et enfin de ses ennemis.
Le psalmiste exprime sa détresse dans les volets 1 et 2. Il utilise une riche palette de termes pour la décrire : « sans force », « os tremblants », « trouble extrême ». Il exprime même sa détresse par la démesure : « couche baignée de larmes », « œil consumé par le chagrin », etc.
À l'énonciation des ennemis du psalmiste, on comprend que sa détresse est causée par un problème d'ordre relationnel. Mais on ne sait pas s'il est innocent. En revanche, il affirme qu'il sera rétabli et que ses opposants seront confondus. La détresse semble d'abord psychologique, mais s'exprime aussi par le corps. C'est autant le corps que l'âme du psalmiste qui crie vers Dieu. En fait, il est touché aussi dans son être spirituel, confronté à l'abandon de Dieu. Dans l'absence de Dieu se dessine l'espérance finale du psalmiste, un cri de confiance exprimé dans les trois derniers vers.
Usages liturgiques
Dans le judaïsme
Les versets 10 et 11 font partie du Tahanoun, dans la prière du matin (Sha'harit) et de l'après-midi (Min'ha) durant les offices de la semaine.
Henry Desmarest a écrit un motet, "Domine ne in furore" (1713), classé parmi les grands motets lorrains. Le psaume 6 est aussi l'une des seize pièces pour orgue composées par Anthoni van Noordt, connue sous le nom de Ne veuille pas, ô Sire.
Dans sa version allemande (« Ach Herr, strafe mich nicht »), ce psaume a été employé, entre autres par Sebastian Knüpfer (1633 – 1676) et par Georg Philipp Telemann (1681-1767).