Percy Mayer (1903-1985[1]) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret mauricien du Special Operations Executive : en 1941-1942, comme chef de mission Todd à Madagascar ; et en 1944, comme chef du réseau FIREMAN en France. Avant la guerre, il créa une compagnie aérienne, Madagascar Air Service ; et après la guerre, il dirigea la société South African Board Mill au Natal.
Biographie
1903
Percy Mayer naît le à Vacoas (île Maurice). Il fait ses études au collège royal de Curepipe, puis à Londres, où il est reçu ingénieur à City and Guilds. Il rejoint ensuite sa famille à Madagascar, où son père a formé une maison de commerce, Edwin Mayer & Cie.
1934
Il obtient la nationalité française. Avec deux amis, il achète un petit Caudron 232. Après dix jours en double commande avec son moniteur, le sergent-chef Rémi Bouchard, il effectue son premier vol en solo le . Breveté le , il vole le de Tana à Diégo-Suarez. Il établit la première liaison postale Diégo-Vohémar.
1935
La Société Potez Aéro Service est constituée et commence à fonctionner le , avec Rémi Bouchard.
1936
Il fonde une compagnie d'aviation, Madagascar Air Service le . Ses activités sont le transport des passagers et du fret de toute nature par service de taxis aériens et l'école de pilotage pour les amateurs d'aviation légère.
1937
Lors d'un séjour en France, il prend part à un rallye aérien ouvert à tous les colons français et remporte le premier prix. Il obtient à cette époque un brevet lui permettant de piloter des avions commerciaux multiplaces.
1938
Lors d'un séjour à Maurice, il épouse sa cousine, Berthe Mayer, le . Il repart pour Madagascar le 1er septembre.
1939
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il prend contact avec E.C. Twining, chargé d'une mission secrète à Madagascar, et est mis au courant de la mission Todd. Il part de Tamatave par le dernier navire de la Bank Line qui l'embarque et le conduit à Durban.
1941
Mars. Après un court séjour d'entraînement dans les services du SOE, il repart pour Madagascar, d'abord sur un navire régulier, puis, en vue des côtes, sur un petit yacht qui lui permet de débarquer au sud de l'île, muni de deux postes émetteurs, dont l'un est installé dans le grenier de sa maison à Tananarive. Devenu chef de mission Todd, il transmet des renseignements aux autorités militaires en Afrique du Sud, relayé par sa femme lorsque ses occupations le maintiennent éloigné de chez lui. Il prend de gros risques en tentant de négocier avec le commandant naval français la reddition de Diégo-Suarez, mais cette négociation n'aboutit pas et il est condamné par contumace.
Novembre. Grâce à l'organisation qu'il a créée, il transmet l'information au SOI du Cap, donnant la date de départ d'un convoi maritime de Vichy comprenant cinq vaisseaux et un sloop partant pour Tamatave. À la suite de cette information, le convoi est intercepté par la Royal Navy.
1942
Mars. À la fin du mois, il reçoit personnellement des groupes de débarquement et supervise la distribution des postes de radio et autres équipements nécessaires pour les opérations à venir.
Mai. Après avoir transmis des renseignements sur les ports, les mouvements maritimes, les ponts et les communications. Il coupe lui-même les fils téléphoniques entre la baie du Courrier et Antsizane afin que l'annonce du débarquement allié ne soit connu que le plus tard possible. Arrêté sur de simples soupçons, il est trahi par un autre prisonnier qui le surprend alors qu'il essaye de détruire des papiers compromettants. Il passe en jugement et est condamné à mort. Il est délivré par un détachement britannique commandé par le colonel Richard Broad. Il accompagne Broad en Afrique du Sud, d'où il revient trois mois plus tard en même temps que le général Platt. Pendant son absence, sa femme continue ses transmissions radio. Après la prise de Madagascar, il part pour l'Afrique du Sud, avec sa famille. Il reprend sa nationalité britannique et se rend en Angleterre, ainsi que ses frères, Richard et Andrew.
1944
Mars. Après avoir reçu un entraînement, avec le grade de major, il est parachuté dans la nuit du 7/8 à Loubressac (Lot) pour prendre la tête d’un réseau Buckmaster, le réseau FOOTMAN, ayant pour mission d’aide les groupes Vény dans la région de Limoges. Il prend contact avec les chefs de la Résistance. Il fait parachuter des armes dans de nombreuses occasions et renforce ces groupes par un entraînement approprié. Il parcourt la région à bicyclette, sous divers déguisements, et transmet aux alliés des indications sur les zones favorables aux parachutages.
Juin. Après le débarquement, il prend le commandement de toutes les unités FFI dans la partie nord de la Creuse. Ces unités harassent les Allemands, détruisant les lignes de communication et leur infligeant de telles pertes que la 2e division SS Das Reich se désintègre à cet endroit.
Août. Vers la fin du mois, lorsque les Allemands commencent à se retirer à travers la zone de Châteauroux, plusieurs unités FFI du sud de la Creuse passent sous ses ordres. Après la libération de la France, il est envoyé en Indochine comme officier de liaison entre les forces britanniques et françaises.
1946
Devenu sans objet, le SOE est dissous. Percy Mayer le quitte le . Après un court séjour à Madagascar, où il ne peut trouver un emploi correspondant à ses aspirations, il accepte l'offre de son oncle, Stafford Mayer et prend la direction du South African Board Mill au Natal. Il développe cette industrie avec diverses inventions comme l'utilisation et le recyclage des eaux municipales et crée des branches d'activité à Springs et à au Cap.
1973
Il est PDG du Board Mill quand il prend sa retraite à l'âge de 70 ans.
Identités
État civil : Percy Edward Mayer
Comme chef de mission Todd : Carson
Comme agent du SOE, section F :
Nom de guerre (field name) : « Barthélémy »
Nom de code opérationnel : FIREMAN
Autres pseudos : Galland, commandant Édouard.
Famille
Son père : Edwin Edward Mayer
Sa mère : Bertha Brown
Ses frères : Edmund et Mayer, également agents du SOE
Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 38, FIREMAN CIRCUIT.
J. Maurice Paturau, Agents mauriciens en France 1940-1945, s.d. (1994 ou 1995), p. 63-69.