En septembre 1792, Pierre-Marie Delaunay, alors président du tribunal criminel du Maine-et-Loire, est élu député du département, le huitième sur onze, à la Convention nationale. Il est surnommé « Delaunay le Jeune » ou « Delaunay d'Angers » pour être différencié de son collègue et homonyme Joseph Delaunay, député montagnard[1].
Il siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il vote « la réclusion, et le bannissement à la paix » ; il rejette l'appel au peuple mais se prononce en faveur du sursis à l'exécution de la peine[2]. En avril 1793, il est absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[3]. Celui-ci le dénonce cependant, un mois plus tard dans son journal, comme « membre de la faction des hommes d’État »[4]. En mai, il est également absent lors du scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze[5].
Élu par son département au Conseil des Cinq-Cents, le 22 vendémiaire an IV, il demande l'organisation d'un ministère de la police, et une loi contre la presse.
Membre du Tribunal de cassation en 1797, il adhère en 1799 au coup d'État du 18 brumaire et est nommé, au lendemain de cet événement, président du tribunal criminel de Maine-et-Loire. Le 9 floréal suivant, il devient juge au tribunal d'appel d'Angers. Il préside en le tribunal qui envoie à la guillotine les prétendus coupables de l'enlèvement du sénateur Clément de Ris. Ce procès sert de trame au roman de Balzac Une ténébreuse affaire[8]. Delaunay se montre très sévère dans la répression des crimes politiques, est décoré de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII ()[9], nommé conseiller général de Maine-et-Loire le , créé chevalier de l'Empire, le , et promu président de chambre à la cour impériale d'Angers le . Il meurt dans l'exercice de ces fonctions.
↑Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat », Annales historiques de la Révolution française, vol. 245, no 1, , p. 379–389 (DOI10.3406/ahrf.1981.4254, lire en ligne, consulté le )