Pont-Réan est situé dans un vaste bassin sédimentaire constitué de sédiments détritiques essentiellement silto-gréseux issus de l'érosion de la chaîne cadomienne et accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur, socle sur lequel reposent en discordance des formationspaléozoïques sédimentaires[6]. La région fait partie d’une grande unité sédimentaire dans le centre sud-oriental de la Bretagne, qui a été déformée par des plissements au Paléozoïque, le synclinorium de Martigné-Ferchaud[7] (« synclinaux du sud de Rennes »)[8]. Dans cette unité synclinoriale du Sud de Rennes proprement dite, à structure appalachienne[9], la sédimentation paléozoïque débute par la mise en place de matériel détritique de couleur rouge[10], la formationordovicienne de Pont-Réan, caractérisée par cinq faciès : le faciès basal de type Montfort (conglomératique, connu sous le nom de Poudingue de Montfort), le faciès de type Courrouët (gréseux, plus ou moins synchrone ou superposé au précédent), le faciès de type Le Boël (à siltstonesschistosés, diversement dénommé dans la littérature sous les termes de « Schistes de Pont-Réan », « Schistes pourprés », « Schistes lie-de-vin », « Dalles pourprées », « Schistes et poudingues de Montfort », « Schistes de Margat »), le faciès de type Pomméniac (terme rythmique de passage progressif au Grès armoricain) , le faciès de type Réminiac (constitué de volcanoclastites et laves acides)[11].
Les risques d'inondation
À cheval entre les communes de Bruz, de Goven et de Guichen, le petit bourg de Pont-Réan est un site touristique, notamment par l'attrait du lieu-dit Le Boël, mais le site est particulièrement soumis aux risques d'inondation lors de crues de la Vilaine. La dernière inondation importante est celle du 5 au [12].
Un journaliste qui a survolé en avion la zone inondée raconte : « Voici le château de Champcors, complètement entourés par les eaux. La route de Chavagne est coupée. Filant sur Pont-Réan, nous survolons le château de Blossac, une perle qui scintille sous les feux du soleil au milieu de la masse sombre des bosquets qui l'entourent, et dont le vif éclat se reflète dans le miroir des eaux. Le Meu décidément n'est pas plus sage que la Vilaine, dont les débordements, à Pont-Réan, atteignent une proportion désastreuse. Le temps de nous rendre compte que les terrasses de Chartier et de Boguais sont transformées en piscine et que pour se promener dans la rue centrale du bourg il faut jouer au gondolier de Venise »[13].
Toponymie
Il existe plusieurs hypothèses sur l’étymologie de Réan. « Réan » viendrait du breton et signifie grenouille. Pont-Réan serait donc littéralement le « pont de la grenouille »[14]. « Réan » pourrait aussi être une déformation de « redevance » ou de « reance »[15]. Mais l'hypothèse la plus probable est celle-ci : au haut Moyen Âge a existé un pagus Redonicus, un pagus, c'est-à-dire une subdivision administrative de l'évêché de Rennes. La toponymie a conservé sa trace dans des noms comme Pont-Réan (Pons Redonicus) et Pont-Péan (Pons Paganus, c'est-à-dire « Pont Payen », ce dernier situé à la limite de l'archidiaconé du Désert)[16].
En 1931 des habitants de Pont-Réan demandèrent l'érection du bourg de Pont-Réan, qui dépend de la commune de Guichen, en commune (« sur 214 chefs de foyers représentant 707 habitants, 3 seulement ont refusé de donner leur consentement ») arguant que « le bourg de Pont-Réan (...) est distant de 4 kilomètres » du bourg de Guichen, que depuis 1858 leur petite ville est le siège d'une paroisse (« desservie aujourd'hui par un curé et un vicaire ») et qu'un décret du avait créé, au sein de la commune de Guichen, une section de commune pour Pont-Réan ; ne pouvant avoir d'école publique officielle, les habitats de Pont-Réan « organisèrent une école libre qui n'occupe pas moins aujourd'hui d'un maître et de deux maîtresses ». Les pétitionnaires écrivent que « le bourg de Pont-Réan, situé sur une route importante, aujourd'hui route nationale, (...) fut toujours un lieu de passage, de relais, de promenade dominicale, de villégiature (...) Aussi découvre-t-on à Pont-Réan : trois importantes boucheries avec leurs tueries particulières, deux boulangeries-pâtisseries, plusieurs épiceries, charrons, bourreliers, mécaniciens, forgerons, maréchaux-ferrants, peintres, etc.. » et la "Société des carrières de Normandie et de Bretagne" y exploite d'importantes carrières de grès ; Pont-Réan possède aussi une recette buraliste, un bureau de tabac, une recette auxiliaire des Postes et télégraphes. « Quelques habitants de la commune de Goven sollicitent également, Monsieur le Préfet, d'être réunis à la future commune ». Mais cette requête n'aboutit pas[23].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Pont-Réan porte les noms de 6 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[24].
L'Après Seconde Guerre mondiale
Pont-Réan a été le siège de 1944 à 1959 du Centre de formation maritime de Pont-Réan (CFM) qui assurait aux appelés et engagés de la marine nationale une formation militaire et maritime de deux mois avant d'intégrer une école de spécialité.
Après le départ de ce centre, les lieux furent utilisés par le Centre hospitalier universitaire de Rennes et affectés à la gériatrie et à la convalescence. Une partie du terrain fut aussi utilisée pour accueillir le Centre aéré de la ville de Rennes.
Administration
Pont-Réan ne forme pas une commune à part entière. Placée sous l'administration de Bruz et de Guichen, Pont-Réan ne dispose pas du statut de commune. La Vilaine sépare la partie administrée par Guichen et celle administrée par Bruz.
La partie administrée par Guichen donne lieu à une section électorale à part entière depuis 1869 (décret de Saint-Cloud du , cité sur le site de la commune de Guichen[25]).
Le Château de la Massais, château du XIXe siècle avec réemploi de l’ancien château de 1630[29].
Moulin du Boël construit en 1652, sur la Vilaine et sa première écluse datant du XVIe siècle. Muni de solides contreforts et de deux roues à aubes, aujourd'hui disparues, il revêt une forme d'étrave de navire fendant le courant.
Les vestiges de nombreuses carrières sur les deux rives de la Vilaine dont la carrière des Landes côté Pont-Réan, site naturel classé de 0,78 hectare[30].
Associations sportives et culturelles
Canoë-Kayak Club de Pont Réan (CKCPR), qui s'illustre au plus haut niveau de plus en plus régulièrement, récemment un champion de France C1, ainsi qu'un vice-champion de France C2[31] et 4 personnes en équipe de France.
Basket Club de Pont-Réan (BCPR), qui depuis 1985 créé une dynamique sportive dans ce village, notamment en organisant chaque année et ce depuis 2001 un tournoi de Streetball (3 contre 3 sur un demi terrain) et qui est ouvert aux jeunes de 7 à 77 ans[32].
Association des deux écoles, regroupant les associations de parents d'élèves de l'école publique Marcel-Greff et de l'école privée Sainte-Marie. Cette association organise chaque année une grande braderie, ouverte à tous, sur l'aire de jeux à proximité de la cale. Cette animation a lieu en général fin avril ou début mai[33].
Association des parents d'élèves de l'école Marcel GREFF. Cette association organise au cours de l'année scolaire différentes animations dans le but de collecter des fonds. Les sommes collectées servent à financer des projets au niveau de l'école et à alléger la facture scolaire pour les parents[34].
Association des parents d'élèves de l'école Sainte Marie. Cette association organise au cours de l'année scolaire différentes animations dans le but de collecter des fonds. Les sommes collectées servent à financer des projets pédagogiques pour les enfants.
VTT club de la vallée du boël, est un club de VTT qui s'exerce dans les lieux de Pont-Réan.
↑Michel Ballevre, Valérie Bosse, Marie-Pierre Dabard, Céline Ducassou, Serge Fourcade, et al, « Histoire Géologique du massif Armoricain : Actualité de la recherche », Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, nos 10-11, , p. 5-96
↑Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 23.
↑Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 15.
↑Relief de plissement se traduisant par des buttes parallèles d'orientation ouest - nord-ouest/est - sud-est, correspondant aux alternances de schiste et de grès soumis à l'érosion différentielle, traversées perpendiculairement par le réseau hydrographique, les cluses de la Vilaine.
↑Pigmentation hématitique due à la rubéfaction du sol en climat tropical.
↑Philippe Jouët et Kilian Delorme, Atlas historique des pays et terroirs de Bretagne : histoire, ethnographie et linguistique, Morlaix, Skol Vreizh, , 159 p. (ISBN978-2-915623-28-4)