Son père est Paul Lorain (né en 1800), maître en langues et recteur de l'Académie de Lyon, lui-même fils d'un professeur à la Sorbonne. Sa mère est Anne-Marie Joséphine Gillette (née en 1803). Il épouse Louise Cottu[1].
Il commence ses études médicales à Lyon en 1846, et les termine à Paris. Durant ses études il est répétiteur au collège Rollin de 1848 à 1850[1].
De 1863 à 1866, il est professeur suppléant de Jean Cruveilhier (pathologie générale) et de Gabriel Andral (pathologie et thérapeutique générales), et chargé de cours[1].
En 1873, il est professeur titulaire d'histoire de la médecine et de la chirurgie en remplacement de Charles Daremberg[2].
Son ouvrage La Température du corps humain (1877) établit des notions fondamentales d'interprétations des courbes de température[3].
En 1871, il décrit un infantilisme persistant à l'adolescence et à l'âge adulte avec retard physique, sexuel et mental (maladie ou syndrome de Lorain)[1]. En 1911, il est de ceux qui attribuent à ce trouble du développement une origine hypophysaire[4].
Éponymie
Les éponymies « de Lorain » sont désuètes.
Maladie de Lorain (ou ateliose) : nanisme généralement associée à un hypogonadisme, cette forme correspond à un infantilisme, mais Lorrain ne l'a d'abord pas associé à une insuffisance hypophysaire[5].
Syndrome de Lorain-Lévi (Infantilisme de Lorain, ou infantilisme hypophysaire, ou panhypopituitarisme pré-pubertaire) : nanisme causé par une insuffisance hypophysaire.
Signe de Lorain (pour déterminer le décès) : quand on approche une flamme peu de temps après la mort, il se forme une phlyctène gazeuse qui éclate faisant apparaître un derme desséché, chez le vivant il se forme une vésicule emplie de sérosité (procédé abandonné au début du XXe siècle)[6].
Exposé des titres du Dr P. Lorain candidat à la chaire de la médecine et de la chirurgie vacante à la Faculté de médecine de Paris, impr. Martinet (Paris), 1870, Texte intégral.
Exposé de titres du Dr Lorain candidat à la Chaire d'histoire de la médecine et de la chirurgie vacante à la Faculté de médecine de Paris, impr. Martinet (Paris), 1872, Texte intégral.
Médecine
La fièvre puerpérale chez la femme, le fœtus et le nouveau-né, thèse de doctorat, J.-B. Baillière (Paris), 1855, lire en ligne sur Gallica.
Du régime dans les maladies aiguës, première thèse d'agrégation, Paris, 1857
De l'albuminurie, [Thèse de concours pour l'agrégation],J. B. Baillière (Paris), 1860, Texte intégral.
Études de médecine clinique et de physiologie pathologique: Le choléra observé à l'Hôpital Saint-Antoine , J.B. Baillière et fils (Paris), 1868, 220 p., Texte intégral.
De la réforme des études médicales par les laboratoires, Imp. Jules Bonavanture (Paris), 1868,Texte intégral.
Études de médecine clinique faites avec l'aide de la méthode graphique et des appareils enregistreurs : le pouls, ses variations et ses formes diverses dans les maladies, J.-B. Baillière et fils (Paris), 1870, lire en ligne sur Gallica.
De la température du corps humain et de ses variations dans les diverses maladies, [publication faite par les soins de Paul Brouardel], J.B. Baillière et fils (Paris), 1877:
Jenner et la vaccine : conférences historiques, Germer-Baillière (Paris), 1870, lire en ligne sur Gallica.
Autres
Auguste Lutaud (1847-1925): Du vaginisme, ses causes, sa nature, son traitement, [suivi d'une «Leçon clinique sur le vaginisme de M. le professeur Lorain»], G. Masson (Paris), 1874, lire en ligne sur Gallica.
François Louis Isidore Valleix: Guide du médecin praticien, en cinq tomes [résumé général de pathologie interne et de thérapeutique appliquées, cinquième édition entièrement refondue et contenant l'exposé des travaux les plus récents par le Docteur P. Lorain, avec le concours de médecins civils et de médecins appartenant à l'armée et à la marine], J.B. Baillière et fils (Paris), 1866 : Tome premier: "Fièvres et maladies pestilentielles.Maladies générales et constitutionnelles.Névroses...",Texte intégral.
Il écrit plusieurs articles dans le Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques[1], en 40 volumes, dirigé par Sigismond Jaccoud, chez J.-B. Baillière, Paris, 1864-1886 Texte intégral.
Honneurs, prix et distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur (1875).
prix Bréant de l'Académie des sciences (1869), prix annuel récompensant un travail sur le choléra.
« Nécrologie.Mort et obsèques de M.le Professeur Lorain », in: Le progrès médical : journal de médecine, de chirurgie et de pharmacie, 1875, série 1, tome 3, p. 631-2, Texte intégral.
J. Grancher: «L'œuvre de Lorain», in: Gazette médicale de Paris : journal de médecine et des sciences accessoires, Paris, [s. n.], série 5, no 7, 1878, p. 262-3, Texte intégral.
↑ abcdefg et hFrançoise Huguet, Les professeurs de la faculté de médecine de Paris, dictionnaire biographique 1794-1939, Paris, INRP - CNRS, , 753 p. (ISBN2-222-04527-4), p. 307-309.
↑Voir Charles Coury: «Un projet pour renseignement de l'Histoire de la Médecine en France», in:Histoire des Sciences médicales1970, 4 (2), p. 100-106, Texte intégral
↑Maurice Bariéty et Charles Coury, Histoire de la médecine, Paris, Fayard, , 1217 p., p. 632.
↑Maurice Bariéty et Charles Coury, Histoire de la médecine, Paris, Fayard, , 1217 p., p. 767.
↑(en) C. Worster-Drought and B. W. C. Archer«Ateleiosis (Lorain's Disease)», in: Proc R Soc Med., 1927 April; 20(6): 771–773, Texte intégral.
↑A. Manuila, Dictionnaire français de médecine et de biologie, t. III, Paris, Masson, , 1193 p., p. 660.
↑Dally E.: «314e séance»- 15 juillet 1875. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série. Tome 10, 1875. p. 435-438, Texte intégral.