Paul Mouy (né à Lille le , mort à Paris le [1],[2]) est un philosophe français.
Agrégé de philosophie[3] (1919), il fut professeur au lycée d'Amiens (1927-1930), au lycée Jules-Ferry (1930-1936) puis au lycée Henri-IV (1936-…) à Paris, et enfin à la Sorbonne. Son domaine de réflexion était la philosophie des sciences. Il étudia avec soin l'idée de progrès et la naissance de l'esprit scientifique au Siècle des Lumières, et leur postérité. Analyste passionné des espoirs de la science, Mouy se rattache aux courants du scientisme.
La critique de René Descartes
Paul Mouy a longtemps travaillé sur la révolution cartésienne. Il critiquait sévèrement Descartes, soulignant le manque, selon lui, d'une rigueur mathématique. Selon lui, la physique cartésienne développée dans les Principes de philosophie était une physique mathématique sans les mathématiques. Pour autant, Descartes ainsi que Kant restent des philosophes scientifiques, au-delà de la pensée religieuse chrétienne du temps.
Auteur de manuels
Paul Mouy rédigea, dans les années 1930, un manuel répondant aux exigences élevées du programme de philosophie. Logique et philosophie des sciences de Paul Mouy, paru chez Hachette en 1934, présentait de façon succincte un éventail d’auteurs assez impressionnant. Citons dans l’ordre alphabétique en ne mentionnant que les noms les plus saillants : Ampère, Boltzmann, de Broglie, Cartan, Comte, Copernic, Coulomb, Cournot, Curie, Darwin, Descartes, Einstein, Euclide, Galilée, Gonseth, Huygens, Lamarck, Lavoisier, Linné, Lorentz, Newton, Pascal, Perrin, Poincaré, Schrödinger.
Grand lecteur des philosophes, Paul Mouy n'a guère fondé de concept nouveau; cependant, il a collaboré à la diffusion critique de philosophes et de penseurs scientifiques, dans le cadre de travaux épistémologiques durables.
Bibliographie
L’Idée de progrès dans la philosophie de Renouvier, Paris, J. Vrin, 1927 ;
Logique et philosophie des sciences, Paris, 1934, réédité en 1950
Le Développement de la physique cartésienne (1646-1712), Paris, 1934
Logique (Cours de philosophie), Librairie Hachette, 1944 [2° édition posthume, remaniée et augmentée par Mle Bachelard et M. Dufresne, 1952]
Les mathématiques et l’idéalisme philosophique, in F. Le Lionnais, Les grands courants de la pensée mathématique, Cahiers du Sud, (réimpr. 1962, libr. A. Blanchard ; 1997, éd. Hermann), 533 p., p. 370-371.
Traductions
La Dissertation de 1770, par Emmanuel Kant, traduction Paul Mouy
Notes et références
↑Décédé à la fin de l'année 1946, d'après Mathematics in France during World War II sur le site de l'Université de St. Andrews. Voir également l'indication donnée dans table alphabétique des auteurs de la Revue d'histoire des sciences et de leurs applications (Année 1968, vol. 21), p. 12.
↑D'après sa notice sur « Paul Alain Léon Mouy », sur Académie Internationale d'Histoire des Sciences (consulté le )