Le terme « pilons de Bush » (en russe : ножки Буша, nožki Buša) est un surnom désignant les cuisses de poulet en provenance des États-Unis dans les anciens pays de l'Union soviétique.
Le nom « pilons de Bush » est apparu en 1990 lorsque Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush signèrent un accord commercial destiné à fournir des cuisses de poulet congelées à l'URSS. Les étalages soviétiques étant pratiquement vides(ru) en 1990, les pilons de Bush devinrent très populaires en raison de leur prix bon marché et de leur relative abondance.
Aspects économiques
Les États-Unis sont devenus un important fournisseur de poulet de la Russie. En 2006, sur 100 poulets en Russie, 55 étaient élevés dans le pays, 35 étaient importés des États-Unis, 6 du Brésil et 4 d'autres pays (principalement européens). En 2005, le gouvernement de la fédération de Russie et celui des États-Unis signent un nouvel accord, offrant aux fournisseurs américains 74 % de tous les quotas d'importation de poulet jusqu’en 2009 et prévoyant une augmentation des livraisons de l'ordre de 40 000 tonnes par an[1].
Qualité du pilon
Une idée reçue, très répandue, veut que les pilons de Bush soient dangereux pour la santé, car ces derniers seraient bourrés d'antibiotiques et de médicaments hormonaux(ru)[2], utilisés dans l'élevage de volaille(en). Les grands consommateurs de pilons de Bush souffriraient de pertes d'immunité et d'allergie[2]. Mais ce n'est pas vrai car l'utilisation d'hormones dans la production de poulets est interdite par la loi aux États-Unis. En revanche, le chlore est quant à lui effectivement utilisé dans la production de viande de volaille dans les fermes avicoles américaines, avec une concentration officiellement limitée entre 20 et 50 ppm. Les industriels de l'agroalimentaire considèrent la chloration avec des solutions tampons comme acceptable et non nocive pour la santé humaine, allant même jusqu'à comparer l'ajout de chlore à l'eau potable.
Aspects politiques
Les pilons de Bush ont été utilisés comme un moyen de pression politique à la fois par les États-Unis et par la Russie, qui représente jusqu'à 40% des exportations américaines de cuisses de poulet[3].
Lorsque des traces de bactéries salmonelles ont été trouvées dans des poulets américains en 2002, l'importation des pilons de Bush a été suspendue en Russie pendant un mois[4].
Le , le ministre de l'Agriculture russe annonce une arrivée massive de pilons de Bush importés des États-Unis afin de prévenir l'arrivée d'une famine dans une Russie en proie à une pauvreté galopante[5].
Le , l’importation de tous les produits carnés en provenance des États-Unis est interdite en raison de l’embargo russe. Par conséquent, les pilons de Bush ne sont plus fournies à la Russie. Le , le président du gouvernement de la fédération de Russie, Dmitri Medvedev, déclare que la Russie est pleinement autosuffisante en viande de volaille et n'a de ce fait « plus besoin des pilons de Bush »[9].