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Nés à quatre ans d'intervalle, les Méridionaux Pierre Thibaud et Maurice André ont eu pendant plusieurs années des parcours très semblables, mais sans presque jamais jouer ensemble. Après de brillantes études au Conservatoire de Paris, ils ont fait leurs débuts professionnels au début des années 1950 en cachetonnant dans les studios et les divers orchestres parisiens de cabarets, bals musette, cirques ou night clubs[9], et ont enregistré leurs premiers disques 45 tours de musique de variétés en 1956-1958. En Allemagne, le ralentissement d'activité du vétéran Adolf Scherbaum, spécialiste de la trompette aiguë[c], leur a ouvert les portes des orchestres spécialisés dans le répertoire baroque, grâce notamment à la trompette piccolo conçue par Maurice André et la maison Selmer en 1967. Ils ont ensuite enregistré les grands concertos pour trompette du répertoire classique et contemporain, Telemann, Haydn, Hummel, Jolivet, etc. Tous deux professeurs au Conservatoire de Paris, avec « une rivalité entre les deux classes concurrentes qui se révèlera stimulante »[10], ils ont chacun une longue liste d'anciens élèves renommés qui leur vouent une admiration sans borne. Ils se sont faits connaître également dans une formation nouvelle de trompette et orgue, illustrée d'abord par Maurice André avec Pierre Cochereau et surtout Marie-Claire Alain. Les carrières des deux artistes ont fini par diverger : alors que Maurice André délecte ses fans toujours plus nombreux avec un répertoire baroque complètement inexploré jusque-là, Pierre Thibaud se fait plutôt le propagateur de la musique d'avant-garde, pour laquelle son cadet n'avait aucune affinité. Abandonnant l'enseignement au Conservatoire en 1978, Maurice André se produit de plus en plus à l'international, apparait à la télévision dans des émissions de grande audience et réalise plus de deux-cents enregistrements avec les chefs les plus illustres. Son apport à l'évolution de l'interprétation et son immense carrière, unique dans le monde de la trompette classique, ont contribué à trop faire oublier celle du brillant continuateur de la réputée école française du début et du milieu du XXe siècle que fut Pierre Thibaud[réf. nécessaire].
Pédagogie
En plus des cours dispensés en conservatoires et lors de masterclasses, Thibaud a écrit des méthodes pour trompette[4] :
Techniques nouvelles de la trompette (1975, Alphonse Leduc)
Douze études de virtuosité dans le style d'Arban (1985, Gérard Billaudot)
Méthode pour trompettiste avancé, Exercices d'échauffement et vocalises pour trompettiste avancé, Exercices chromatiques et études pour trompettiste avancé (2002, Balquhidder Music, Monrose, Californie)
Enregistrements
Musique de variétés et jazz symphonique
Les premiers enregistrements de Pierre Thibaud, au cours des années 1950 et 60, ont été consacrés à la rémunératrice musique de variétés. À la trompette, un style dérivé du jazz, popularisé par Harry James, Ray Anthony et Eddie Calvert(en), a été diffusé après-guerre en France par les disques de ces artistes, dont Pierre Thibaud s'inspire à ses débuts. Avec l'essor du disque microsillon45 tours extended play, de nombreux artistes, dont Maurice André (45 tours EP Odéon SOE 3144, 3339, 3396, 3447), enregistrent des arrangements de chansons et d'airs de danse à la mode ; c'est le cas de Pierre Thibaud, avec Pierre Thibaud et sa trompette (quatre 45 tours EP de l'éphémère label Pretoria : MV 1000, 1001, 1002 et 1008, 1958), Pierre Thibaud et son orchestre (Boum Bomo, deux 45 tours EP publicitaires en 1966 pour les bas BOMO de la Bonneterie de Moreuil)[11], et Pierre Thibaud Terrific Trumpet (Trumpet Boléro, LP 33 tours Musidisc CV 1032). Dans ce domaine, Thibaud reste cependant moins connu que ceux qui avaient pu signer avec des grandes compagnies, comme Aimé Barelli chez Pathé puis Barclay, Georges Jouvin chez La Voix de son maître, Pierre Sellin chez Ducretet Thomson puis Fontana et Fernand Verstraete[d] (le Trumpet Boy masqué) chez Philips. De ses nombreuses participations au sein d'orchestres de variétés, de music-hall et de jazz symphonique, en général non créditées, on retiendra particulièrement le populaire Arsenic Blues de Marc Lanjean (1957), indicatif de la série télévisée Les Cinq Dernières Minutes[12]. Lorsque Thibaud est devenu une star de la trompette, Saint-Preux fait appel à lui pour Andante pour trompette et Adagio pour trompette (Concerto Saint-Preux, microsillon 33 tours Festival, 1977).
Musique concertante
Se consacrant uniquement au répertoire classique à partir des années 1970, Pierre Thibaud a enregistré plusieurs concertos avec orchestre :
Concertos pour trompette de Jolivet, Tomasi, Telemann (TWV 53:D2) et Hummel. English Chamber Orchestra, direction Marius Constant (LP Deutsche Grammophon 2530 289, 1973). Le concerto de Hummel a été repris en CD Polydor collection Resonance Trompetenkonzerte (1994), et Eloquence Best of Trumpet (2003). Le concerto de Telemann a été repris en CD collection Resonance Trompetenkonzerte (1994) et en coffret de 3 CD DG Eloquence Berühmte Trompeten-Konzerte (2006).
La Trompette du XXe siècle : œuvres de Georges Enesco (Légende), Marius Constant (Alleluias), Antoine Tisné (Héraldiques), Verne Reynolds (Études), avec Ichirō Nodaïra, piano, et Michel Fischer, orgue (LP Arion 38606, 1981).
Plusieurs enregistrements vidéo amateurs de Pierre Thibaud sont disponibles sur Youtube et Dailymotion. Anciens élèves du maître, Giorgio Baggiani (Pierre Thibaud Facebook Memorial) et Philippe Litzler (Philippe Litzler's Channel), ainsi que des admirateurs de l'artiste, publient en ligne des montages vidéo d'enregistrements audio inédits ou extraits de vinyles devenus quasi introuvables.
Notes et références
Notes
↑Paul Hindemith et Edmund Haines sur le LP Erato Richesse des cuivres d'hier et d'aujourd'hui.
↑Dans son livre La Trompette, Lausanne, Payot, coll. « Instruments de musique », , 143 p. (ISBN2-601-00394-4), p. 131, Edward Tarr précise que Scherbaum a donné le 2e Concerto brandebourgeois en public plus de quatre cents fois et qu'il l'a enregistré des douzaines de fois.
↑Le musicien français Fernand Verstraete, qui a une page wikipedia en allemand, ne doit pas être confondu avec le général belge Fernand Verstraete.
↑ abc et dAlain Pâris (dir.), Dictionnaire des interprètes, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », , 4e éd. (1re éd. 1982), 1278 p. (ISBN978-2-221-08064-1), Pierre Thibaud, p. 927
↑Alain Pâris (dir.), Dictionnaire des interprètes, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », , 4e éd. (1re éd. 1982), 1278 p. (ISBN978-2-221-08064-1), Quintette de cuivres Ars Nova, p. 1235