Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les familles paysannes le préparaient à l'issue du pressage de leurs récoltes de pommes. Elles s'alimentaient quotidiennement de pommé étalé sur du pain. L'argent étant indispensable au foyer pour acquérir du pétrole d'éclairage et autres modernités, le beurre produit était destiné à la vente. Le sucre était avantageusement remplacé par cette réduction.
Elle était très présente en Ille-et-Vilaine jusque dans les années 1930 et surnommée le « beurre du pauvre ». La tradition du pommé perdure dans la Sarthe, dans la commune de Joué-l'Abbé, ainsi qu'en Ille-et-Vilaine, dans quelques communes de la vallée du Couesnon et des Marches de Bretagne[Note 1].
À partir des années 1970, des associations se missionnent pour maintenir ce savoir-faire de transformation culinaire[2].
A l’origine, le pommé permettait de passer de bons moments entre voisins et amis, lors des longues soirées d’automne. Dans la journée, les enfants, les femmes et les anciens s’activaient autour du pommé. Il fallait s’occuper du feu, mettre les pommes (épluchées et coupées la veille) à cuire dans le cidre doux pressé pour l’occasion. Le soir, au retour des champs, les hommes venaient prêter main-forte pour remuer ou « ramaouger », car plus la cuisson s’avançait, plus le pommé devenait dur ! Après souper, les voisins et les amis venaient se joindre aux gens de la maison. C’était parti pour la fête qui allait durer jusqu'à 2 ou 3 heures du matin. On se relayait pour « ramaouger », mais on y chantait aussi, on jouait de la musique[3].
Autour du pommé, les associations récréent l’ambiance d’autrefois avec musiciens, chanteurs et danseurs.
Fêtes du pommé
Fête du pommé à Joué-l'Abbé (Sarthe), depuis onze ans, le village célèbre chaque année à l'automne la pomme et son nectar le Pommé. Cette recette très ancienne consiste à faire réduire jus de pomme et pommes pendant 24 heures dans une marmite en cuivre pour obtenir le pommé, sorte de pâte de fruit légèrement caramélisée[4].
↑On utilise les termes en gallo de ramaougerie, pour indiquer le lieu de fabrication du pommé et le verbe ramaouger, pour préciser l'action de remuer le mélange avec le ribaud.
Références
↑Paul Sébillot (1886) in Coutumes populaires de la Haute Bretagne, p349-350, Ed. GP Maisonneuve et Larose
↑ a et bOffice du Tourisme Couesnon Marches de Bretagne, « Le Pommé, tradition culinaire », sur tourisme-marchesdebretagne.com (consulté le ).
↑Michel Leverrier, Le pommé
Vers une reconnaissance de la tradition, Mémoire d'Etudes celtiques
Université de Rennes 2, , 15 p. (lire en ligne), p. 6