Son président est Léon Landini et son secrétaire national Fadi Kassem. Henri Alleg a été le président de son comité de parrainage après avoir coprésidé la Fédération nationale de la renaissance communiste (FNARC), dont le PRCF est issu. Le comité central du parti assume la direction nationale, selon le principe du centralisme démocratique.
Historique
Le PRCF est issu d'une partie des militants opposés à la mutation opérée par la direction du PCF à la fin du XXe siècle. Parmi les divergences politiques, la question de la construction de l’Union européenne (UE) est un point de clivage, les militants contestataires appelant à sortir de l'UE, refusant le traité de Maastricht dans la droite ligne de la campagne du PCF pour le non lors du référendum tenu en 1992[7] alors que le PCF abandonne la condition de la sortie de Maastricht pour participer au gouvernement[8] de la gauche plurielle.
En 1996, lors du XXIXe congrès du PCF, l'opposition à la mutation se rassemble autour du député Rémy Auchedé, de Georges Gastaud et de Henri Alleg de la Coordination communiste, et de Jean-Jacques Karman[9]. Ils contestent notamment la participation gouvernementale au côté du PS ainsi que le refus de la direction du PCF de condamner le traité de Maastricht. Ils annoncent porter un second texte d'opposition à la direction du PCF lors du congrès, une première. L'Humanité refuse de les publier[10].
Le XXXe congrès du PCF à Martigues, en 2000[11], marque la rupture de certains de ces groupes avec le PCF[12],[13].
La Fédération nationale des associations pour la renaissance communiste (FNARC) est fondée en 2002. Alors que la mutation accélère la fonte des effectifs du PCF[14], l'opposition de gauche autour de Georges Gastaud et Georges Hage profite du 22e congrès en 2003 pour appeler à un mouvement de renaissance communiste[15]. Cela débouche sur la création du PRCF[16] lors de la Convention nationale pour la renaissance communiste les 17 et , à Paris, à l'initiative de la CMC/PCF. Léon Landini devient président du PRCF tandis que Georges Gastaud en est le secrétaire national[17].
En 2014, le PRCF présente plusieurs candidats, par exemple sur deux listes de rassemblement à Passy (Haute-Savoie) ou à Lens (Pas-de-Calais) aux élections municipales[21],[22].
En 2015, le PRCF conduit une campagne de pétitions pour un référendum pour la sortie de l'Union européenne et de l'OTAN. La pétition est remise à la préfecture de Corrèze par Pierre Pranchère, ancien député européen et vice-président du PRCF[5].
Le , la JRCF, le mouvement de jeunesse du PRCF, manifeste contre la création du centre d’excellence spatiale de l’OTAN à Toulouse[26].
Positionnement politique
Ayant pour but de contribuer à faire renaître un parti « franchement communiste » selon son slogan[27], le PRCF se définit par référence à une analyse politique de classes. Ne se définissant pas comme un parti, il autorise la double adhésion : certains de ses adhérents sont donc par exemple également membres du PCF.
Pour le chercheur Gino Raymond, le PRCF analyse la faillite du PCF à la suite de la mutation comme « causé par le fait qu'il s'est coupé de ses racines idéologiques, et qu'il est temps pour le communisme en France de retrouver des convictions énergiques qui l'ont défini par le passé »[28].
Le parti met également en garde contre le risque de disparition du français et l'appauvrissement de la diversité linguistique au profit de l'emploi généralisé de l'anglais[31].
Politique internationale
D'après Christophe Bourseiller, le PRCF est une organisation très active, qui anime le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC), une structure dont l'objectif est de « venir en aide aux hiérarques déchus des pays de l'Est »[32]. Le PRCF souhaite le retrait de la France de l'Union européenne[3] et se caractérise par une défense de principe des États s'étant revendiqués socialistes[réf. nécessaire].
Dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne, à partir de 2014, le PRCF adopte des positions russophiles qui sont remarquées lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et qualifiées de « conspirationnistes » par Conspiracy Watch[3]. Le mouvement « s’aligne sur un « anti-impérialisme » russe » et aborde la guerre du Donbass en « oubliant » l'invasion qui la suit[34]. Quelques jours avant l'invasion, le PRCF estime qu'elle n'aura pas lieu et accuse l'OTAN d'être responsable des tensions. Il dénonce l'« hystérie anti-russe » fin-janvier 2022. Après le début de l'invasion à grande échelle, le mouvement change de discours, mais se retrouve, selon le site À gauche, pris au piège : « le PRCF n’a pas envie de critiquer la Russie, parce que cela amènerait à remettre en cause l’URSS des années 1980 d’où provient directement la Russie d’aujourd’hui ». Le site affirme également que le mouvement se contredit lui-même : « si la Russie a des ambitions néo-tsaristes, tout ce que le PRCF a expliqué sur la Russie avant l’invasion russe de l’Ukraine était faux[35]. » Pour France Info, le groupe relaie « assez clairement la propagande du Kremlin »[36].
Des membres du PRCF appartiennent également au PCF. De ce fait, et de par ses relations avec d'autres groupes « orthodoxes », notamment via Convergence communiste, il ambitionne d'influencer la vie politique interne du PCF.
Au 32e congrès, en 2003, le projet alternatif de base commune intitulé « Reconstruire le PCF et réunifier les communistes sur des bases révolutionnaires » est soutenu à la fois par la fédération du Pas-de-Calais du PCF et Jean-Claude Danglot, par la Gauche communiste et par la FNARC[14],[38] et remporte 24 % des suffrages[39].
↑Journal Libération 25 octobre 1996. Auteur : sans doute Pascal VIROT.
↑Pascal Virot, « Philippe Herzog: pourquoi je quitte le Parti.L'économiste explique son départ: le PCF reste «handicapé par sa forme d'organisation et sa culture». », Libération, (lire en ligne).
↑« Un « contre-texte » au congrès », Le Monde, (lire en ligne).
↑Christophe Forcari, « Retour de bastions chez les communistes. L'opposition à Hue est requinquée. », Libération, (lire en ligne).
↑Pascal Virot, « L'union molle des cocos durs. Les « orthodoxes » du PCF se rapprochent pour réclamer le report du congrès », Libération, (lire en ligne).
↑Dominique Andolfatto, « Le PCF de Robert Hue », Communisme, , p. 227.
↑ a et bEric Aeschimann, « PCF : le Pas-de-Calais au pas de charge », Libération, (lire en ligne).
↑« Parti Communiste : des militants communistes orthodoxes ont décidé de créer un « pôle de renaissance communiste » », Le Monde, (lire en ligne).
↑« Les communistes orthodoxes bouderont le 13 juin », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑Les eurosceptiques font campagne, Le Parisien> Val-d'Oise, 22 mai 2014 : « Ce n'est ni plus ni moins qu'un appel au boycott des élections européennes parlementaires de dimanche. Mardi soir, le comité départemental de résistance républicaine à l'Union européenne (CDR-RUE 95) a tenu un meeting à Cergy qui n'a pas suscité l'engouement espéré par les militants. […] Mais qui sont ces eurosceptiques ? Dans le Val-d'Oise, le comité en faveur du boycott travaille principalement avec le PRCF (pôle de renaissance communiste en France) et le MPEP. ».
↑(en) Gino Raymond, « Twentieth Century Communism – Issue 11 PCF and Front de Gauche : exploiting a communist nostalgia in France? », Twentieth Century Communism, , p. 124 (lire en ligne).
↑ a et b(en) « PCF and Front de Gauche: exploiting a communist nostalgia in France? », Twentieth Century Communism, (lire en ligne).
↑Christophe Bourseiller, « Deux mille sept : et après ? », Nouvelles FondationS, , p. 80-84 (lire en ligne).
↑Fragments de mémoire européenne, , 258 p. (ISBN979-10-320-0090-8, lire en ligne), chap. 33. Chapitre « Sur le chemin de Buchenwald » de Bernard Bessière, pp. 71 à 88.
↑« Perce-neige », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
↑Nicolas Bué et Nathalie Ethuin, « Le Parti communiste, un parti " comme les autres " ? Retour sur quelques analyses de la désouvriérisation du PCF », Espace Marx, , p. 34 (lire en ligne).