Pierre Hélé, né en 1946, est un homme politiquecamerounais. Depuis 2004, il est ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable.
Pierre Hélé voyage beaucoup durant son cursus scolaire. Il étudie à Lara, son village, ainsi qu'à Yaoundé, Maroua, Ngaoundéré et Garoua[1].
Études primaires
Pierre Hélé commence l'école primaire en 1953 à la Mission catholique de Lara[1]. Il l'achève à Maroua, où il obtient son Certificat d'études primaires élémentaires (CEPE) en 1959[1]. À ce moment, la guerre pour l'indépendance totale du Cameroun fait des ravages dans le sud du pays et un « nordiste » vient d'être porté par la France au poste de premier ministre du Cameroun français en la personne d'Ahmadou Ahidjo[5].
Études secondaires
Pierre Hélé commence ses études secondaires en 1959 à Ngaoundéré au collège Mazenod[1]. C'est là qu'il obtient son brevet d'études du premier cycle (BEPC) et son certificat de probation[1]. Mais le pays reste tumultueux dans sa partie sud durant ces années 1960 avec le débat sur la forme de l'État camerounais. Il remonte plus au Nord, au lycée de Garoua, pour suivre une classe terminale. Il y obtient son baccalauréat, en 1968[1]. Entre-temps, la république fédérale du Cameroun est proclamée en [6], et le parti unique, l'Union nationale camerounaise (UNC), en 1966[7]. Le débat de l'heure, en 1968, porte sur l'unification du Cameroun avec un duel presque fratricide du côté du Cameroun occidental opposant Augustine Ngom Jua à Salomon Tandeng Muna[8].
Études supérieures
Pierre Hélé entre à l'École normale d'administration et de magistrature (ENAM) à Yaoundé en 1968[1]. Il en sort quatre ans plus tard, en 1972, comme administrateur civil[1], année où le Cameroun est enfin unifié. La république unie du Cameroun (RUC) est proclamée le [9]. Mais ses études ne s'arrêtent pas là. Bien qu'entré dans la vie active, il s'inscrit à l'université de Yaoundé où il obtient une licence en droit public en 1979[1].
Carrière
Sa carrière commence en 1973 au ministère de l'équipement où il entre comme Chef de service du budget et du matériel[1]. En 1974, il est nommé Chef de service du personnel dans le même ministère[1]. Il quitte ce ministère pour le ministère des finances en 1975, où il est Directeur adjoint de la solde[1]. Une nouvelle constitution est promulguée[10]. Elle remet en scène le poste de premier ministre[11] et le Président Ahmadou Ahidjo le confie à Paul Biya[12]. En 1977, Pierre Hélé est nommé Chargé d'études à la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC[1]). Il quitte cette institution sous-régionale en 1979 et rentre au Ministère des finances comme Vice-ministre dans le gouvernement de Paul Biya[1].
Le , Ahmadou Ahidjo démissionne de ses fonctions de président de la république unie du Cameroun[13]. Le sceptre du commandement suprême du Cameroun passe entre les mains de Paul Biya, son successeur constitutionnel, le [14]. Malgré ses diplômes et son origine nordiste, Pierre n'a jamais été ni député ni ministre sous le règne d'Ahidjo. Il reste vice-ministre des finances jusqu'au , date à laquelle il est nommé Ministre de l'éducation nationale dans le gouvernement de Luc Ayang[15]. Dès le , l'année devient tumultueuse sur le plan politique : une tentative de coup d'État a lieu à Yaoundé, organisée et exécutée par des « nordistes »[16]. Pierre reste cependant ministre de l'Éducation nationale jusqu'au , avant de disparaître de la scène politique nationale. Il est remplacé à l'éducation par Robert Mbella Mbappe[17].
Il revient au gouvernement le pour des postes modestes comme DAG (Direction des affaires générales) au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et DAF (Direction des affaires financières) à l'université de Yaoundé ([1]). Un vent de liberté et de contestations diverses souffle sur le Cameroun. Le multipartisme, qui avait été abrogé en 1966 au nom de l'unité nationale[18], est rétabli. Des élections pluralistes, présidentielles, municipales et législatives, sont organisées en 1992 ; Paul Biya est réélu président de la république[19],[20]. En , il est élu député de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) à l'Assemblée nationale du Cameroun[1]. Le , il est nommé Ministre de l'urbanisme et de l'habitat dans le gouvernement de Peter Mafany Musonge[21]. Il reste à ce poste jusqu'en .
Il reste ministre du tourisme jusqu'en . Entre-temps, en , d'importantes lois clarifiant la décentralisation au Cameroun sont promulguées. Le , il est nommé Ministre de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED)[24] dans le gouvernement d'Ephraïm Inoni[25],[26].
En 2013, il félicite par écrit Aminatou Ahidjo, fille du premier président de la république du Cameroun, pour son ralliement à Paul Biya[27].
Pierre Hélé est membre du comité central du RDPC. En 2014, il accuse 24 cadres de ce parti, section Mayo Kani, de traîtrise et complicité avec l'opposition lors du double scrutin municipal et législatif du . Il les traduit au conseil de discipline du parti et demande des sanctions[28].
Il participe activement à la lutte contre la production et l'usage des plastiques non biodégradables au Cameroun[29].
↑Jean Cabot, « Parmi les Kirdi du Nord-Cameroun d'après Bertrand Lembezat et Igor de Garine », Annales de Géographie, vol. 74, no 403, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Womai Ignatius Song, The Clash of the Titans: Augustine Ngom Jua, Solomon Tandeng Muna, and the Politics of Transition in Post-Colonial Anglophone Cameroon, 1961-1972, Howard University, (lire en ligne)
↑Jean-François Bayart, « L'Union nationale camerounaise », Revue française de science politique, vol. 20, no 4, , p. 681–718 (DOI10.3406/rfsp.1970.393245, lire en ligne, consulté le )