Pont de la May de Diù

Pont de la May de Diù
Vestige du pont de la May de Diù
Vestige du pont de la May de Diù
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Commune Mont-de-Marsan
Coordonnées géographiques 43° 53′ 40″ N, 0° 29′ 55″ O
Fonction
Franchit la Douze
Fonction pont routier
Caractéristiques techniques
Type Pont en maçonnerie
Matériau(x) Pierre coquillière
Construction
Construction XIIe siècle
Démolition 7 avril 1770

Carte

Le pont de la May de Diù (pont de la Mère de Dieu en gascon) est un ancien ouvrage d'art aujourd'hui disparu qui franchissait la Douze[n 1] du XIIe siècle au XVIIIe siècle à Mont-de-Marsan[1].

Présentation

Il s'agit du pont le plus ancien répertorié de la ville. Il n'est reste de nos jours qu'un seul vestige, une pile maçonnée large de deux mètres en pierre coquillière située dans le parc Jean-Rameau[2], dans sa partie sud-est le long de l'allée longeant la Douze[3].

Nom

Un ancien prieuré bénédictin du XIIe siècle appartenant à l'abbaye de La Sauve-Majeure[4], peut-être voué à la Vierge Marie, aurait laissé son nom au pont de la May de Diù. Par la suite, ce prieuré devient l'hôpital Saint-Jacques à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle, avant de devenir le premier couvent des Clarisses en 1275[5]. La dénomination de la May de Diù pour désigner le pont a ensuite perduré jusqu'à sa disparition[6].

Historique

Origines

Le pont est édifié au cours du Moyen Âge, à une époque contemporaine de celle de la fondation de Mont-de-Marsan au XIIe siècle. La date précise de sa construction n'est toutefois pas attestée. Le document le plus ancien le citant date de 1266 et mentionne « l'hôpital Saint-Jacques, situé au bout (au cap) du pont »[7]. Son édification est attribuée aux vicomtes de Marsan afin de favoriser le passage et l'accueil de voyageurs et pèlerins de Compostelle, une des raisons ayant motivé la fondation de la ville[n 2] afin de leur procurer des revenus[1].

Sur la paroisse de Saint-Martin-de-Nonères se trouve au Moyen Age le petit hôpital de la commanderie Sainte-Anne du Capcornau, préfigurant l'actuel hôpital Sainte-Anne et qui constitue alors la dernière halte des pèlerins avant leur arrivée à Mont-de-Marsan. Aux abords de la cité, en l'absence de gué dans le secteur, le pont de la May de Diù permet de franchir la Douze, moyennant le paiement d'une redevance. Il débouche sur la rive gauche à l'extérieur des remparts de Mont-de-Marsan, au niveau de la porte de Roquefort, défendant le quartier du Bourg-Neuf à l'est de la cité[8]. Les pèlerins voyageant sur la voie de Vézelay ont ainsi la possibilité de faire étape à l'hôpital Saint-Jacques avant de reprendre leur chemin[1].

Évolutions

Le pont d'origine est en bois. Après le XVe siècle, les pèlerinages diminuant fortement, sa fonction liée aux échanges économiques a dû l'emporter. Il subit probablement les aléas des guerres de Religion dans les Landes. La construction du bastion de la Petite Tenaille au XVIe siècle le prive de débouché. Désaffecté, il se dégrade peu à peu et semble déjà être en ruine au XVIIe siècle[2]. Des sources écrites de 1645 mentionnent en effet le « pont rompu de la May de Diù »[9]. Il est reconstruit en pierre en 1666[10] après la démolition des Tenailles. Cette reconstruction indique qu'il continue à jouer un rôle dans la circulation de personnes et de biens entre la ville et l'extérieur. Toutefois, il disparaît le 6 avril 1770, détruit par une cru dévastatrice de la Douze qui emporte d'autres ponts des Landes[3]. Il n'est pas reconstruit et ne figure donc pas sur le plan du cadastre napoléonien de 1811[1].

Postérité

On ne possède pas de représentation du pont[1]. En 1844, la passerelle de la préfecture est construite en fer. Ses culées en maçonnerie proviennent des pierres du pont de la May de Diù, qui se trouvaient dans le lit de la Douze en amont. Cet ouvrage privé permet de relier l'hôtel de la préfecture des Landes, situé sur la rive gauche de la Douze, à ses jardins, situés sur l'autre rive, primitivement dans le parc de la Pépinière départementale (l'actuel parc Jean-Rameau)[2].

Notes et références

Notes

  1. Voir le plan de situation réalisé par Claude Dépruneaux, « Mont-de-Marsan XVIIe siècle : enceintes de la ville », sur Archives départementales des Landes, (consulté le )
  2. Une des autres raisons est la fondation du port de Mont-de-Marsan sur la Midouze, au pied du château vicomtal.

Références

  1. a b c d et e Marie-Jeanne Fritz, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : Pont de la May-de-Diù, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p139-140
  2. a b et c Pascal Larrazet, Service Communication, « Mont-de-Marsan, la ville aux trois rivières », sur www.montdemarsan.fr (consulté le ).
  3. a et b Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan, la ville aux 1000 rues : Dictionnaire historique, AAL-ALDRES, , 374 p. (ISBN 9791069901117), p. 226
  4. « Leur histoire, c'est aussi notre histoire, épisode n°7| Le pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle », sur émission diffusée sur Radio MDM (consulté le )
  5. « Histoire de Mont-de-Marsan|tome 1|des origines à 1800 |Louis et Michel Papy|éditions interuniversitaires|p36 », sur excerpts.numilog.com (consulté le )
  6. Archives départementales des Landes, H 193 et H 196
  7. Archives départementales des Landes, H 169- 81
  8. Jeanne-Marie Fritz, Mont-de-Marsan, châteaux, moulins et Grande Rue : Des maisons et des hommes, Bulletin n°21 des Amis des archives des Landes (AAA) et de l'Association landaise de recherches et de sauvegarde (ALDRES), 2010-2011, 185 p., p. 11
  9. Archives départementales des Landes, H 191 et H 193-17
  10. François Dulamon, Chartes de la ville de Mont-de-Marsan, Mont- de-Marsan, p 88

Bibliographie

  • Georges Cabannes, Mont-de-Marsan et ses rues, éditions Jean Lacoste, , 236 p., p 67-68
  • Bernadette Suau, Contribution à l'histoire topographique de Mont- de-Marsan : localisation des anciens hôpitaux, Mont- de-Marsan, Bulletin de la Société de Borda, n°22, , p 312 et 319
  • ALDRES, Mont-de-Marsan au Moyen Âge. Regards nouveaux et recherches actuelles, Mont- de-Marsan, Association landaise de recherches et de sauvegarde, catalogue d'exposition, , p 9

Voir aussi

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