Pierre-Yves Soucy, poète et essayiste[1] mais également éditeur, traducteur et directeur de revue. Né le à Mont-Laurier (Québec, Canada), il possède la double nationalité canadienne et belge.
Biographie
Il passe son enfance et son adolescence dans la région québécoise des Hautes-Laurentides, ses parents y sont agriculteurs. Les paysages isolés et démesurés des Pays d’en-haut influenceront son écriture poétique.
Responsable-chercheur de la Section poésie et littérature étrangère à la Bibliothèque royale de Belgique (a.m.l.) auprès du poète et critique belge Fernand Verhesen, fondateur du Centre International d'Études Poétiques (CIEP), il devient rédacteur en chef de la revue Le Courrier du CIEP[2]. Il publie durant cette période ses premiers recueils de poésies.
En 1989, Il co-fonde la maison d'édition La Lettre volée[3] au sein de laquelle il crée à partir de 2002 la revue de création et d’essai L’étrangère[4]. À travers son travail d'éditeur, il a notamment mis en avant le peintre et poète Hamid Tibouchi, les poésies de Paul Auster ainsi qu'André du Bouchet[5].
À la mort de Fernand Verhesen, en 2009, il reprend la direction des éditions Le Cormier, maison d’édition de poésies[6] fondée en 1949 par celui-ci.
Régulièrement invité au Marché de la poésie de Paris[7], il a représenté à six reprises, entre 2001 et 2015, la Belgique et le Québec au Festival de la poésie de Montréal[8].
L’œuvre poétique
L'œuvre poétique de Pierre-Yves Souciy est liée aux paysages de son enfance : la nature y est cruciale. Le cahier N°23 que lui a consacré la revue Il particolare, année 2010-2011 développe le lien étroit qu'il entretient entre l'enfance, le langage et le lieu[9]. Le colloque universitaire Paysages et poésie francophone en 2005 interroge son rapport à ces notions[10]. Michel Collot, critique littéraire, définit sa poésie comme du « paysagisme abstrait » car elle « surgit des sensations et des émotions éprouvées à contact du monde physique »[11].
Voyageur, les influences sur son écriture demeurent multiples et cosmopolites, il revendique une langue-monde inspirée également de la poésie de l'Orient, du Moyen-Orient et de l'Afrique. Dans le cadre du festival Étonnants voyageurs, il a participé au livre-disque Les bruits du monde, mémoire d'encrier[12] qui célèbre la rencontre en dehors des identités et des cloisonnements.
Les dessins-empreintes
Il pratique également un travail de dessins abstraits, ils ont accompagné des livres de poètes dans différentes éditions.
Distinctions
Prix Louise-Labé (France) en 2004 pour le livre Au-delà de la voix
Pierre-Yves Soucy et Frank Vantournhout, L’Espace dérobé, Bruxelles, éd. La lettre volée, , 64 pages et 25 dessins de Frank Vantournhout (ISBN2-87317-065-4)
Neiges : on ne voit que dehors, Bruxelles, éd. La lettre volée, , 80 p. (ISBN978-2-87317-465-1)
Reprises de paroles, Bruxelles, éd. La lettre volée, , 64 p. (ISBN978-2-87317-519-1)
D'un pas déviant Fragments de l'attente, Bruxelles, éd. La lettre volée, (ISBN978-2-87317-544-3)
Essais (sélection)
Collectif, Jean-Marie Pelt, Pierre-Yves Soucy, Le sentiment de la catastrophe, Paris, éd. Mardaga, (ISBN2-87009-421-3)
Collectif, Christiane Chauviré, Jean-Pierre Cometti, Jacques Le Ridder, Aldo G. Gargani, Jacques Bouveresse, Pierre-Yves Soucy, Ignace Verhack, Wittgenstein et la Critique du monde moderne, Bruxelles, éd. La lettre volée, 1990 (2e édition, 1997), 144 p. (ISBN2-87317-003-4).
Collectif, Dora Vallier, Philippe Sers, Jean-Claude Marcadé, Gérard Conio, Pierre-Yves Soucy, L’Art abstrait L’Au-delà de la figuration, Bruxelles, éd. La lettre volée, , 112 p. (ISBN2-87317-007-7)
Paul Aron et Pierre-Yves Soucy, Les revues littéraires belges de langue française de 1830 à nos jours : essai de répertoire, Bruxelles, éd. Labor, 1993 (deuxième édition, 1997), 226 p. (ISBN2-8040-1285-9, présentation en ligne)[13]
Philippe Sers, Marc Le Bot, Henri Meschonnic, Jean-Paul Curnier, Pierre-Yves Soucy, Le Dialogue avec l’œuvre, Bruxelles, éd. La lettre volée, , 77 p. (ISBN2-87317-022-0)
L’Œil et le Mur. Sur la poésie de Paul Auster, Bruxelles, éd. La lettre volée, , 96 p. (ISBN2-87317-191-X)
Collectif, Jacques Dupin, Gilles du Bouchet, Emmanuel Laugier, Yves Peyré, Jean Frémon, François Zenone, Dominique Grandmont, Pierre-Yves Soucy,inédits de Jean-Michel Reynard et correspondance avec André du Bouchet. Avec des reproductions d’œuvres de Pierre Alechinsky, James Brown, Jean Capdeville, Jacques Capdeville, Tal Coat et Gilles du Bouchet., Jean-Michel Reynard. Une parole ensauvagée, Bruxelles, éd. La Lettre volée, , 192 p. (ISBN978-2-87317-330-2)
Hamid Tibouchi L’infini palimpseste, Bruxelles, éd. La Lettre volée, , 80 p. (ISBN978-2-87317-360-9)
Traductions (sélection)
Il a traduit plusieurs poètes de langue anglaise et surtout de langue espagnole, à la fois pour des revues ou pour des publications en livre :
Anthologie, Poésie Espagnole Contemporaine, vol 3 (trad. de l'espagnol), Châtelineau, éd. Le Taillis Pré, , 237 p. (ISBN978-2-87450-018-3)
Anthologie, Poésie Espagnole Contemporaine, vol. 4 (trad. de l'espagnol), Châtelineau, éd. Le Taillis Pré, , 249 p. (ISBN978-2-87450-036-7)
Plusieurs de ses textes ont été traduits dans une quinzaine de langues de même que dans diverses anthologies en langue anglaise, espagnole, arabe, roumaine, néerlandaise, italienne, etc.
Hervé Castanet, Jean Frémon, Jean-Paul Michel, Christophe Van Rossom, François Lallier, Dimitris Dimitriadis, Michel Collot, Jean-Patrice Courtois, François Rannou, Victor Martinez, Esther Tellermann, Pedro Serrano, Paul Bélanger., « Cahier N° 23 consacré à "Pierre-Yves Soucy" », Il particolare, , p. 160 (ISSN1767-8250, présentation en ligne)
Hervé Catanet, « Elle ajoute des signes À L’obscur. Sur Pierre-Yves Soucy », Lacan quotidien N°67, (lire en ligne)
Michel Collot, Pour une géographie littéraire, Paris, Corti, collection Les essais, , 280 p. ( Chapitre 14, Le paysagisme abstrait de Pierre-Yves Soucy (pp. 249-257) (ISBN978-2-7143-1129-0), American Book Review, vol. 37, n°6, septembre-, p. 8-9).
Michel Collot, « Géographie littéraire », Revue de littérature comparée N°355, , p. 327 à 380 (lire en ligne)
René Noël, « Pierre-Yves Soucy, "Neiges, On ne voit que dehors" », Poezibao, (lire en ligne)
Mathieu Nuss, « Pierre-Yves Soucy : Neiges. On ne voit que dehors », Cahier critique de poésie, (lire en ligne)
↑Thierry Leroy, « La relève du Courrier », Le carnet et les instants, revue des lettres belges publiée par la Direction des Lettres du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles., (lire en ligne)
↑Amoury Da Cunha, « "Je ne connais pas de poésie qui soit innocente" Pierre-Yves Soucy », Le Monde, (ISSN0395-2037, lire en ligne)
↑Hervé Castanet, Jean Frémon, Jean-Paul Michel, Christophe Van Rossom, François Lallier, Dimitris Dimitriadis, Michel Collot, Jean-Patrice Courtois, François Rannou, Victor Martinez, Esther Tellermann, Pedro Serrano, Paul Bélanger., « Numéro 23 / Spécial Pierre-Yves Soucy », Il particolare, , p. 160 (ISSN1767-8250, présentation en ligne)
↑Michel COLLOT, Antonio RODRIGUEZ (éds.), Paysage et poésies francophones, Paris, Presses Sorbonne Nouvelles, , 288 p. (ISBN2-87854-315-7, présentation en ligne)
↑Michel Collot, Pour une géographie littéraire, Paris, José Corti, , 280 p. (ISBN978-2-7143-1129-0, présentation en ligne), « Le paysagisme abstrait de Pierre-Yves Soucy », p. 249-257
↑Lieven Tack, « Relations interculturelles belges dans les revues littéraires (1869-1899) », Revue de littérature comparée, Klincksieck, no 299 « La Belgique, espace comparatiste », , p. 379-396 (lire en ligne)
↑S.l.d Corinne Blanchaud et Cyrille François, Pour la poésie, London/Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, , 484 p. (ISBN978-2-84292-456-0, lire en ligne)