En 1888, il habite au 22 rue Chaligny où il s'est établi comme ingénieur et représentant de M. J. Monier fils (entreprise générale de travaux en ciment), Paris. Il y reste dix ans avant de s'établir au 47 boulevard Diderot.
En , il dépose un premier brevet après avoir analysé les procédés de construction américains. Il avait remarqué que pour ceux-ci les éléments métalliques devant travailler en traction n'ont aucune solidarité avec le béton, à part la liaison incertaine par l'adhérence.
Membre de la Société des ingénieurs civils depuis sa sortie de l'école, il fait une présentation le sur le principe et les caractéristiques des constructions en ciment armé pour éveiller l'attention des professionnels sur ce nouveau matériau. Il indique «ce système est donc un des plus rationnels puisqu'il fait travailler les deux corps employés de la façon la plus avantageuse : le fer, à la traction, et le ciment, à la compression. Cette dernière matière, par son étanchéité, protège le fer et le conserve indéfiniment dans un état parfait. Ainsi les dalles avec ossature, brisées après cinq ou six ans, ont montré la teinte bleutée du fer due au décapage par la chaux avant la prise complète du mortier»[4].
Le principe du système repose sur deux hypothèses :
le béton, dans tous les cas, ne travaille qu'à la compression,
la liaison entre les divers éléments métalliques et le mortier doit être indépendante de l'adhérence, qui peut faire défaut, pour des causes difficiles à prévoir.
Cette liaison est obtenue par un réseau métallique tissé dont chaque maille forme une frette autour du solide qu'elle emprisonne. Pour des dalles de grande portée, elles sont soulagées par des nervures appelées épines-contreforts. Ces épines sont placées au-dessus et en dessous du panneau qu'elles supportent. L'armature de ces nervures est constituée d'après le même principe que les dalles : le treillis, placé verticalement, se compose de mailles se raccordant, sans solution de continuité, avec l'ossature du panneau. L'épine-contrefort est assimilée à une poutre à treillis américaine.
En 1890, Paul Cottancin fait réaliser des essais à une série de plaques à l'École nationale des ponts et chaussées. Son principe est appliqué, par l'entreprise qu'il a créée, sur plusieurs ouvrages construits en collaboration avec l'architecte Anatole de Baudot.
↑Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils, vol. 51, 1889, 1er semestre, p. 195
Bibliographie
Antoine Picon (dir.), L'art de l'ingénieur, éd. du Moniteur, 600 p. (ISBN2-85850-911-5), « Paul Cottancin » ;
C. Berger, V Guillerme et A. Considère (préf. A. Considère), La construction en ciment armé. Applications générales. Théories et systèmes divers, H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, , 1140 p..
Laurent Pelpel et Paul-Édouard Robinne, Le théâtre de Tulle Corrèze, Association culture et patrimoine en Limousin, , 16 p. (ISBN2-9507521-4-4).
Elisabette Procida, Paul Cottancin, ingénieur, inventeur et constructeur, p. 597-607, dans le recueil des textes issus du premier congrès francophone d'histoire de la construction Édifice & Artifice. Histoires constructives, Éditions A. & J. Picard, Paris, 2010 (ISBN978-2-7084-0876-0) ; p. 1277