On sait peu de choses sur l'enfance et les origines de Paul Frédéric Charles Leclercq, né le à Bordeaux, fils de Henriette Woÿtt et Charles Hippolyte Leclercq[2]. Il fréquente les bancs d'une institution expérimentale, l'École Monge, boulevard Malesherbes[3], où il se lie à Jean de Tinan, et le lycée Condorcet où il a pour condisciple Marcel Proust. Selon Thadée Natanson, il est, avec son frère Charles Leclercq — qui signait « Claude Céhel » —, un jeune poète ; les deux Leclercq cofondent avec les trois frères Natanson ainsi qu'un jeune avocat belge, La Revue blanche à Liège en . Deux ans plus tard, en octobre, l'équipe se retrouve à Paris, rue des Martyrs, pour lancer une nouvelle série[4]. Le , Leclercq présente une pantomime, Noël triste, sur une musique de George Baviel au Bouffes-Parisiens[5].
En 1893, les éditions de la Revue Blanche publient son premier ouvrage, Ibis, assorti d'un frontispice signé Auguste Donnay. Au cours des années suivantes, tout en continuant sa collaboration à La Revue blanche, il se lie d'amitié avec Henri de Toulouse-Lautrec qui exécute, entre autres, un portrait peint de lui en 1897[1]. Un mois durant, Leclerc se rend dans l'atelier du peintre, avenue Frochot à Paris. Leclercq, dans un ouvrage de souvenirs, racontera comment se passaient ces rencontres : « Dès que j'arrivais, il me demandait de prendre la pose dans un vaste fauteuil d'osier. […] Il braquait, alors, son lorgnon sur moi, clignait des yeux, prenait son pinceau et, après avoir bien vu ce qu'il voulait voir, il faisait, sur sa toile, quelques touches légères de peinture très délayée. Puis il reposait son pinceau et déclarait, péremptoire : “Assez travaillé. Fait trop beau !”. Et nous allions, alors, nous promener dans le quartier »[1]. Leclercq fréquente, en cette fin-de-siècle, un café, le Weber, rue Royale, où il retrouve ses amis : cette « bande » comprend Jean Moréas, André Rivoire, Paul Souday, Jean de Tinan, Paul-Jean Toulet, ou encore le peintre Jean-Louis Forain[6].
Après guerre, il publie un livre de souvenirs sur Toulouse-Lautrec (1921), et fait don de son portrait peint par celui-ci aux musées nationaux[1]. En 1931, il publie un témoignage illustré sur son amitié avec Louÿs et Toulet. On retrouve ensuite sa signature par exemple dans L'Éclaireur de Nice pour un portrait d'Yvonne Vernon[8].