Pierre Bec est né d'une mère créole et d'un père gascon. Il passe son enfance à Cazères-sur-Garonne où il apprend la langue gasconne. En 1938, il est interprète auprès des réfugiés républicains espagnols[3] ayant franchi les Pyrénées : il découvre alors le catalan. Veilleur de nuit au bureau de poste de Cazères, il sera déporté en en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire.
Après son baccalauréat obtenu en 1945, il obtient une licence ès lettres d'allemand et une licence d'italien, puis un Diplôme d'Études Supérieures de lettres modernes en .
Il est lecteur de français à Sarrebruck en 1947 et 1948, puis professeur d'allemand et d'italien à Évreux, professeur d'allemand successivement à Narbonne, Foix puis au collège des Minimes à Lyon. C'est à la Sorbonne qu'il se spécialise doublement, en philologie romane et études médiévales ; ses maîtres sont le Catalan Pierre Fouché à l'Institut de phonétique et le Provençal Jean Boutière à l'Institut d'études provençales. Il devient docteur ès lettres en Sorbonne le .
Sa vocation occitaniste naît, dès le début des années 1950, de sa fréquentation des Amis de la langue d'oc et de sa rencontre avec les poètes Jean Mouzat, Henri Espieux, Bernard Lesfargues. Il soutient deux thèses en 1959[4],[5]. C'est en effet avec Jean Séguy, qu'il œuvre à l'adaptation de la graphie classique occitane - graphie normalisée - pour la variante gasconne. Via Domitia, la revue de linguistique, dialectologie, onomastique et ethnographie, fondée par Jean Séguy et reprise par Jean-Claude Dinguirard, évolue pour adopter cette graphie.
Le domaine médiéval devient, dès sa thèse complémentaire consacrée aux Saluts d'amour du troubadour Arnaut de Mareuil[7], la matière principale de ses abondantes publications et de son enseignement, et sa réputation se répand à travers le monde[8].
Après avoir brièvement enseigné l'allemand dans le secondaire, Pierre Bec devient chargé de cours à l'Université de Poitiers en 1963, puis maître de conférences succédant à Jacques Pignon, professeur de philologie française à Poitiers, successeur de Pierre Fouché à la Sorbonne, puis professeur à la faculté des lettres de Poitiers jusqu'en 1989. Il enseigne les langues et littérature médiévales françaises et occitanes ainsi que l'occitan contemporain. Directeur-adjoint puis directeur du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de 1966 à 1981, et simultanément directeur des Cahiers de civilisation médiévale.
Médiéviste, musicologue, il est également écrivain occitan : sous le nom de Pèire Bèc, il publie une longue série de recueils poétiques, de romans et de recueils de nouvelles dont Lo Hiu Tibat qui raconte ses aventures de prisonnier de guerre en Autriche.
Il est engagé dans l’action occitaniste « avec les armes du savoir » : à ce dernier titre, la Generalitat de Catalunya lui décerna en le premier Prix Robert-Lafont, récompensant son action pour « la defensa, projecció i promoció de la llengua occitana ».
Vièles ou violes? : Variations philologiques et musicales autour des instruments à archet du Moyen Age : XIe – XVe siècle, Klincksieck, 1992 (ISBN978-2-2520-2803-2)
↑Pierre Bec, Les interférences linguistiques entre Gascon et Languedocien dans le parlers du Comminges et du Couserans: essai d'aréologie systématique,(avec 32 planches séparées)., Presses universitaires de France, (OCLC67481800, lire en ligne)
↑Pierre Bec, Petite nomenclature morphologique du gascon, Institut d’Études Occitanes, (OCLC489789574, lire en ligne)
↑Pierre Bec, Les saluts d'amour du troubadour Arnaud de Mareuil, É. Privat, (OCLC4532938, lire en ligne)
↑Marjolaine Raguin-Barthelmebs, « Pierre Bec et sa contribution à une typologie des genres lyriques médiévaux, questions d'histoire des sciences et d'épistémologie, entre structuralisme et pratique occitaniste. », Lengas. Revue de sociolinguistique, no 82, (ISSN0153-0313, DOI10.4000/lengas.1383, lire en ligne, consulté le )