Polygone (Montpellier)

Le Polygone
Type
Emplacement
Propriétaire
Groupe Elancia
Ouverture
5 mars 1975
Visiteurs par an
14 millions
Superficie
42 000 m²
Commerces
110
Stationnements
2 000
Site web
Coordonnées
Carte

Le Polygone est un centre commercial français situé à Montpellier, dans l'Hérault, en Occitanie. Inauguré le 5 mars 1975 par le maire François Delmas. Sa superficie à l'origine est de 34 000m2. La création d'un second étage en 1996 la porte à 42 000 m2. On y compte en 2024, 110 commerces. Depuis sa rénovation en 2021, le centre accueille en moyenne 14 millions[1] de personnes par an. Le centre commercial appartient à la société Elancia (SOCRI jusqu'en 2021) et est dirigé depuis 2020 par Célia Chambon, fille de Henry Chambon ancien président du groupe Socri.

Histoire

Caserne militaire du Polygone

Historiquement, les terrains du polygone à l'est de la place de la comédie appartienne à l'état, et font office de caserne militaire.

Projet de lotissement (1901)

En 1901, la municipalité souhaite créer un lotissement du nom de polygone, celui-ci avec en son centre une fontaine, et rattaché à une nouvelle gare PLM remplaçant la gare Saint-Roch (à l'endroit de la fontaine de la place de Thessalie actuellement). Le terrain appartenant à l'armée, ce projet ne voit finalement jamais le jour[2].

Projet de cité administrative (1941)[3]

En 1941, l'État cherche à regrouper l'ensemble de ses services sur une seule et même zone, il pense alors les regrouper au sein des casernes de la citadelle Joffre mais le recteur de l'académie de Montpellier veut conserver le caractère lycéen des bâtiments et obtient gain de cause.

En 1955, une étude mené par l'État place la zone du Polygone comme parfaite pour accueillir les nouveaux bâtiments administratifs. En 1957 le plan Vetter prévoit une zone d'aménagement sur la base des aménagements antérieurs de la volonté municipale et de l'État, mais le projet ne voit pas le jour.

En 1959, le projet est repris et présenté par l'État, mais la municipalité ne s'y intéresse pas, elle n'est intéressée que par l'appropriation du parc à ballon pour en faire un parking à ciel ouvert derrière la future nouvelle mairie. En 1961 la municipalité finit par s'intéresser au projet et l'estime trop divergent de celui présenté en 1959 et stoppe le projet.

En octobre 1963, les architectes parisiens Badani et Roux-Dorlut présentent un avant-projet bien concret de la cité administrative, avec services publics mais aussi habitations, parking et espaces verts.

Le 6 décembre 1963 l'État achète les terrains du polygone à la foire de la vigne et du vin. La ville de Montpellier y achète une petite parcelle. En janvier 1964, alors que le projet prévoyait 40 hectares de construction, la mairie demande de réduire le projet à 14 hectares, et divise le projet en deux temps, Polygone 1 proche de la place de la Comédie avec des bâtiments administratifs et équipements public, parking et Polygone 2 proches des rives du Lez (actuellement quartier Antigone) avec des Logements, espaces verts et un échangeur routier.

En décembre 1966 le projet de cité administrative est officiellement lancé et mené par la SERM avec les architectes Badani et Roux-Dorlut ainsi que les Montpellierains Jaulmes et Deshons. Ces derniers présentent une nouveauté dans le projet, un parking souterrain. Les commerces sont alors présents dans le projet, mais présentés comme "annexe" car minimes par rapport au reste (logements et bâtiments administratifs). En octobre 1968, une ZAD est créée pour le périmètre, ce qui donne les moyens au pouvoir public de maîtriser la zone du polygone.

Transformation du projet en centre multifonctionnel (1966)

Mais la création d'un parking souterrain coûterait trop cher pour la municipalité, qui réfléchit à s'ouvrir à des financement externes et privés, le projet prend alors une toute autre dimension, où le public se mêle aux promoteurs privés. La municipalité part alors à la recherche de financement, et trouve plusieurs intéressés pour financer le parking. C'est finalement la SOCRI par l'intermédiaire de la société CHAMBON qui prend part aux négociations. Et le promoteur privé demande en contrepartie d'étendre l'espace commercial qui était prévu. En juillet 1968 la SERM propose un programme où pour la première fois les espaces commerciaux sont plus étendus que les espace d'intérêt public. Ils sont portés à 10 000 m2.

En 1969 les premiers travaux commencent (notamment la tour Polygone), mais le projet n'est pas terminé et la municipalité décide de transformer le projet en ZAC, ce qui lui permet une plus grande liberté dans la conception de la zone vis-à-vis de l'État. Mais les négociations vont désormais se porter avec les promoteurs privés. En effet, les promoteurs privés réclament un centre commercial à ciel fermé, alors que les aménageurs (architecte et municipalité) souhaitent un centre commercial à ciel ouvert, allant jusqu'à voyager tout autour du globe pour présenter les différents centres commerciaux, notamment en Californie où le climat est semblable à celui de Montpellier[3] et les promoteurs réussissent à convaincre de créer un centre commercial fermé et climatisé. La deuxième négociation porte sur le sens d'ouverture du centre, qui à la base était destiné à une ouverture nord-sud, les promoteurs y préfèrent une ouverture est-ouest car faisant face à la place de la Comédie. C'est finalement cette dernière option qui l'emporte, mais contraint le centre commercial à se porter sur une seule entrée principale et à fermer la comédie sur le Lez. De plus le côté sud ne bénéficie d'aucune entrée évidente, ce qui ne facilite pas l'accès du centre au futur quartier du polygone 2 à l'est prévu par la municipalité de l'époque. (Le premier directeur du Polygone dira que s'il avait pris part aux négociations il n'aurait pas choisi cette endroit.)

Projet de Centre Commercial Régional (1970)

En 1970, l'espace des zones commercials est augmenté à nouveau, il passe de 10 000m2 à 24 000 m2. Le 30 mars 1971 le contrat de cession à la SOCRI est signé. Mais le projet n'est pas satisfaisant pour la Socri qui demande plus d'espace commercial, celui-ci est alors porté à 34 000 m2 et permet à la SERM de rentabiliser les investissements.

Première façade du Polygone (1975)

Lors des élections municipale de mars 1971, le caractère commercial du bâtiment est vivement critiqué par l’opposition menée par Georges Frêche, craignant une perte pour les commerces locaux et indépendants de l'Écusson. La liste d'opposition préférant y loger des salles de conférence et de spectacle (opéra, concert,...) ainsi qu'un bureau de bourse du travail (lieu réunissant tous les syndicats)[4]. (Cet espace sera finalement créé vingt ans plus tard par la municipalité de George Frêche sous le nom de Corum)

Tour du triangle
La tour Triangle

Le 15 juillet 1972 la Serm et la Socri signent le protocole final qui prévoit le début des travaux avant le 1 janvier 1973. Les travaux durent alors plus de deux ans, et l'inauguration est faite en 1975. Avec notamment la présence des Galerie Lafayette ainsi que l'enseigne internationale C&A. La même année est inaugurée la nouvelle mairie au nord du centre commercial.

S'ensuit le projet de l'immeuble du Triangle qui fait le lien entre l'espace dit "perdu" entre la place de la Comédie et le centre commercial, celui-ci est inauguré en 1978, La Zac Polygone 1 est alors terminée. Deux bâtiment au nord de la nouvelle mairie ne verront finalement pas le jour suite à l'élection de la nouvelle municipalité en 1977 qui abandonnera complètement le projet Polygone, dont Polygone 2. Le nouveau maire George Frêche réalisera à la place le quartier Antigone (Montpellier) avec l'architecte Ricardo Boffil.

Au final le projet aura mis presque vingt ans à se concrétiser, entre les première volonté de l'État en 1959 de créer une cité administrative et l'inauguration du Triangle en 1978 bouclant la Zone Commerciale. Le projet aura connu trois évolution principales et la zone commerciale prévue aura été multipliée par trois, passant de 10 000m2 à 34 000m2.

L'ère George Frêche (1980 - 2000)

Échelle de la Ville (1987)

Peu de modifications sont apportées à la zone par la nouvelle municipalité, qui préfère se concentrer sur l'extension de Montpellier vers le Lez puis vers la mer. En 1987 est livré le bâtiment "Les échelles de la ville" collé et situé à l'est du polygone, il crée une ouverture par l'arrière du polygone au niveau des Galeries Lafayette, faisant la liaison du centre commercial avec le quartier Antigone. Une passerelle (appelée passerelle Du Guesclin) est créée au dessus de la ligne de chemin de fer reliant la gare à Antigone passant à côté de l'entrée principale du Polygone, permettant au centre commercial d'avoir un accès depuis la gare (piétonne et en bus). En 1991, George Frêche crée le passage de l'horloge au sud de l'entrée principale en lien avec la passerelle Du Guesclin. La même année est inauguré l'hôtel Pullman.

Deuxième façade du Polygone (1996)


En 1996, une rénovation importante du Polygone est effectuée, un deuxième étage est alors créé, la surface du centre commercial est portée à 42 000m2. Un ravalement de façade est aussi opéré[5].

En 2001 la ligne 1 de tramway est inaugurée et le centre commercial bénéficie de trois arrêts d'accès (Comédie, Du Guesclin et Antigone) mais l'accès par la gare et du Guesclin est majoritairement utilisé pour le passage du tramway, rendant la traversée piétonne possible mais difficile.

Concurrence et nouvelle donne (2009 - 2020)

Le Centre commercial

Troisième façade du Polygone (2021)

En septembre 2009, le centre commercial Odysseum ouvre ses portes à la périphérie de Montpellier[6]. Ce projet est vivement critiqué par les commerces du centre-ville et les directeurs du polygone, qui font tout pour empêcher son ouverture[7]. Les deux centres commerciaux se font alors concurrence et doivent chercher à se revamper. En 2017, la ville et le Groupe Socri présentent un projet de rénovation du centre avec la construction d’une verrière de 140 m de long, afin d'apporter plus de lumière au bâtiment[8] et d'une voûte éclairée la nuit. Les travaux s'achèvent en et le nouveau centre est inauguré le [9]. Le groupe Socri se renomme Elancia la même année, et celui-ci est repris par la fille de Henry Chambon, Célia Chambon[10].

ZAC Pagezy, ou réinventer la zone du polygone

Zone Pagezy au nord du Polygone

Du côté de la municipalité, en 2009 est créée la ZAC Pagezy au nord du Polygone, où depuis le déménagement de la mairie à port Marianne, les locaux se retrouvent abandonnés avec des sols fissurés et cassés. Plusieurs projets sont à l'étude, une extension du Polygone, ou un nouvel éco-quartier avec une destruction de l'ancienne mairie au profit d'une nouvelle tour plus grande. Un accès sur le côté sud au niveau de la passerelle est aussi envisagé. De par son caractère trop ambitieux, ce projet ne verra finalement pas le jour.

Nouvelle Place Pagezy (2023 - aujourd'hui)[11]

En décembre 2023, la nouvelle municipalité présente un grand projet de réforme de la zone du polygone, celui-ci reprend la ZAC Pagezy mais y inclut aussi le Triangle et la partie nord du quartier Antigone jusqu'à la maison de la poésie. Cette nouvelle ZAC nommé "ZAC Boffil" se destine à ouvrir la Comédie et l'esplanade sur le fleuve du Lez en y créant des traversées piétonnes et en y minimisant la coupure que représente le centre commercial entre le quartier Antigone et le centre-ville. À terme, une nouvelle place végétalisée serait créee, comprenant logements, commerces et cinémas (place Pagezy)[12]. De son côté le Polygone projette de créer un troisième étage.

En octobre 2024, la résidence de l'ilot du Guesclin est terminée et fait bénéficier au passage du Guesclin d'une section piétonne reliant le centre commercial à la gare.

Description

Le Polygone est desservi par un parking en sous-sol de 2000 places, occupe une surface de 42 000 m2 répartie sur trois niveaux, au centre de la ville de Montpellier. Il est le plus grand espace commercial du centre-ville, et regroupe 110 boutiques et 10 restaurants. Situé entre le quartier Antigone et la place de la Comédie, le centre commercial est facilement accessible grâce aux quatre lignes de tramway qui desservent depuis 2000 la Comédie en plus des deux arrêts, Duguesclin et Antigone.

Le Polygone est composé de trois étages commerciaux ; les quatre étages inférieurs sont réservés au parking. Sur tous les étages sont répartis des magasins de prêt-à-porter, accessoires, culinaire, restaurants, décoration et espaces repos. Les Galeries Lafayette sont la première enseigne implantée dans le centre ; c'est d'ailleurs la seule qui occupe le Polygone sur ses trois étages d'origine.

Il est accolé à la tour Polygone, bâtie à la même époque[13].

Notes et références

  1. Gil Martin, « Montpellier : 14 millions de visiteurs, le Polygone bat des records », sur actu.fr, (consulté le )
  2. Thierry Lochard, « Quartier Antigone, récemment labellisé architecture contemporaine remarquable » (consulté le )
  3. a et b Françine Hudon-Moreau, La zone d'aménagement concerté du Polygone à Montpellier, Montpellier, These, , 422 p.
  4. « Archives de l'année 2023 », sur midilibre.fr (consulté le )
  5. « Un nouveau nom pour le passage de l'Horloge, à Montpellier », sur midilibre.fr (consulté le )
  6. Ivan Letessier, « Montpellier inaugure son nouveau centre commercial », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  7. « Languedoc-Roussillon : Internet contre Odysseum », L. S. A. conso,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « PHOTOS - Le nouveau visage de Polygone », France Bleu,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Thierry Jougla, « Montpellier : le Polygone "à ciel ouvert" achève sa mue », sur midilibre.fr, (consulté le )
  10. « Économie : Le groupe Socri devient le groupe Elancia », sur actu.fr, (consulté le )
  11. « ZAC Bofill - Présentation », sur participer.montpellier.fr (consulté le )
  12. « ZAC Bofill - Présentation », sur participer.montpellier.fr (consulté le )
  13. « Hérault - Projet Antigone - Ricardo BOFILL à Montpellier | INA » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes