Pak Wan-seo est née en 1931 à Gapyeong, dans la province de Gyeonggi, actuellement située en Corée du Nord[3]. Elle intègre la prestigieuse université nationale de Séoul, mais quitte assez rapidement l'université en raison de la Guerre de Corée (1950-1953) et la mort de son frère[4]. Durant la guerre, elle se retrouve séparée de sa mère et de son frère aîné par l'armée nord-coréenne, qui les ont déportés en Corée du Nord[3]. Elle vit dans le village de Achui, à Guri en dehors de Séoul, jusqu'à sa mort[3]. Elle décède d'un cancer le [5].
Œuvre
Park publie son premier récit en 1970 avec L'arbre nu (Namok) à l'âge de 40 ans. Elle écrit alors à un rythme élevé : en 2007 elle a écrit une quinzaine de romans et dix recueils de nouvelles[6]. Son travail est « vénéré » en Corée du Sud[7]. Ses récits se concentrent sur la famille et sur la critique cinglante des classes moyennes[8]. La couveuse qui rêve (Kkum-kkuneun inkyube-iteo) est un bon exemple de cette caractéristique puisqu'elle met en scène une femme subissant plusieurs avortements avant d'arriver enfin à donner naissance à un garçon. Ses récits les plus connus en Corée sont L'année stérile des villes (Dosi-ui hyung-nyeon), Après-midi chancelante (Hwicheong-georineun ohu), Cet hiver était vraiment doux (Geuhae gyeo-ureun ttatteut-haenne), et Est-il toujours en train de rêver ? (Geudae ajikdo kkumkkugo inneunga)[9].
Les thèmes peuvent être divisés en trois groupes. Le premier traite de la guerre de Corée et de ses séquelles ; beaucoup de ces récits reflètent ses propres expériences. Les années durant lesquelles elle doit renoncer à l'université pendant la guerre sont notamment la trame de fond de L'arbre nu (Namok). Des récits comme Cet hiver était vraiment doux mettent en scène également les déchirements familiaux à la suite de la Guerre de Corée, notamment avec l'image de la mère qui perd son époux et son fils à cause de la guerre[10].
Dans un deuxième temps, les récits visent le matérialisme et l'hypocrisie des classes moyennes coréennes. Les appartements de même taille, les meubles, les décorations unifiées, Park dépeint le nouveau matérialisme des classes moyennes avec un regard aigu, notamment dans son récit Chambres qui se ressemblent (Dalmeun bangdeul, 1974)[10].
Un troisième thème apparaît dans les années 1980, où elle traite des problèmes auxquels sont confrontés les femmes dans une société patriarcale. On retrouve notamment le récit où elle met en scène une femme forcée à avorter avant de mettre au monde un fils, La couveuse qui rêve (Kkum-kkuneun inkyube-iteo)[10].