Protestant, originaire de Marsillargues (Languedoc) et des Ponts-de-Martel (1859). Fils de Jean, manufacturier il est célibataire[4]. Il commence des études de droit à l'université de Giessen puis à celle de Heidelberg, il s'engage dans le mouvement libéral. À la suite de sa participation à la Hambacher Fest interdite de 1832, il s'exile à Paris, où il découvre les sciences naturelles. Après des histoires de cœur, il fuit Paris pour la Suisse.
À Neuchâtel, il est engagé comme secrétaire particulier par Louis Agassiz (1807-1873), et deviendra très vite un collaborateur scientifique, puis un ami et confident. Il fera également connaissance de Carl Vogt (1817-1895) et d’Amanz Gressly (1814-1865). C'est auprès d'Agassiz que Desor se forme et devient un savant de renom. Lorsque celui-ci part aux États-Unis d'Amérique, Desor le rejoint, après un détour en Scandinavie, où il a été chargé d'étudier le phénomène erratique dans les pays nordiques.
Desor travaille sur la faune marine et s’intéresse notamment aux némertes. De retour à Neuchâtel en 1852 après une brouille définitive et retentissante avec son ancien maître Agassiz, il enseigne la géologie et hérite de la grande fortune de son frère. Sa maison à Neuchâtel et son « royaume » à Combe-Varin deviennent alors la résidence d’été de nombreux scientifiques, poètes, artistes et intellectuels. Le retour de Desor donne aussi un nouvel élan à la Société des sciences naturelles de Neuchâtel, mise à mal à la fois par le départ de son fondateur et moteur, Louis Agassiz, et par la révolution neuchâteloise du [5].
Kaeser, Marc-Antoine, L'Univers du préhistorien : science, foi et politique dans l'œuvre et la vie d'Édouard Desor (1811-1882), L’Harmattan, Paris, 2004
Kaeser, Marc-Antoine, Les Lacustres, archéologie et mythe national, collection Le Savoir Suisse, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne 2004
L. Favre et Fritz Berthoud, « Edouard Desor : discours prononcés à l'ouverture des cours de l'Académie de Neuchâtel le 12 avril 1882 », Musée neuchâtelois., , p. 29-74 (lire en ligne)
↑Marc-Antoine Kaeser, L'univers du préhistorien : science, foi et politique dans l'oeuvre et la vie d'Édouard Desor (1811-1882), Paris, L'Harmattan, , 621 p. (ISBN2-7475-6409-6), p. 166-168.