Le pacte d'Egmont (en néerlandais« het Egmontpact » en allemand Egmont-Pakt) est une réforme non appliquée de l'année 1977 portant sur la fédéralisation et les problèmes linguistiques de la Belgique. Elle a provoqué la chute du gouvernement Tindemans, la scission du Parti socialiste belge, et une réorganisation des partis nationalistes flamands. Le nom du traité vient du palais d'Egmont, à Bruxelles, place du petit Sablon, où ont eu lieu les tractations.
Situation
Le pays était régionalisé depuis seulement sept ans. Au sortir des élections d'avril 1977, les partis politiques dominants étaient le PSB en Wallonie, le CVP en Flandre, et le FDF à Bruxelles[1]. Le formateur Leo Tindemans avait alors pour objectif la réforme des institutions, il invite le CVP (parti chrétien-démocrate flamand, actuellement CD&V), le PSC (actuellement Les Engagés), le BSP-PSB (parti socialiste), la Volksunie (nationalistes flamands) et le FDF (Front démocratique des francophones) à la table des négociations. Les discussions visaient à remettre certaines compétences de l'État aux institutions issues de la régionalisation. Elles se déroulèrent du 9 au , avant d'arriver à un accord. Après l'approbation par les différents partis, le gouvernement Tindemans IV prête serment le [2].
Les accords du Stuyvenberg, du au modifient en partie le pacte d'Egmont[1].
Contenu de l'accord
L'établissement de trois conseils autonomes : Flandre, Wallonie et Bruxelles, ayant pouvoir de décret.
Un accord linguistique sur Bruxelles et sa périphérie, avec l'instauration de quatorze communes à facilités, et une limitation de Bruxelles à 19 communes.
Suppression des structures provinciales, et création de 25 sous-régions (13 en Flandre, 11 en Wallonie, et 1 pour Bruxelles) en remplacement.
Réforme de la chambre et du sénat, qui aurait moins de pouvoir, et un rôle de réflexion, et qui représenterait les communautés.
Scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde entre Bruxelles-capitale et le Brabant flamand avec pour chef-lieu Louvain.
De vives protestations, principalement du côté flamand, suivirent la publication de l'accord. Le point le plus sensible concernait le statut de Bruxelles. Une importante opposition flamande naît et divise la Volksunie et le CVP. La majorité à la chambre n'est plus assurée[1].
Le , Léo Tindemans donne la démission de son gouvernement, affirmant notamment que « la Constitution n'est pas un chiffon de papier. »
Postérité
Les partis politiques ont également été touchés. Le Parti socialiste (PSB-BSP), en désaccord, se scinde en PS (francophone) et SP (néerlandophone). La Volksunie voit émerger des rivaux : le Parti national flamand (VNP) de Karel Dillen et le Parti populaire flamand (SCP) de Lode Claes qui se regroupent dans le Vlaams Block (Bloc flamand).
↑ abcdefg et hHayt, Atlas d'histoire, Bruxelles, De Boeck, , 30e éd., 176 p. (ISBN978-2804143909) Carte 155 :La Belgique Régionalisée (1995)
(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Egmontpact » (voir la liste des auteurs).
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Egmont pact » (voir la liste des auteurs).
Annexes
Bibliographie
« Du dialogue communautaire de l’hiver 1976-1977 au pacte communautaire de mai 1977 (III) », Courrier hebdomadaire du CRISP, nos 783-784, , p. 1-43 (ISSN0008-9664, DOI10.3917/cris.783.0001).