Le Parti libéral est né de la fusion des Whigs, l'un des deux grands groupes parlementaires des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, et des radicaux disciples de Jeremy Bentham. Sur le plan économique, les radicaux doivent en grande partie leur doctrine à David Ricardo, un disciple de Bentham. Au moment de leur fusion avec les Whigs, leurs principaux responsables sont Richard Cobden et John Bright[1]. Ils ont deux objectifs : mettre fin aux privilèges de l'aristocratie terrienne et assurer le développement de la classe moyenne et abolir les corn laws pour mettre en place le libre-échange. Les Whigs, quant à eux, représentent l'aristocratie libérale, ouverte aux réformes politiques et favorable au libre-échange.
Sur les questions de politique extérieure, le parti libéral défendait, au XIXe siècle, une ligne plus souple que les conservateurs à l'égard de la Russie. D'après l'historien Guy Laron, ces divergences étaient dues au fait que les conservateurs représentaient la finance de la City de Londres, principal investisseur dans l’Empire britannique, tandis que les libéraux représentaient des secteurs favorables aux exportations vers la Russie, notamment l'industrie[2].
Au début du XXe siècle, les gouvernements libéraux entreprennent des réformes sociales (les premières assurances sociales). Cependant, l'électorat populaire se dirige vers le Parti travailliste, et la bourgeoisie et les milieux d'affaires vers le Parti conservateur. Le Parti libéral entame un long déclin et ne constitue plus que la troisième formation politique britannique. Il connaît une crise importante dans les années 1970 lorsque son leader, Jeremy Thorpe, est impliqué dans une affaire de mœurs doublée d'un scandale financier[3]. Le Parti libéral se range derrière Margaret Thatcher lors de son combat contre la grève des mineurs britanniques de 1984-1985[4]. Le Parti connaît une renaissance depuis les années 1980 en s'alliant avec des travaillistes dissidents pour constituer le nouveau parti des Libéraux-démocrates.