En 1995, désirant lancer un pendant électro à son sous-label rockHut Recordings, Virgin Records initie sa nouvelle division Planet Mu, qu'il centre autour de sa récente signature Michael Paradinas alias µ-Ziq. Nommé d'entrée directeur, celui-ci bénéficie d'une certaine indépendance, mais conserve toutefois l'obligation de ne publier, au moins dans un premier temps, que ses compositions personnelles[1]. L'expérience n'aboutit cependant pas au succès escompté, et en 1998 Virgin annonce son retrait. Paradinas décide alors de continuer l'aventure seul, et Planet Mu, devenu indépendant, peut dès lors accueillir d'autres artistes[2]. Le premier disque de cette nouvelle ère sera l'EP Type Xero de Jega, un ancien colocataire et camarade d'études de Paradinas[3].
Le choix des artistes signés par le label reflète les goûts de son patron et leur évolution au fin des ans. D'abord très orienté IDM, Planet Mu, profitant d'une collaboration financièrement avantageuse avec XL Recordings autour de Capitol K(en), s'ouvre à d'autres sous-genres de la musique électronique comme le breakcore de Venetian Snares, la jungle de Remarc ou le glitch-hop d'ediT(en). La sortie de One Way de Mark One(en) en 2004 marque le début d'une importante participation à la diffusion du grime et du dubstep[3]. Le label joue également un rôle important dans l'avènement du juke et du footwork à partir de 2010, s'illustrant notamment par la publication des compilations Bangs & Works Vol. 1 et Vol. 2[4].
En 2011 Planet Mu se met à rééditer de vieux albums de Paradinas pour répondre à la demande des fans[5]. Début 2013, µ-Ziq fête à la fois les vingt ans de son pseudonyme et la 300e sortie du label à travers Somerset Avenue Tracks (1992-1995), une compilation d'inédites sélectionnées avec sa femme Lara Rix-Martin[6]. En 2015, Planet Mu célèbre ses vingt ans dans le triple-CDµ20, où on retrouve notamment Machinedrum, FaltyDL, Luke Vibert, Hellfish ou encore Shitmat en plus des noms déjà cités.
Les locaux de Planet Mu suivent généralement les déménagements de Paradinas : basé dans un premier temps à Worcester, le label rejoint en Londres, qu'il quitte un peu plus tard pour Broadstairs dans le Kent.
Discographie sélective
La liste ci-dessous cite les sorties les plus notables du label, en termes de renommée ou selon Michael Paradinas[3]. Le patron apparaît lui-même sous les alias les plus divers, de µ-Ziq à Kid Spatula en passant par Jake Slazeger, Frost Jockey, Rude Ass Tinker et Tusken Raiders. On le retrouve également dans les collaborations Slag Boom Van Loon (avec Speedy J) et Heterotic (avec sa femme Lara Rix-Martin). Aaron Funk signe quant à lui à la fois Venetian Snares, Last Step et VSnare, tandis que Poemss marque une association avec Joanne Pollock. Barry Lynn se fait appeler Boxcutter(en) comme The Host, et Mark Foster apparaît sous les pseudonymes MRK1(en) et Mark One. Enfin Kuedo est la moitié du duo Vex'd(en), et Dream Continuum une association entre Machinedrum et Om Unit.
Parmi les publications moins marquantes ou plus ponctuelles du label, on retiendra la présence d'Anti-G, Benga(en), Bit_Meddler, Bong-Ra(nl), Breakage(en), Claude Speeed, Decal, Distance(en), DJ Diamond, DJ Hatcha(en), DJ Rashad, DJ Roc, DJ Spinn, Duran Duran Duran, Dykehouse, Ekoplekz, Eskmo, Few Nolder, FFF, Floating Points, Hieroglyphic Being, Horse Opera, Ikonika, John B, John T. Gast, Kyler, Lexaunculpt, Miracle, NastyNasty, Neil Landstrumm, OOO, Phthalocyanine, Pinch(en), Polysick, Protect-U, The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, Transformer di Roboter, Tropics(en), Young Smoke ou encore le français Vezelay.