La place est ainsi nommée en référence à la libération de Dijon, en 1944.
Historique
La place Royale
La place Royale est aménagée par Jules Hardouin-Mansart entre 1686 et 1689, là où se trouvait une petite place Saint-Christophe et des bâtiments vétustes dépendant du palais des ducs[2].
La statue équestre de Louis XIV
La place Royale devait servir d'écrin à la statue équestre de Louis XIV, réalisée par Étienne Le Hongre (1628-1690), sculpteur ordinaire des bâtiments du Roi au sommet de sa carrière. Elle fut commandée en 1686 et achevée peu avant sa mort en 1690. En raison de son poids de 26 tonnes et du mauvais état des routes, son acheminement à Dijon, commencé en 1692, dut être interrompu et elle fut entreposée à Auxerre pendant vingt-sept ans, avant de parvenir enfin à Dijon en septembre 1720, grâce à l'ingénieur des ponts et chaussées Pierre Morin (transport qui nécessita vingt paires de bœufs et coûta 30 000 livres)[3]. Elle fut inaugurée le . La décoration du socle d'environ 8 mètres de haut, en marbre gris et blanc, ne fut achevée qu'en 1742[1].
Cette statue équestre fut détruite le .
Place d'Armes
À la Révolution, la place fut rebaptisée place d'Armes et la statue de Louis XIV, détruite le , fut en partie envoyée aux fonderies de canons du Creusot[1].
La place, rebaptisée place Impériale sous l'Empire en 1804, redevint place Royale à la Restauration, en 1814[4], avant de retrouver une seconde et dernière fois le nom de place d'Armes en 1831, sous la monarchie de Juillet.
En 1941, la municipalité de Dijon donna à la place le nom du Maréchal Pétain.
Le chanoine Kir, qui habitait au n°4, fut victime le d’une tentative d’assassinat. Des hommes à la solde de l’Occupant pénétrèrent chez lui et l’un d’eux, Henri Perrot, tira sur lui à plusieurs reprises. Le chanoine fut soigné et survécut à cet attentat[5].
Le Maréchal Pétain prononça un discours sur cette place, le .
Place de la Libération
Elle fut rebaptisée place de la Libération à la libération, en septembre 1944, après un débat entre gaullistes et communistes pour appeler la place « place De Gaulle ».
Le , la foule a lynché le commissaire de police Jacques Marsac (1916-1945), alors en attente de jugement pour collaboration. Jacques Marsac a été sorti de sa cellule de la prison de Dijon ; la foule l'a battu à mort, pendu à un panneau, puis à un arbre. Le cadavre a été amené place de la Libération où il a été un moment suspendu aux grilles du palais, avant d'être traîné dans les rues de la ville[6].