Plusieurs voies publiques situées au voisinage (plus ou moins immédiat) du pont d’Austerlitz portent le nom d’officiers supérieurs tués à la bataille d’Austerlitz :
le boulevard Bourdon pour le colonel Ferdinand Pierre Agathe Bourdon ;
L’origine du pont d'Austerlitz vient de la nécessité de relier le faubourg Saint-Antoine sur la rive droite au jardin des Plantes sur la rive gauche. Bonaparte, qui n'est pas encore devenu Napoléon, décide en 1801 de la construction de trois ponts sur la Seine : le futur pont d'Austerlitz ; le pont de la Cité et le pont des Arts[2].
Au début du XIXe siècle, un premier pont est construit. En 1801, l’ingénieur Becquey-Beaupré propose un pont construit entre 1802 et 1807[3]. Il s'agit d'un ouvrage de cinq arches en fonte de 32 m d'ouverture, s'appuyant sur quatre piles et deux culées en maçonnerie.
Entre 1814 et 1830, le nom est changé en « pont du Jardin-du-Roi » pour ne pas indisposer les nouveaux alliés prussiens et russes. Après que l'ouvrage eut retrouvé son nom d'origine, sa rénovation, devenue nécessaire, est entreprise sous le baron Haussmann[4].
Le pont métallique
Le pont en 1831.
Le pont au XIXe siècle.
Le pont de 1855
En 1854, le pont est jugé dangereux. Il est alors reconstruit en pierre en 1855 et décoré de motifs incluant les noms des principaux officiers tués à la bataille d'Austerlitz[3]. Sa largeur est alors portée à 18 m puis à 30 m en 1885.
1802-1806 : 1er pont en fer, à péage, inauguré en 1807. Il repose sur quatre piles en maçonnerie et 5 arches en fonte. Malgré des coussinets en fer fondu prévus pour absorber les trépidations, de nombreuses fissures apparaissent le rendant dangereux.
1854 : 2e pont qui est reconstruit, plus large, et avec des arches en maçonnerie, en conservant les piles du précédent pont.
1884-1885 3e pont, élargi une seconde fois. C'est sous cet aspect qu'on le découvre aujourd'hui.
Après l'installation de l'échelle hydrométrique du pont de la Tournelle et celle du pont Royal, l'échelle du pont d’Austerlitz, mise en place en 1868, devient l'échelle de référence utilisée par le service hydrométrique de Paris en 1873[5].
Le niveau zéro de l'échelle correspond à une altitude de 25,90 m. La retenue normale est à 26,92 m (niveau 1,02). L'état de vigilance du Centre d'annonce des crues de Paris est déclenché à 28,4 m (niveau 2,5). L'état d'alerte commence à 29,1 m (niveau 3,2). À partir de 29,2 m (niveau 3,3), les voies sur berge sont progressivement fermées. Le niveau des plus hautes eaux navigables est fixé à 30,19 m (niveau 4,49). Lors de la crue de 1982, l'eau est montée à 32,08 m (niveau 6,18) ; en 1955, la Seine est montée à 33,04 m (niveau 7,14) ; en 1910, elle était à 34,57 m (niveau 8,67)[6]. On a établi que la plus forte crue, survenue en 1658, avait atteint 34,86 m (niveau 8,96).
Le pont dans les arts
« Le pont d'Austerlitz est un beau pont. Il s'élance au milieu d'un grand espace blanc. Dès qu'il y a un peu de clarté sur Paris, c'est pour le pont d'Austerlitz. Là, il y a toujours du vent, des odeurs de voyage, des bateaux laborieux, des marchands de rien, des photographes en plein air qui rechargent leur appareil sous les cottes de leur femme en guise de chambre noire, enfin toute sorte de distractions pour les yeux. Le pont fait un peu le gros dos, comme s'il était agréablement chatouillé par les tramways et les fardiers qui lui courent sur l'échine[7]. »