Pauline Boyenval est née le à Mortain dans la Manche, elle est la fille de Théophile Boyenval, alors professeur au collège de Mortain et d'Alice Harel, sans profession[2].
Elle débute dans l’enseignement en 1902 en tant qu'institutrice à l’école publique Émile Renouf du Havre, puis, en septembre 1903, elle est nommée professeure à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Rouen[1].
Elle épouse le Raoul Rebour (1879-1952), originaire d'Octeville-sur-Mer, professeur à l’École normale de Rouen[1].
Durant son mandat pour la Société féministe du Havre, l'activisme de Pauline Rebour est à l'origine de l'obtention de la même paie pour les enseignantes que celle de leurs collègues masculins[3],[4]. Dans le cadre de ses campagnes de co-éducation, elle a également promu l'enseignement à domicile des jeunes filles et des garçons[5]. Ses travaux pour la Fédération Féministe Universitaire ont également contribué à l'égalité de traitement des enseignantes en France[3]. Elle est à l'origine de l’affiliation de la Société féministe du Havre au Conseil national des femmes françaises, et en rejoint la branche normande créée le [1]. Peu de temps après, et par préférence politique, elle œuvre pour que la Société féministe du Havre forme la section havraise de l’Union française pour le suffrage des femmes (UFSF), née en 1909[1].
À la suite de sa nomination au poste de répétitrice à l’école Edgar Quinet à Paris en , elle habite à Courbevoie et continue ses activités militantes dans l’UFSF[1]. En mai 1913, elle est élue au comité central de l’UFSF[1]. L'année suivante, elle est secrétaire générale adjointe du mouvement en compagnie de Cécile Brunschvicg et elles développent l'association en province[1]. Elle donne un discours devant la statue de Condorcet lors de la grande manifestation pour les droits civiques des femmes du [1]. On la retrouve également en en compagnie groupe angevin de l’UFSF pour défendre le droit de vote des femmes[6].
Pauline Rebour s'engage également pour qu'il y ait davantage de femmes en politique. Fin 1912, elle est l'une des voix qui s'attaquent à l'exclusion des femmes dans la sélection des 250 membres d'un ministère français[8]. En réponse à l'affirmation selon laquelle les femmes n'avaient pas besoin de droits politiques puisqu'elles exercent une influence à la maison, elle écrit dans La Française que l'exclusion de la commission fondée sur le besoin de s'occuper du foyer démontre le défaut de l'argument en lui-même[9].
Pauline Rebour, cependant, propose des idées féministes radicales qui sont différentes de celles avancées par ses pairs. Elle met en garde contre la féminisation excessive de l'éducation, arguant qu'elle ne favorise pas l'accès des femmes au vote ou aux rôles publics réservés aux hommes[10].
Pauline Rebour, Licenciée en Droit, Secrétaire Générale Adjointe de l'U. F. S. F., Pourquoi les Françaises doivent et veulent voter par, 53, Rue Scheffer -- Paris (16e), Union française pour le suffrage des femmes, (lire en ligne)
↑(en) Karnaouch, « Feminism and coeducation in Europe before 1914 », CLIO, Women, Gender, History, vol. 18, , p. 21–41
↑Frédéric DABOUIS, « Le groupe angevin de l’Union Française pour le Suffrage des Femmes à travers les Archives de Cécile Brunschvicg (1914-1935) », Les Cahiers du CESA / Cercle d’Études Sociales Angevin, no 8, (lire en ligne)
↑(en) Steven C. Hause et Anne R. Kenney, « The Limits of Suffragist Behavior : Legalism and Militancy in France, 1876-1922 », The American Historical Review, vol. 86, no 4, , p. 781–806 (ISSN0002-8762, DOI10.2307/1860134, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Karen Offen, Debating the Woman Question in the French Third Republic, 1870-1920, Cambridge, UK, Cambridge University Press, , 427 p. (ISBN978-1-107-18804-4)
↑(en) Margaret Cook Andersen, Regeneration Through Empire : French Pronatalists and Colonial Settlement in the Third Republic, Lincoln, U of Nebraska Press, , 254 p. (ISBN978-0-8032-6525-7)
↑(en) Linda L. Clark, The Rise of Professional Women in France : Gender and Public Administration since 1830, Cambridge, UK, Cambridge University Press, , 72 p. (ISBN978-1-139-42686-2)