La Prévôté de Saint-Gilles est un couvent des chanoines réguliers de Saint-Gilles, dirigé par un Prévôt du Moyen Âge au début du XIXe siècle qui donna le nom de Prévôté à cette institution établie à Verrès, dans la basse Vallée d'Aoste.
Bâtiments
L'ensemble des constructions subsistantes comprend des bâtiments élevés entre le XIe et le XVIIIe siècle. Yblet de Challant, le père de François de Challant 1er, a fait construire la Chapelle des Challant dans laquelle il a été inhumé conformément à son testament du . Le campanile et le grand bâtiment adjacent ont été rebâtis par le prévôt Charles de Challant en 1512. L'église paroissiale a été reconstruite dans la décennie 1770 sur les vestiges de l'église antérieure. Le 14e comte François-Octave de Challant († 1770) a accepté à cette occasion de rattacher la chapelle Saint-Georges et Saint-Maurice aux structures de l'église précédente et il reste visible à l'extérieur une fenêtre trilobée.
Saint-Gilles est soumis au régime de la commende dans la seconde moitié du XVe siècle avec Georges de Challant puis Charles de Challant prévôt de 1484 à sa mort en 1518/1520. Ensuite La maison de Challant lui substitue successivement trois prévôts âgés de circonstance et officialise sa mainmise sur l'établissement religieux lorsque René de Challant obtient par bulle pontificale du la concession du « patronage de la prévôté » et qu'il impose en 1544 son fils illégitime François († 1584) à qui succèdent des prévôts issus de sa fille légitime Isabelle 6e, comtesse de Challant, et de Jean-Frédéric Madruzzo.
Le Prévôt Busquet doit se démettre le et céder la place aux Chanoines réguliers de saint Augustin et à Paul-François de Challant († ), nommé prévôt par le Pape Clément XI le , à la condition toutefois de faire profession de vie régulière et claustrale. La famille de Challant est définitivement déboutée en 1772 de ses droits sur le prieuré, et en 1786 la charge de Prévôt est unie avec celle de curé de Verrès. Le , le couvent est supprimé par le Gouvernement impérial et les chanoines expulsés par Ange Gandolpho, préfet du département de la Doire, mais il est rétabli le après le retour de la Vallée d'Aoste dans le royaume de Sardaigne[4].
Notes et références
↑Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d’Aoste, Aoste, Imprimerie Marguerettaz, 1929 ; réédition en 1967, p. 67.
↑ Dont le père François-Jérôme de Challant († 1702) a été investi comme 12e comte en 1696.
↑ « Procès entre Georges-François, comte de Challant, et la communauté de Verrès » (2 fascicules) dans l'Archive historique de la commune de Verrès.
Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d’Aoste, Aoste, Imprimerie Marguerettaz, 1929 ; réédition en 1967, chapitre n°81 « Les chanoines de Verrès de 925 jusqu'à nos jours » p. 98-100.
Les dix siècles de la prévôté de Saint Gilles de Verrès Éditeur imprimerie Catholique, 1912.
Cédric Andriot, Un siècle de présence des chanoines réguliers de Notre-Sauveur dans le Val d'Aoste, Aoste, Bibliothèque de l'Archivum Augustanum, 2011.
Cédric Andriot, Les réguliers lorrains et les Alpes, dans Histoire des Alpes, n°18, 2013.