À peine sorti du collège Louis-le-Grand, il débute au théâtre où ses succès lui gagnent la bienveillance du comte de Clermont, qui le nomme secrétaire de ses commandements. Il occupe ensuite la même place dans la maison du prince de Condé et dirige les fêtes de Chantilly. Il remplace Gentil-Bernard comme secrétaire général des dragons, ce qui lui assure les appointements considérables de 20 000 livres par an[1].
En 1807, à l'âge de quatre-vingts ans, il est élu membre de l’Académie française dans la classe de la langue et de la littérature française de l'Institut impérial.
Une chanson de Laujon, aujourd'hui oubliée, a été aimée et adoptée par le grand public au point de passer finalement pour une ancienne chanson traditionnelle. Au XXe siècle, Joseph Canteloube l'a retrouvée en Touraine, par exemple, « paroles et musique » « conservée par la tradition orale ». Il la ensuite fait figurer dans son Anthologie des chants populaires français (T. IV, Touraine, p. 206) en restituant en note le nom de son auteur d'origine.
Un rappel en bas de page d'un recueil de chansons publié à Paris en 1843 précise : « Paisibles bois, verger délicieux, est une très vieille chanson que nos pères chantaient souvent à table[3]. »
Or il s'agit en fait d'une chanson de Pierre Laujon, extraite de la scène 4 de son ballet-héroïque Æglé représenté pour la première fois en 1776[4].
Paisibles bois, vergers délicieux,
J'abandonne, pour vous, le séjour du tonnerre.
J'ai laissé mon rang dans les cieux ;
Tous mes plaisirs sont sur la terre.
Æglé me croit berger ; que mon cœur est flatté !
Mon rang est un secret qu'il faut que je lui cèle,
Même après ma félicité.
Comme berger, je goûterai près d'elle
Les plaisirs de l'amour et de l'égalité ;
Et si je me souviens de ma divinité,
Ce sera pour brûler d'une ardeur éternelle.
Paisibles bois, vergers délicieux,
J'abandonne, pour vous, le séjour du tonnerre.
J'ai laissé mon rang dans les cieux ;
Tous mes plaisirs sont sur la terre.
Recueil des comédies et ballets, représentés sur le théâtre des petits appartements pendant l'hiver de 1747 à 1748
La Journée galante, ballet héroïque en 3 actes, représenté devant le Roi, sur le théâtre des petits appartemens à Versailles, le
La Toilette de Vénus et Léandre et Héro, 2 pièces lyriques, musique de Pierre de La Garde, représentées le 25 février 1750 au « Théâtre des Petits Appartements »[5]
L'Amour impromptu, parodie de l'acte d'Eglé dans les Talents lyriques, Paris, Opéra-Comique,
Armide, parodie de l'opéra d'Armide, en 4 actes, Théâtre italien de Paris,
Ismène et Isménias, ou la Fête de Jupiter, tragédie lyrique en 3 actes de Jean-Benjamin de La Borde, représenté devant Leurs Majestés, à Choisy, le lundi
Œuvres choisies de P. Laujon, contenant ses pièces représentées sur nos principaux théâtres, ses fêtes publiques ou particulières, ses chansons et autres opuscules, avec des anecdotes, remarques et notices relatives à ces divers genres, 1811
↑J. B. Richard, Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard, Paris, Terry, (lire en ligne), p. 198