La Pariser Zeitung (PZ) est un quotidien publié sur l’ensemble du territoire français pendant l'occupation de la France par l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ce journal, publié par Europa-Verlag, une filiale des éditions Franz-Eher, sous la direction de Max Amann, était le porte-parole de la puissance occupante. Il a paru du jusqu’au .
Histoire
La Pariser Zeitung n'était pas le premier journal d'Occupation allemand sur le sol français : des publications du même genre avaient déjà été publiées pendant la Guerre franco-allemande et la Première Guerre mondiale[1]. En plus de son journal jumeau en Norvège, la Deutsche Zeitung, c'est l'un des deux journaux d'occupation qui publiaient des articles dans la langue nationale, principe que le PZ suivait de la manière la plus cohérente puisqu’elle avait des pages entières en français[2]. Après quelques mois seulement, elle fut divisée en une édition allemande et une édition française. Cependant, il n'y a jamais eu de séparation absolue par langue, l'édition française contenait toujours une partie de ses articles en allemand. Et même après cette division, le journal ne fit jamais véritablement concurrence à la presse française.
Le , la Deutsche Zeitung commença à paraître comme organe officiel de l’Occupation allemande en France. En , la Pariser Zeitung la remplaça. L’immeuble de la Pariser Zeitung était installé au 100 rue Réaumur, à la place du journal L’Intransigeant.
Généraliste, le journal couvre tous les aspects de l’actualité : économie, guerre, social, politique, culture, faits-divers. Il a publié une « carte spéciale » des établissements et boites de nuit recommandés à Paris. Son annuaire du spectacle recense 102 boîtes de nuit où les soldats allemands peuvent faire la fête sans souci. Parmi ses plumes françaises, Raymond Signouret, Denise Petit et Georges Oltramare, qui signait « Charles Dieudonné ».
À partir d', parut un hebdomadaire du même nom, désormais entièrement francophone, qui traitait d'autres sujets en tant que magazine de divertissement. Créé par la même équipe éditoriale, il connut rapidement le succès, mais le cours de la guerre mit un terme précoce à son existence. Toutes les éditions employaient également du personnel français, auquel s’ajoutèrent par ailleurs des écrivains de pays neutres ou alliés du Reich allemand.
Contrairement à la presse quotidienne française, qui ne paraissait, depuis l’Occupation que six jours par semaine, la Pariser Zeitung paraissait tous les jours de la semaine sur quatre pages le lundi et huit à douze pages les autres jours. La pénurie croissante de papier a forcé le volume du journal à diminuer jusqu’à quatre ou six pages par jour la dernière année. En , les éditions du samedi et du dimanche ont été fusionnées en une édition du week-end jusqu’au dernier mois d’Occupation avec seulement trois numéros par semaine. À la mi-, l’édition hebdomadaire faisait huit, avant de passer à six pages. La Pariser Zeitung était très favorisée, par rapport à ses concurrents français, dans le rationnement du papier. En , il recevait un cinquième du montant alloué aux journaux parisiens, les treize autres journaux parisiens devant se partager les 4/5 restants. Vendu 2 francs ou 20 pfennigs, le prix du journal était généralement deux fois plus élevé que les journaux français, qui ont rapidement dû se limiter à deux pages par numéro. Le format du journal était adapté à la presse parisienne traditionnelle, mais avec moins de colonnes et une police plus grande.
↑Andreas Laska, Presse et propagande allemandes en France occupée : des Moniteurs officiels (1870-1871) à la Gazette des Ardennes (1914-1918) et à la Pariser Zeitung (1940-1944), thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication, sous la codirection de Pierre Albert et Ursula E. Koch, Université de Paris II – Panthéon-Assas, 2003
↑(de) Der aufdringliche Text: Sprachpolitik und NS-Ideologie in der „Deutschen Zeitung in den Niederlanden“, Berlin, Springer, 2013, (ISBN3-8244-4285-X) (zuerst erschienen im Deutschen Universitätsverlag, Wiesbaden 1998. Dissertation Amsterdam 1990), S. 272, Fußnote 124 u. Laska 2003, p. 250. L'affirmation de Laska selon laquelle la PZ était le seul journal d'Occupation à contenir des pages dans la langue du pays n'est donc exacte que dans le sens le plus littéral du terme.