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Dès ses deux premiers films, Fun Bar Karaoke et 6ixtynin9, Pen-ek obtient un succès international[5].
Les spécialistes le considèrent tout simplement comme l'un des plus brillants cinéastes de la nouvelle génération. Lorsqu'il s'agit de construire les histoires et les intrigues, il adopte les anciens thèmes de la « recherche du foyer » et « la valeur d'une forte vie de famille »[6],[7].
Biographie
De 1977 à 1985, Pen-ek Ratanaruang vit aux États-Unis. Il est alors adolescent puis devient jeune adulte. Il étudie au Pratt Institute de New York et il obtient un diplôme en histoire de l'art. Il découvre pendant ses temps libres, en piochant au hasard, le cinéma de Jim Jarmusch, Yasujirō Ozu, Woody Allen et Federico Fellini.
De retour en Thaïlande, il devient directeur artistique de l'agence de publicité Leo Burnet[8]à Bangkok. Il fraternise avec un de ses collègues de travail, Wisit Sasanatieng. Il fait ses débuts dans le cinéma comme décorateur.
En 1993, il commence à travailler pour The Film Factory, une compagnie de production de Bangkok pour la télévision[9].
Ensuite, en 1999, il tourne 6ixtynin9 (เรื่องตลก 69, Ruang talok 69), un film policier très drôle qui évoque la difficile situation en Thaïlande (crise financière et économique de 1997 en Asie du Sud-Est, corruption, conflit entre mafieux et policiers)[12] et qui s'attaque à l'obsession de l'argent et au développement d'un capitalisme déchaîné[13].
Puis, en 2001, il fait Monrak Transistor (มนต์รักทรานซิสเตอร์) (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2002)[14], un film où il dépeint avec humour et réalisme un pays où l'on rêve de réussite musicale mais où partout règne violence et exploitation des plus démunis par ceux qui détiennent pouvoir et richesse[15].
En 2003, il réalise Last Life in the Universe[16], avec le scénariste Prabda Yoon, le directeur de photographie Christopher Doyle et l'acteur japonais Tadanobu Asano. Asano joue le rôle d'un homme japonais qui va en Thaïlande pour tenter d'échapper à des yakuza[17].
En 2006, Pen-Ek travaille de nouveau avec Prabda, Doyle et Asano en réalisant le film Vagues invisibles, traitant de l'histoire d'un chef japonais qui commet un meurtre à Macao puis va en Thaïlande[19].
En 2008 sort sur les écrans français un film sur la relation homme/femme au sein du couple, intitulé Ploy. Le cinéaste décortique ici les rapports humains[20] avec poésie et dilatation du temps[21]. Le film sort en DVD à la fin de l'année 2008. Last life in the universe et Ploy sont des paraboles à la fois désenchantées et empreintes d'humour sur la vie dans la mégapole[22]de Bangkok.
Cet étrange sentiment ouaté du décalage (horaire) de Last Life in the Universe, Vagues Invisibles et Ploy s'inspire du cinéma d'Apichatpong Weerasethakul[23].
Il débute ensuite le tournage de Nymph (Nang Mai). Il s'agit d'une histoire baignée de surnaturel, basée sur la légende thaïlandaise des Nang Mai, esprits vivants dans les arbres. Il s'agit donc d'un certain changement de ton et de style pour le cinéaste, d'autant plus que le film est rangé dans la catégorie "horreur". Le film a été sélectionné au festival de Cannes 2009 dans la section Un certain regard[24].
En 2011, Pen-ek Ratanaruang réalise de nouveau un polar, Headshot[25].
En 2023, Pen-Ek a réalisé une adaptation en mini-séries de 6 épisodes pour Netflix de son film 6ixtynin9 nommée 6ixtynin9 The Series avec l'actrice Davika Hoorne[36],[37],[38].
Patamanadda Yukol, fille du réalisateur Chatrichalerm Yukol, a assuré le montage de tous les films de Pen-ek Ratanaruang de Fun Bar Karaoke à Headshot[39], y compris 6ixtynin9 The Series...
↑(fr + en) Collectif (sous la direction de Bastian Meiresonne), Thai Cinema : Le cinéma thaïlandais, Asiaexpo Edition, , 255 p. (ISBN978-2-9528018-0-5), Quelque part entre Thong Lor, les Talking Heads, le public local et la foule des festivals, Pen-ek Ratanaruang a trouvé sa place (par Lim Li Min du Journal Thai Day) pages 120 à 126
↑(fr + en) Bastian Meiresonne (sous la direction de), Thai Cinema : Le cinéma thaïlandais, Asiexpo Edition, , 256 p. (ISBN978-2-9528018-0-5), Foyer, Nostalgie et Mémoire : le remède à la crise identitaire dans le Nouveau Cinéma Thaïlandais par Anchalee Chaiworaporn (pages 127 à 144) / Pen-ek Ratanaruang : Le foyer familial est toujours le dernier endroit sûr (pages 131 à 141) / Home, Nostalgia and Memory: the Remedy of Identity Crisis in New Thai Cinema (pages 145 à 158) / Pen-ek Ratanaruang: Home Is Always A Final Safe Place (pages 149 à 155)
↑(en) « Samui Song », sur biff.kr, festival international du film de busan 2017
↑(en) Mary J. Ainslie et Katarzina Aucuta (Eds), Thai Cinema : The Complete Guide, I.B. Tauris (éditions), , 288 p. (ISBN978-1-78831-141-0), Chapitre Réalisateur Article Pen-ek Ratanaruang (par Katarzyna Ancuta) pages 14 et 15
↑(fr + en) Collectif (sous la direction de Bastian Meiresonne), Thai Cinema : Le cinéma thaïlandais, Asiexpo Edition, , 256 p. (ISBN978-2-9528018-0-5), La renaissance du cinéma thaïlandais par Julien Sévéon (pages 86 à 119 ; page 89)
↑Sous la direction d'Adrien Gombeaud, Dictionnaire du cinéma asiatique, Paris, nouveau monde (éditions), , 640 p. (ISBN978-2-84736-359-3), Article Pen-ek RATANARUANG page 436 (par Hubert Niogret)
↑Kizushii et Kaelu San (Interview et traduction au Festival du film asiatique de Deauville 2008), « Pen-ek Ratanaruang », sur sancho-asia.com,
↑« Ploy », sur lesinrocks.com, Les Inrockuptibles,
↑Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte (éditions), , 224 p. (ISBN978-2-7071-5866-6), La palette de saveurs d'un cinéma créatif et impertinent page 205
↑Sous la direction d'Adrien Gombeaud, Dictionnaire du cinéma asiatique, nouveau monde édition, , 640 p. (ISBN978-2-84736-359-3), Apichatpong WEERASETHAKUL pages 563 et 564 (par Bastian Meiresonne)