Fils de Jacques Lavalette[1], Philippe Lavalette a été formé à l'École nationale supérieure Louis-Lumière à Paris. Après s'être intéressé au cinéma expérimental (il signe avec Patrick Bokanowski l'image de L'Ange, en nomination à la Caméra d'Or à Cannes), il devient cinéaste au sein du CNRS où il filme et réalise de nombreux documents.
Établi au Québec mais répondant à de multiples engagements partout dans le monde, outre la fiction, son parcours est jalonné de films documentaires au caractère intimiste. Citons De mémoire de chats - Les ruelles de Manon Barbeau pour lequel il obtient le prix Gémeaux de la meilleure photographie ; Visionnaires de Carlos Ferrand, qui obtient le prix «Best Cinematography» à Hot docs (Toronto) ; Nos hommes de l'ouest de Renée Blanchar qui obtient le prix «best atlantic cinematographer». Citons aussi, outre de nombreuses collaborations, au lendemain de l'Odyssée de Helen Doyle, en nomination pour meilleure direction photo au Gala IRIS.
Côté long-métrage de fiction, son activité est continuelle, et son travail, inventif, contribue à établir l'étrangeté des films. Citons Les pots cassés de François Bouvier, Hugo et le dragon de Philippe Baylaucq, La Brunante de Fernand Dansereau ou encore Le Ring d'Anaïs Barbeau-Lavalette, sa fille, qui réalise alors son premier long-métrage[2]. Philippe Lavalette a ensuite été sollicité pour signer la direction photo de Mabul, une coproduction Israël/Canada, réalisé par Guy Nattiv, et pour laquelle il obtient le prix de la meilleure cinématographie au festival de Haïfa. Dans la foulée, le film sera sélectionné à la Berlinale de 2011. Il continue sa collaboration avec sa fille avec le film «Inch'Allah» (prix FIPRESCI Berlin 2012) pour lequel il est en nomination aux écrans canadiens (meilleure image) et reçoit la mention «best world picture» au festival de Phoenix. Suivent «les Loups» de Sophie Deraspe et «la gang des hors-la-loi» de Jean Beaudry, 24e conte pour tous de la série initiée par Rock Demers[3].
La Sagouine de Renée Blanchar et dialogues pour un homme seul (FIFA 2021) de Jean-Pierre Gariépy seront les étapes suivantes de son parcours en fiction.
Enfin, Tropicanade Omer Tobi, en cours de finition.
Réalisateur documentariste, Lavalette signe ponctuellement des films documentaires. Dans Tipolis, il suit le quotidien d'un jeune chef de poste nommé au cœur de Cité Soleil à Port-au-Prince (Haïti). Dans Sur les rives du Tapajos (prix Téléscience) il s'intéresse au travail d'une équipe de chercheurs de l'UQAM en plein cœur de l'Amazonie. Son film Un Gamin de Paris est retenu pour la collection permanente du Forum des images (Paris) comme au sein de la collection permanente de Hot docs (Toronto). Son dernier film, Chef Thémis, cuisinier sans frontières, outre ses multiples sélections dans de nombreux festivals de films, a reçu le «prix du public» aux Rendez-vous du cinéma québécois (2010), le prix «coup de cœur» au forum des médias Nord-Sud (Ouagadougou) et le prix Quintessence à Ouidah (Bénin). Lavalette a co-réalisé avec Jean-Michel Djian la trilogie documentaire Rêver le français.
Philippe Lavalette est aussi écrivain et a publié La Mesure du monde (Carnets d'un cinéaste-arpenteur) ainsi que Petite Madeleine aux éditions Marchand de feuilles[4],[5]. En 2023, il publie Marchand de quatre-saisons, un roman en forme de dialogue post-mortem consacré à son père qui s'est suicidé[6].
Vie privée
Philippe Lavalette est le mari de la réalisatrice Manon Barbeau, le père de la réalisatrice et romancière Anaïs Barbeau-Lavalette[1] et de Manuel Barbeau-Lavalette, éducateur.
↑Éric Perron, « Entretien avec Philippe Lavalette, directeur photo », Ciné-Bulles : le cinéma d’auteur avant tout, vol. 25, no 2, , p. 22–26 (ISSN0820-8921 et 1923-3221, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Jeannette Catsoulis, « Delivering Babies Into an Unhappy Land », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )