Il est par ailleurs consultant pour une société spécialisée dans le renseignement stratégique, Middle East Tactical Studies[1].
Souvent célébrés comme dignes héritiers des ouvrages de John le Carré ou de Graham Greene, ses romans d'espionnage évoquent également – la causticité britannique et l'environnement arabe en sus – la prose, comme les intrigues complexes, réalistes et cyniques, de Vladimir Volkoff. Il est aussi le cofondateur (avec Véronique Anger) du cercle littéraire Caron.
Éléments biographiques
Enfance et formation
De langues maternelles (ou, plus précisément, maternelle et paternelle) arabe et anglaise, Percy Kemp a, comme nombre de Beyrouthins, fréquenté une école française. Son trilinguisme, de même que sa triple socialisation primaire, sont d'ailleurs très perceptibles dans ses romans.
Son père a été assassiné durant la guerre civile libanaise.
De l'aveu de l'auteur, le français lui aurait permis d'éviter la dichotomie propre aux biculturels (en l'occurrence britannique et arabe), laquelle est parfois mal vécue.
Percy Kemp est marié à une Moldave, parlant le russe, le roumain et le français[2]. Selon les remerciements figurant à la fin de son roman Le Muezzin de Kit Kat, son épouse se prénomme Veronica.
Univers romanesque
Harry Boone
Harry Boone, héros irlandais des romans Le Système Boone et Le Muezzin de Kit Kat, qui se déroulent respectivement à Beyrouth et au Caire, est un ancien enseignant reconverti dans l'espionnage. Employé par le « Club-House », un petit bureau des Services secrets britanniques peu ou prou concurrent du MI6 (et qui aspire à appréhender les « flux », alors que son grand frère se préoccuperait principalement des « structures »), Harry Boone tente, en vain, de se ménager une paisible vie d'officier traitant à l'abri des tumultes géopolitiques qui risquent naturellement de contrarier sa tranquillité méditerranéenne.
Jouisseur, Harry Boone ne verse pas dans les travers idéologiques et carriéristes qui caractérisent la grande majorité de ses interlocuteurs (sources, employeurs, représentants des services « amis », etc.). Son détachement à l'égard des valeurs et des grands enjeux géostratégiques qui gouvernent son univers professionnel le dotent, en dépit des apparences, d'une grande capacité d'analyse. Celle-ci lui permet de ne pas se laisser totalement emporter par les conséquences funestes des diverses opérations de désinformation et de manipulation, souvent sous « faux pavillon », dans lesquelles il se trouve impliqué sans en maîtriser ni en assumer les objectifs.