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Au début de l'année 1841, l'ancienne reine d'Espagne, Marie-Christine de Bourbon-Siciles et son mari rencontrent le pape Grégoire XVI à Rome pour obtenir sa bénédiction sur leur mariage morganatique, voyage organisé par Francisco Cea Bermúdez. Avec l'aide du pape, l'ancienne reine espère un nouvel avenir politique. Le parti Modéré en profite : il réclame l'aide de la France dans sa lutte contre Baldomero Espartero, devenu en partie régent d'Espagne. Une telle alliance pouvait s'envisager car le régent tentait de créer des liens avec l'Angleterre.
L'ancienne reine réclame que la Régence lui soit confiée, elle affirme que la future reine Isabelle II est sous l'emprise du régent Espartero, de son tuteur Agustín Argüelles, et de sa dame d'honneur Jeanne de Vega(es) (veuve de Francisco Espoz y Mina). Elle lève un fonds de 8 millions de réaux, reçoit le soutien de nombreux conseillers provinciaux et d'une frange de l'opposition carliste. Cette dernière est déçue par la convention d'Ognate et veulent se venger d'Espartero, principal artisan de leur défaite lors de la première guerre carliste.
L'échec de la révolte
Dès septembre 1841, Espartero est mis au courant de la révolte. Pris de court, les généraux favorables à Marie-Christine précipitent leurs opérations ; Léopold O'Donnell lance la campagne militaire le 27 septembre à Pampelune, mais échoue à prendre la ville. Le 4 octobre, la révolution est effective, avec la mise en place d'un « conseil suprême du gouvernement » dirigé par le modéré Manuel Montes de Oca(es), et la reconnaissance de Marie-Christine comme régente par le général Juan Antonio de Urbiztondo.
Peu de villes se rallient à leur cause : Saragosse, Bilbao et Bergara. Le 7 octobre, les généraux Diego de Léon et Manuel de la Concha pénètrent dans le palais royal, avec la complicité de gardes. Leur objectif est d'enlever Isabelle II et sa sœur, Louise-Fernande, et les emmener au pays basque. Les hallebardiers royaux, commandés par le colonel Domingo Dulce, leur coupent la route ; les deux hommes doivent fuir. Cet échec met fin à la tentative de révolution.
Conséquences
La plupart des révolutionnaires s'exilent, comme O'Donnel et de la Concha. Les condamnations à mort sont nombreuses. Diego de León, Manuel Montes de Oca(es) sont fusillés. Juan Palarea y Blanes(es) meurt en prison. En condamnant à mort les vaincus, Espartero transgresse une des régles traditionnelles des « pronunciamiento » et choque l'opinion publique.
Dans les villes où des milices se sont érigées pour défendre la Régence, certaines refusent de se laisser désarmer. A Barcelone, les miliciens profitent du départ du général Antonio Van Halen pour détruire la citadelle détestée par les habitants.
Lors des élections municipales de décembre 1841, de nombreuses villes élisent pour la première fois des conseillers républicains (Barcelone, Alicante, Séville, Cadix, Valence, ...).