La Pohang Iron and Steel Company, litteralement la Compagnie Sidérurgique de Pohang ou simplement POSCO, basée à Pohang en Corée du Sud, est le quatrième producteur mondial d'acier, et un appui décisif à l'industrie automobile et aux chantiers navals coréens depuis plus de quarante ans.
Aciéries
Outre ses nombreuses filières (dont POSCON, POSBRO et POSDATA(en), travaillant sur l'informatique, POSCO Engineering & Construction et POSMEC), la firme possède deux aciéries, l'une à Pohang et l'autre à Gwangyang, ainsi qu'une coentreprise avec US Steel à Pittsburg (Californie). Par ailleurs, après cinq ans de conflits avec des paysans, elle a acheté en mai 2011 des terres dans l'Orissa, État de l'est de l'Inde, pour y installer une aciérie (investissement de douze milliards de dollars)[3]. Le projet industriel fut notamment accusé de violer le Forest Rights Act(en), d'endommager l'environnement, de prendre des terres aux paysans et de bénéficier davantage à POSCO qu'à la main-d’œuvre locale.
En 2006, elle inaugura l'aciérie Zhangjiagang Pohang Stainless Steel (ZPSS) dans la province chinoise du Jiangsu. La même année, des améliorations apportées à l'usine de Gwangyang ont fait de POSCO le deuxième producteur mondial de feuilles d'acier, derrière Arcelor Mittal. POSCO a aussi annoncé la construction d'aciéries au Vietnam et à Altamira (Mexique).
Histoire
L'origine de POSCO remonte à la fin des années 1960, le gouvernement de Park Chung-hee considérant que la Corée du Sud devait atteindre une certaine autonomie en matière d'aciérie. Corée du Sud et Japon normalisent alors leurs relations avec le traité nippo-sud-coréen du 22 juin 1965, le Japon considérant alors la sécurité du pays comme essentielle pour ses propres intérêts[réf. souhaitée]. Le Japon accorde ensuite 800 millions de dollars à la Corée du Sud sous forme d'une assistance gracieuse et de prêts bancaires avantageux qui, ajoutés à l'aide américaine, permettent de lancer un plan Marshall industriel[4].
La firme fut ainsi établie, à l'origine comme coentreprise entre l'État et TaeguTec, alors présidé par Park Tae-joon qui devint son PDG. Elle commença à produire en 1972 via une première aciérie à Pohang, le gouvernement fournissant 118 millions de dollars[4]. La seconde aciérie, à Gwangyang, ouvrit en 1988, alors que POSCO s'était déjà hissé au cinquième rang mondial. Entre deux, Pohang, à l'origine un village de pêcheurs, était devenue une ville industrielle de plus d'un demi-million d'habitants.
En 1993, Park Tae-Joon, maître des destinées de la firme, cessa ses fonctions, accusé notamment par le gouvernement de Kim Young-sam (1993-98) de corruption. Il s'exila au Japon, avant d'être blanchi de ces accusations. Une grande partie des managers furent alors démis de leurs fonctions, avant d'être ré-installés sous le gouvernement de Kim Dae-jung (1998-2003). Park Tae-Joon sera nommé Premier ministre par Kim Dae-Jung.
Entre-temps, Séoul annonça la privatisation de POSCO, en 1997, gardant une part majoritaire dans la firme. Après divers revirements, l'État revendit finalement ses parts pour ne garder plus que 20 % des actions en 1998, plus de la moitié des actions appartenant à des capitaux étrangers. La privatisation totale fut achevée en 2000.
À partir de 2008, les travailleurs sud-coréens réduits à l'état de quasi-esclavage pendant l'occupation japonaise (1905-1945) décident de s'en prendre aux entreprises coréennes ayant perçu l'argent des réparations japonaises de 1965, estimant qu'une part leur revient[4]. Posco est jugée en 2009 et 2010, mais gagne ses procès[4]. Néanmoins, au printemps 2012, la société décide de verser dix milliards de wons (près de sept millions d'euros) aux victimes via un fonds d'Etat[4]. Le gouvernement prévoit de verser 12,5 milliards de wons supplémentaires, et les autres grandes entreprises coréennes concernées seront sollicitées[4].
Références
↑Répertoire mondial des LEI (base de données en ligne), consulté le .