Pascal Royère (ภะซจะล Rโยèรเ) est un archéologue français né le à Saint-Geniès-Bellevue et mort le à Villeneuve-lès-Bouloc[1],[2],[3],[4]. Après avoir travaillé avec la mission archéologique de Douras-Europos, Pascal Rayère rejoint l'Ecole Française d'extrême-Orient où il se lance dans la restauration des monuments d'Angkor dès la reprise des chantiers en 1993 après le départ des khmers rouges. Après la restauration de la terrasse du roi lêpreux et des éléphants, en 1995, l'EFEO le missionner pour le gigantesque chantier de rénovation du Baphûon d'Angkor Thom débuté par Bernard-Philiipe Groslier avec la méthode d'anastylose mais qu'il a été contraint d'abandonner à son grand regret avec la prise de pouvoir des khmers rouges en 1971.
Pascal Royère doit conduire à Siem Reap et sous la direction de Jacques Dumarçay, un programme de maintenance des temples du petit circuit du parc archéologique d'Angkor. Dans le même temps il terminera la consolidation du perron Sud de la Terrasse des Éléphants au cœur d'Angkor Thom[5].
En 1994 il effectue l'étude complète du Kléang sud, puis il entreprend la description architecturale d'Angkor Vat.
Pascal Royère a la responsabilité en 1995 de la restauration du Baphûon, le plus élevé des temples-montagne d'Angkor, toujours sous la direction de l'architecte Jacques Dumarçay[6], un temple sur lequel les premiers travaux ont débuté en 1908 et qui posait en 1995 d'énormes problèmes. En effet une anastylose avait été entreprise sur le Baphûon par Bernard-Philippe Groslier, tous les blocs avaient été déposés sur 10 ha, numérotés avant la prise de pouvoir de Pol Pot, près de 300 000 pierres en attente d'être remontées et retrouver leur place initiale, seulement 20% du temple avait été remonté en 1971 en urgence avant l'arrivée des khmers rouges[7],[8].
Mais le passage des Khmers rouges a fait disparaitre les plans correspondants[9], les ouvriers ont été déportés, Bernard-Philippe Groslier est mort d'une crise cardiaque en 1986. En raison de la complexité extrême du programme, Pascal Royère entreprend, sous la direction de Bruno Dagens, la préparation d'un doctorat centré sur l'histoire de ce monument, doctorat en histoire de l'Art qu'il a soutenu en 2002 à l'Université de Paris Sorbonne.
L'EFEO fait appel à Jacques Dumarçay alors en retraite. A 30 ans Pascal Royère intègre alors l'EFEO[5]. Pour pallier la disparition des documents, Jacques Dumarçay utilise la modélisation technologie 3D. Puis il retrouve 40 ouvriers ayant survécu à la fureur khmers rouges. Par chance, Pascal Royère retrouve des documents rédigés par Jean Commaille et ayant été soustraits aux khmers rouges et envoyés à Paris.
Pour mener à bien le chantier l'équipe Dumarçay, Royère disposent seulement d'un budget de dix millions d'euros apportés par le gouvernement français, et de l'encadrement de l'EFEO. Ils dirigèrent à cette occasion une équipe de 300 ouvriers cambodgiens[10].
Pascal Royère a assumé, dès , la conduite initiale du chantier complexe de restauration au Mebon occidental[5] sur une île située au milieu du Baray occidental. Le Mebon occidental est un temple fondé au XIe siècle et alors en ruines sur un îlot relié à une digue, laquelle a été édifiée sur un plan carré par les khmers, cette digue contenant un bassin, le tout étant au centre de l'immense bassin du baray occidental. Après étude et débroussaillage, le chantier a été ouvert en 2013 et il a été poursuivi après le décès de Pascal Royère jusqu'à complète réussite en 2018[9].
En , Pascal Royère est nommé commandeur des Arts et des Lettres[11].
Le 5 Février 2014, Pascal Royère décède à l'âge de 48 ans, après cinq mois de maladie[12],[13],[14].
Hommages
« Pascal Royère, à la carrure d’athlète, allure d’intello à lunette filiforme, parlant couramment Khmer, avait su tisser des liens très forts avec les Cambodgiens et devenir un partenaire irremplaçable des scientifiques et professionnels internationaux». Selon les paroles d'Aurélie Filipetti, ministre de la Culture et de la communication qui s'exprimait ainsi à l'époque dans l'hommage qu'elle a rendu à Pascal Royère en s’associant à la douleur de ses proches.
Près de 450 personnes s’étaient rassemblées ce vendredi, à l’église de Villeneuve-les Bouloc, pour lui rendre un dernier hommage. Une cérémonie a eu lieu au même moment au Vat Svay Pomiet pagode située au nord de l’aéroport de Siem Reap, sur les berges du Baray occidental[15].
↑Le Baphuon, de la restauration à l'histoire architecturale - Pascal Royere - Ecole Francaise Extreme Orient - Grand format - Les mots & les choses BOULOGNE BILLANCOURT (lire en ligne)
Angkor, un temple sauvé des eaux, la restauration du Mebon occidental (Cambodge) : 2013-mai 2018 de Didier Fassio, 2018, 1: 16: 48: [voir en ligne] film documentaire produit par EFEO et PSL Université Paris « À Pascal Royère (1965-2014) et Pierre-André Lablaude (1947-2018) ».
Angkor : L'aventure du Baphuon de Didier Fassio, 2009, 53' 38 [voir en ligne], documentaire subventionné par le ministère de la recherche et produit par l'École française d'Extrême Orient (EFEO), CinéTV et C Tout Comme ! International, avec la participation de Pascal Royère, Christophe Pottier et Jacques Gaucher.
Franciscus Verellen, « Hommage à Pascal Royère (1965-2014) : du temple-montagne Baphuon au sanctuaire du Mébon occidental », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, no 2, 2014, 158e année, p. 769-782 (lire en ligne, consulté le ).