Parti communiste d'Ukraine

Parti communiste d'Ukraine
Комуністична партія України
Image illustrative de l’article Parti communiste d'Ukraine
Logotype officiel.
Présentation
Premier secrétaire Petro Symonenko
Fondation
Scission de Parti socialiste d'Ukraine
Disparition (interdit par la justice)
(l'interdiction est confirmée par un tribunal)
Second secrétaire Igor Alexeïev
Journal Komunist (depuis 2000)[1]
Organisation de jeunesse Komsomol d'Ukraine (en)
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme[2]
Marxisme-léninisme[2]
Populisme de gauche[3]
Patriotisme soviétique
Russophilie[4]
Conservatisme social[5]
Affiliation nationale Opposition de gauche (en)
Affiliation continentale Union des partis communistes - Parti communiste de l'Union soviétique
Affiliation internationale Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers
Adhérents 140 000 (2001)[6]
Couleurs Rouge
Site web kpu.life
L'ancien drapeau du Parti communiste d'Ukraine, adopté avant les lois de décommunisation de 2015 en Ukraine, représentait un marteau et une faucille.
Ancien logo du Parti communiste d'Ukraine

Le Parti communiste d'Ukraine (Комуністична партія України, Komunistychna partia Ukraïny, abrégé en KPU) est un parti politique ukrainien.

Interdit à compter du , à la suite de l'indépendance de l'Ukraine, il réussit à se reformer le . Il reprend le nom du parti communiste ukrainien historique, qui avait été jusqu'en 1989 le parti unique en république socialiste soviétique d'Ukraine, en tant que branche locale du Parti communiste de l'Union soviétique.

Lors des élections législatives de 2014, qui font suite à l'Euromaïdan, le Parti communiste d'Ukraine n'obtient pas suffisamment de voix pour se maintenir au Parlement. Lors des lois de décommunisation qui suivent, l'usage des symboles communistes est interdit et le parti banni interdit de participer aux élections sous sa forme historique[7].

Dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne, le KPU est par la suite accusé de soutenir l'annexion de la Crimée par la Russie, puis les mouvements séparatistes russes du Donbass[8]. Après que son leader historique depuis 1993, Petro Symonenko, fut soupçonné d'avoir fui en Russie via la Biélorussie après la défaite russe à Kiev lors de l'invasion russe de 2022, le Parti communiste d'Ukraine est interdit et ses biens confisqués[9],[10].

Historique

Période soviétique

Après 1991

Le Parti communiste d'Ukraine (KPU) remporte la majorité relative aux élections législatives de 1994 et 1998 en obtenant plus de 100 députés. Aux mêmes élections de 2002, les électeurs le placent en 2e position, après le bloc « Notre Ukraine », obtenant près de 20 % des voix et 60 députés. À l'élection législative de , le KPU ne dispose plus que de 21 inscrits au groupe parlementaire communiste, présidé par Symonenko. Le parti connaît cependant une légère hausse de son résultat aux législatives de 2007, gagnant 6 élus soit un total de 27 députés inscrits.

Le , à la demande de la cellule du Parti communiste d'Ukraine de Zaporijia, un monument à Joseph Staline a été ouvert devant leur local, en présence d'Alekseï Babourine (en), élu communiste dans la Rada (Ukraine)[11].

Pendant les manifestations Euromaïdan, le Parti communiste d'Ukraine soutient le président Viktor Ianoukovytch, en particulier en votant à l’unanimité[12],[13] en faveur des lois du [14].

Après la destitution de Viktor Yanoukovitch en , le parti est mis au ban de la politique ukrainienne : dans le contexte de la crise ukrainienne, le PC affiche en effet des positions pro-russes en soutenant l'annexion de la Crimée et la proclamation de républiques séparatistes à l'Est du pays[15]. Le groupe communiste à la Rada suprême est dissous le , à la suite d'une modification du règlement augmentant le nombre de députés nécessaires à la formation d'un groupe parlementaire[16].

Lors des élections législatives anticipées du 26 octobre 2014, le Parti communiste d'Ukraine n'obtient que 3,88 % des voix, et se voit ainsi éliminé du Parlement[17]. Le parti est dès lors miné par les dissensions internes et exclut plusieurs de ses membres[18].

Le gouvernement ukrainien interdit par décret au Parti communiste d’Ukraine de se présenter aux élections locales d'[19]. La cour d’appel administrative du district de Kiev fait droit, en , à la demande du ministère de la Justice d'empêcher le Parti communiste d'Ukraine de participer à des élections[18]. Cette décision fait suite à l'entrée en vigueur, en , d'une loi interdisant l'utilisation de symboles communistes ou nazis et proscrivant notamment l’usage du terme « communiste »[18]. Le Parti communiste d'Ukraine décide alors de saisir la Cour européenne des droits de l'homme[20]. Cependant, le parti n'est pas formellement interdit : le ministère de la Justice peut simplement l'empêcher de concourir aux élections[21]. En vertu de cette législation, la Commission électorale centrale d'Ukraine rejette la candidature de Petro Symonenko à l’élection présidentielle de 2019[22].

Après la fuite de Symonenko en Russie après la défaite de Kiev lors de l'invasion russe de 2022, le KPU est interdit et ses biens confisqués au profit de l'État ukrainien[9],[10].

Secrétaires généraux

Résultats électoraux

Résultats du Parti communiste d'Ukraine depuis 1998
Année Type d'élection % Représentants
1998 Législatives 24,7 121
1999 Présidentielle 23,1
38,8
2002 Législatives 20,0 66
2004 Présidentielle 5,0
2006 Législatives 3,7 21
2007 Législatives 5,4 27
2010 Présidentielle 3,5
2012 Législatives 13,2 32
2014 Présidentielle 1,5
2014 Législatives 3,9 0

Notes et références

  1. Official website. Komunist newspaper.
  2. a et b Wolfram Nordsieck, « Ukraine » [archive du ], sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
  3. « Populism in Ukraine in a Comparative European Context (in English) », Problems of Post-Communism, vol. 57, no. 6, pp. 3-18, november–december 2010 (consulté le )
  4. Volodymyr Ishchenko, « Kiev has a nasty case of anti-communist hysteria », sur The Guardian,  : « Ukraine’s Communist party was the most popular political group in the country during market reforms in the 1990s, but has since degenerated into a conservative and pro-Russian rather than pro-working class grouping, gradually losing its voters and elderly membership »
  5. Denys Gorbach, « After the ban: a short history of Ukraine's Communist Party », sur OpenDemocracy,  : « Leaving actual class analysis by the wayside, it claims to defend the interests of the ‘people’ against the ‘oligarchs’, yet combines this rhetoric with social conservatism (death penalty, pro-natalism and persecution of LGBT people) »
  6. « The Power of the Left in Ukraine | Wilson Center », sur www.wilsoncenter.org
  7. « Новини | Українська правда », sur pda.pravda.com.ua (consulté le )
  8. (en) « Ukraine’s political parties at the start of the election campaign », sur OSW Centre for Eastern Studies, (consulté le )
  9. a et b (ru) Александр Коваленко, « Александр Коваленко: А куда пропал Петр Симоненко? Оккупанты помогли ему выехать », sur OBOZREVATEL,‎ (consulté le )
  10. a et b (en) Steve Sweeney, « Communist Party of Ukraine banned and all its assets seized by the state », sur Morning Star, (consulté le )
  11. « Ukraine: une nouvelle statue de Staline », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  12. (uk) « Офіційний портал Верховної Ради України », sur w1.c1.rada.gov.ua (consulté le ).
  13. (uk) « Офіційний портал Верховної Ради України », sur w1.c1.rada.gov.ua (consulté le ).
  14. « L'opposition ukrainienne défie les nouvelles lois anti-manif », sur humanite.fr, 19 janvier, 2014 (consulté le ).
  15. Quand le Parlement ukrainien bannit son Parti communiste…, Marianne, 29 juillet 2014
  16. (uk + ru + fr + en + es) « Turchynov dissolves ukrainian Communist Party faction in Parlament », sur www.ukrinform.ua, (consulté le ).
  17. « http://au.ibtimes.com/articles/571021/20141028/ukraine-election-communist-party-poroshenko-russia-obama.htm#.VF3FGcnfCuJ Results Of Ukraine’s Election ‘A Death Sentence To The Communist Party’ – Poroshenko »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), International Business Times, 28 octobre 2014
  18. a b et c « Ukraine. Interdit, le Parti communiste voit rouge », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Ukraine Le Parti communiste interdit de se présenter aux futures élections », sur humanite.fr, 28 juillet, 2015 (consulté le ).
  20. (en) « Kiev has a nasty case of anti-communist hysteria », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) « Is Communist Party banned in Ukraine? », sur 112.international (consulté le ).
  22. « cvk.gov.ua/pls/acts/ShowCard?i… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Annexes

Articles connexes

Liens externes