Créé en 2007 après plusieurs années de concertation et de débat[2], il permet une meilleure gestion du domaine maritime de la mer d'Iroise, en vue de la préservation et du développement durable de cet espace exceptionnel.
Richesses environnementales de la mer d'Iroise
Cet espace maritime est réputé pour la richesse de sa flore et de sa faune. Riche en plancton, l'Iroise est connue pour être le plus grand champ d'algues marines en Europe, avec plus de 300 espèces.
En septembre 2023, des agents du Parc naturel marin d’Iroise ont observé une baleine à bosse près du Cap de la Chèvre, en Baie de Douarnenez. Rares sur le territoire, ces rencontres pourraient devenir de plus en plus fréquentes[3].
1996 : Création d'une « mission » à Brest pour monter le projet.
1998-1999 : Études socio-économiques et scientifiques du projet avec confirmation de la richesse du patrimoine naturel, et de la fragilité des activités locales, notamment sur les îles habitées et pour les pêches maritimes.
2000-2001 : Consultation des 34 communes concernées et des socioprofessionnels de la zone d'étude (avis du territoire globalement positif). Avis favorable du Conseil national de la protection de la nature (CNPN).
2001 : Approbation du projet par l'arrêté de prise en considération, signé par le Premier ministre.
: création de l'« association de défense et de valorisation des îles et du littoral de la mer d'Iroise » (ADVILI), menée par Albert Cam et Bernard Le Bihan.
2003: création en réaction de l’« association pour la création du parc naturel marin d’Iroise » (APCPNMI) pour soutenir le projet de parc, avec l’appui de l'association Longitude 181 Nature.
2003 : Consultations locales aboutissant à des propositions d'orientations.
2004 : L'association d'opposants ADVILI dépose au Parlement européen une pétition comportant 7300 signatures et « demande que la communauté européenne exige du gouvernement français qu'il renonce au projet de parc naturel marin d'Iroise, au profit de structures développées régionalement comme le parc régional d'Armorique et les sites NATURA 2000 avec des implications fortes de ses habitants comme cela est le cas actuellement[4]. » La communauté européenne répond « En conclusion, la Commission ne dispose pas d'éléments lui permettant de conclure que l'adoption du décret portant création du PNMI constituerait une violation de l'article 8 de la Convention d'Aarhus ni que l'élaboration du plan de gestion du PNMI se fera en violation de l'article 7 de ladite convention[5]. »
2005 : Abandon du projet de parc national pour un parc naturel marin. Le concept de parc naturel marin est moins contraignant car il exclut les zones périphériques côtières. Seul l’espace marin est classé; un parc naturel main doit équilibrer ses actions autour de trois principes: l’acquisition et la diffusion de la connaissance sur l'environnement marin, la protection de cet environnement et le soutien aux activités économiques durables dépendantes de la mer[6].
2006 : Parution de la loi permettant la création des parcs naturels marins et enquête publique du au [7].
: La commission d'enquête publique, donne concernant le projet de création du parc naturel marin d'Iroise, un « avis favorable » mais assorti de trois réserves formelles.
: le Conseil d’État rejette la requête de l’ADVILI, en raison de l’incompétence de son conseil d’administration à former une action en justice en son nom[11]
: rejet de la requête de Jean-Yves Cozan, soulignant que les réserves de la commission d’enquête n’impliquent en rien l’irrégularité de la procédure et qu’il n’y a pas eu d’erreur d’appréciation[12].
Il est à noter qu’après quelques années, l’existence même du Parc marin ne déclenche plus les mêmes passions, l’« association de défense et de valorisation des îles et du littoral de la mer d'Iroise » (ADVILI) ayant même fait le choix de participer à son conseil de gestion. L'association ADVILI se considère toujours opposante à la mise en place de cette structure.
: Le conseil de gestion du parc naturel marin d'Iroise approuve le premier plan de gestion.
Périmètre et siège
Le Parc naturel marin d'Iroise s’étend sur 3 550 km2 de zones immergées[13] entre le parallèle 48°31'N (au Nord de l’île d’Ouessant) et le parallèle 47°59'N (au Sud de l’île de Sein), le trait de côte à l'Est à l'exception de la rade de Brest et la limite des eaux territoriales (12 milles marins) à l'Ouest. Les espaces côtiers et terrestres ne sont donc pas visés par le parc, mais une partie de ceux-ci font partie du Parc naturel régional d'Armorique.
Les communes du Cap Sizun au Sud n'ont pas souhaité intégrer cette zone.
Le siège du parc se trouve au Conquet, dans les locaux qui furent antérieurement ceux de Le Conquet radio.
Les bâtiments et l'antenne de "Radio Le Conquet" à la Pointe des Renards (désormais siège du Parc naturel marin d'Iroise).
Orientations de gestion
Le décret de création du parc fixe dix orientations de gestion pour le parc[9] :
Approfondissement et diffusion de la connaissance des écosystèmes marins
Maintien en bon état de conservation des populations des espèces protégées, rares ou menacées et de leurs habitats
Réduction des pollutions d'origine terrestre ainsi que du risque de pollutions maritimes et portuaires diffuses ou accidentelles
Maîtrise des activités d'extraction de matériaux
Exploitation durable des ressources halieutiques
Soutien de la pêche côtière professionnelle
Exploitation durable des champs d'algues
Soutien aux activités maritimes sur les îles afin d'y maintenir une population d'habitants permanents
Conservation et valorisation du patrimoine paysager, architectural, maritime et archéologique, notamment sous-marin, et des savoir-faire locaux
Développement raisonné des activités touristiques, nautiques et de loisirs, compatibles avec la protection des écosystèmes marins.
Fonctionnement
Le conseil de gestion représente l'État, les collectivités territoriales intéressées, des organisations représentatives des professionnels et des usagers ainsi que des personnalités qualifiées.
Le parc est présidé par Nathalie Sarrabezolles[14], présidente du conseil départemental du Finistère. Elle a succédé à Pierre Maille, premier président du Parc. Thierry Canteri a été le premier directeur entre 2008 et 2016, après avoir occupé successivement les postes d'adjoint au directeur régional des Affaires maritimes en Haute-Normandie puis en Martinique[15]. Fabien Boileau est le directeur du Parc depuis le . Il a précédemment occupé les postes d’adjoint au directeur du Parc, adjoint au directeur de la mer en Guyane et coordonnateur de mission de sauvetage au CROSS Etel.
La Réserve naturelle nationale d'Iroise
La Réserve naturelle nationale d'Iroise est située en plein cœur de l'archipel de Molène ; créée en 1992, elle comprend le domaine terrestre des îles de Banneg, Balaneg et Trielen représentant initialement une superficie d’environ 40 hectares[16].
Depuis le , la "Réserve naturelle nationale d'Iroise" est gérée par le Parc naturel marin d'Iroise. Elle est une zone refuge pour de nombreuses espèces, notamment d'oiseaux (par exemple 80 % des effectifs français d'océanites tempêtes et 25 % de ceux de grands gravelots y nichent et s'y reproduisent. La réserve naturelle abrite aussi des vestiges préhistoriques et des bâtiments datant pour la plupart du XIXe siècle y témoignent d'anciennes activités agricoles et goémonières[17].
Relation avec les autres dispositifs de protection et de valorisation
Le parc ne remplace pas les dispositifs de protection et de valorisation antérieurs qui portent sur la mer d'Iroise, mais les complète en développant une gouvernance intégrée[18]. Depuis 2014, il apparait sur la liste verte de l'UICN[19](Union internationale de conservation de la nature) des aires protégées les mieux gérées. La partie archipélagique du parc est également reconnue comme réserve de biosphère de l'UNESCO[20].
↑ a et b« La réserve naturelle nationale d’Iroise s’étend désormais sur environ 1 129 hectares », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
↑Loi n° 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux