Ougan (prononcé ōugān) est une mandarine du district d'Ouhai - Wenzhou dans le Zejiang bénéficiant d'une indication géographique chinoise. Elle est remarquable par son gout ponctué d'amertume qui s'équilibre par une lente maturation.
Dénomination
Citrus suavissima Yu.Tanaka (1927) est le nom d'espèce admis[1]. Synonyme usuel: Citrus reticulata cv. Suavissima, plus rarement C. suavissima. Du latinsuavissima: le plus doux.
Dans les collections INRA (SRA 680): Mandarine Ougan, Citrus suavissima Hort. ex Tan.[2]
En chinois 瓯柑 (Ōu gān), ōugān, 甌柑 veut dire mandarine[3], on lit mandarine Ōu, en coréen coréen 유감 (yu gam). Le nom de la préfecture du Zhejiang en Chine 温州 (Wēnzhōu) est utilisé au Japon à Shizuoka pour désigner une mandarine tardive d'origine locale Qingdao-Wenzhou[4]. La mandarine satsuma, Citrus unshiu s'écrit 温州蜜柑 = ウンシュウミカン = 温州みかん (Unshū mikan) car une tradition veut qu'elle a pour origine le semis pépin de mandarine chinoise venues de Wenzhou à Unshu (Nagashima, préfecture de Kagoshima)[5]. Ougan s'appelait Haihonggan sous la dynastie Song[6].
Histoire
L'Ougan serait cultivée depuis plus de 1 000 ans, 2 400 ans selon certaines sources (le fruit était utilisé en hommage impérial sous les dynasties Tang et Song[7] puis Qing[8]), principalement près des rivières Oujiang et Lishui, la ville-préfecture de Wenzhou, dans la province du Zhejiang[9]. Le terrain y est fertile et le climat favorable.
Cette mandarine constitue une variété d'agrume importante en Chine[10]. La superficie cultivée est de 16 000 ha (2023)[7].
En 1990, la mandarine Ōu est le fruit désigné des athlètes aux Jeux asiatiques de Pékin. En 2003, Wenzhou est désignée Ville natale de la mandarine Ōu en Chine[7]. En octobre 2008 elle reçoit le label de Produit d'indication géographique[11] référence GB/T 22442-2008 Ogan[12]. En 2024, dans le Parc écologique de Wenzhou, zone de culture de mandarine Ōu, la zone humide de Sanyang a été sélectionnée comme Patrimoine culturel agricole du Zhejiang[13].
Caractéristiques
Le fruit jaune-oranger a sa maturité en novembre. Il est aplati et a des graines. C'est une petite mandarine de 90 g, sa hauteur est 4,5 à 6 cm et son diamètre de 5 à 5,5 cm. La peau de 3,5 mm est facile à peler. La pulpe est juteuse, sucrée avec une note amère[14] qui surprend à la première dégustation[15]. Les empereurs Tang les trouvaient à leur gout lorsqu'elles étaient conservées jusqu'au premier mois de l'année (février ou mars)[8], cette amélioration par maturation est exprimée par la maxime: «En regardant ces vergers d'agrumes, je sais dans mon cœur que les mandariniers fleurissent maintenant, et si je veux manger des Ougan, je dois attendre la seconde moitié de l'année»[15]. Un poète de Wenzhou a écrit : «Goûtez d'abord l'amer, puis le sucré, et vous ferez l'expérience du samadhi (accomplissement chez les bouddhistes) de votre vie»[16]. En 2010, une analyse du vieillissement montre que la teneur en sucre soluble, en sucre réducteur, en solides solubles et en protéines solubles de la pulpe augmentent dans un premier temps puis diminuent par la suite. La teneur en acide titrable baisse pendant toute la période de stockage. La capacité antioxydante croit pendant cette période[17]. Cette longue conservation impose un traitement fongicide post-récolte[18].
La note amère (qualifiée localement de «très haut de gamme»[19]) provient de flavonoïdes: la néohespéridine et la naringine qui sont remarquables par l'éventail d'activités thérapeutiques et biologiques. Le développement est envisagé le marché des alicaments[14].
Phylogénie
Parmi les 7 types d'agrumes classés selon l'ADNchloroplastique par Masashi Yamamoto et al. (2013), C.suavissima appartient au type 1, un des 2 plus abondants et qui compte les mandarines du Yunnan et du Guangxi. Ce type est distinct des C. tachibana et des mandarines de Kagoshima. Ils le rapprochent de C. keraji, C. oto, C. tarogayo[20]. Une phylogénie sur la base de l'ADN polymorphe amplifié aléatoirement (2005) rapproche C. suavissima de C. poonensis: le ponkan[21].
Médecine chinoise
Les indications traditionnelles de ougan sont le «traitement de la toux, de l'hépatite, de la chaleur, de la tension artérielle, de l'urine, des ongles, des menstruations et d'autres organes»[16]. En 1988, des observations cliniques sur 37 patients hypertendus consomment 6 Ougan pelés par jour, les médicaments antihypertenseurs sont arrêtés, dans 26 cas une baisse de la tension est observée dont 13 cas avec des baisses significatives[23], les autres sans effet.
无籽瓯柑 (Wú-zǐ ōugān) 'Wuzi ougan', Citrus suavissima Seedless, Citrus suavissima Hort. ex Tanaka 'Seedless' est une mutation de bourgeon d'un 'Ougan' sauvage découvert en 1996, elle est diffusée en raison de sa stérilité mâle[22].
Bibliographie
Lin Xianrong 林显荣, Ougan 瓯柑, Presse forestière chinoise, 94 p. 2007[26]
Anthologie
Proverbe chinois
端午瓯柑胜羚羊 (Duānwǔ ōu gān shèng língyáng) Pendant le Festival des bateaux-dragons, les mandarines valent mieux que les antilopes. La mandarine Ougan se conserverait très longtemps jusqu'à 300 jours, jusqu'au Festival des bateaux-dragons de l'année suivante (cinquième jour du cinquième mois lunaire, soit fin mai ou début juin ce qui fait 240 jours). Cette période de maturation est favorable à leur saveur.
↑Shuangning Du, Yangguang Wang, Wenyang Tao et Shengmin Lu, « Differential effects of enzymatically modified Ougan (Citrus Suavissima Hort. ex Tanaka) peel pectins extracted with different methods on inhibiting the proliferation of Hela cells », International Journal of Biological Macromolecules, , p. 134463 (ISSN0141-8130, DOI10.1016/j.ijbiomac.2024.134463, lire en ligne, consulté le )
↑Huaxia Yang, Yudan Lin, Xiaoxu Zhu et Haishuo Mu, « Comprehensive comparison of a new technology with traditional methods for extracting Ougan (Citrus reticulata cv. Suavissima) seed oils: Physicochemical properties, fatty acids, functional components, and antioxidant activities », LWT, vol. 197, , p. 115857 (ISSN0023-6438, DOI10.1016/j.lwt.2024.115857, lire en ligne, consulté le )
↑(zh) 陈 巍, 郭秀珠, 黄品湖, 林绍生, 徐文荣, 闫田力, « 瓯柑果实采后的品质和氧化还原酶活性变化研究 », F uj ian J ournal of Ag ricultural Sciences, vol. 25, no 4, , p. 479-481 (lire en ligne)
↑ a et bChi Zhang, Dihu Yu, Fuzhi Ke et Mimi Zhu, « Seedless mutant ‘Wuzi Ougan’ (Citrus suavissima Hort. ex Tanaka ‘seedless’) and the wild type were compared by iTRAQ-based quantitative proteomics and integratedly analyzed with transcriptome to improve understanding of male sterility », BMC Genetics, vol. 19, no 1, , p. 106 (ISSN1471-2156, PMID30458706, PMCIDPMC6245639, DOI10.1186/s12863-018-0693-9, lire en ligne, consulté le )
↑Huaxia Yang, Yudan Lin, Xiaoxu Zhu et Haishuo Mu, « Comprehensive comparison of a new technology with traditional methods for extracting Ougan (Citrus reticulata cv. Suavissima) seed oils: Physicochemical properties, fatty acids, functional components, and antioxidant activities », LWT, vol. 197, , p. 115857 (ISSN0023-6438, DOI10.1016/j.lwt.2024.115857, lire en ligne, consulté le )
↑Jiukai Zhang, Yeping Wu, Xiaoyong Zhao et Fenglei Luo, « Chemopreventive effect of flavonoids from Ougan (Citrus reticulata cv. Suavissima) fruit against cancer cell proliferation and migration », Journal of Functional Foods, vol. 10, , p. 511–519 (ISSN1756-4646, DOI10.1016/j.jff.2014.08.006, lire en ligne, consulté le )