En haut : Ingebrigt Johansson (à gauche), Jakob Nielsen , au milieu : Enrico Bompiani , en bas : Otto Spiess, au Congrès international des mathématiciens de Zurich en 1932.
Otto Spiess (né le 1er mars 1878 à Bâle ; mort le 14 février 1966 à Riehen ) est un historien des mathématiques suisse , connu pour ses études sur Leonhard Euler et la famille Bernoulli .
Biographie
Origines et famille
Otto Spiess[ 1] ou Otto Spieß[ 2] naît le 1er mars 1878 à Bâle . Il est originaire de la même ville, de Riehen , dans le même canton , et de Bienne , dans le canton de Berne [ 1] .
Son père, Karl Otto Spiess, est ingénieur ; sa mère, née Maria Louise Faesch[ 1] , est issue d'une vieille famille bâloise [ 2] . Son grand-père paternel est le pédagogue du sport Adolf Spiess (de) . Il est également le neveu paternel de l'historien et poète Wilhelm Spiess [ 1] .
Il reste célibataire sa vie durant[ 1] et vit de sa naissance à sa mort avec ses deux frères cadets[ 3] dans la maison familiale[ 4] .
Études et parcours professionnel
Après avoir obtenu sa maturité gymnasiale , il adhère aux Zofingiens , dont il devient un pilier et où il retrouve notamment son camarade d'école, le musicologue Edgar Refardt (de) , et côtoie Carl Gustav Jung [ 5] . Il étudie à l'Université de Bâle , où il obtient un doctorat en 1901[ 1] sur les concepts de base du calcul itératif[ 6] , et à l'université de Berlin de 1902 à 1903[ 1] (entre autres avec Hermann Amandus Schwarz , Friedrich Schottky , Ferdinand Georg Frobenius , Edmund Landau [réf. souhaitée] ).
Il obtient son habilitation à l'Université de Bâle au printemps 1904[ 7] et y enseigne alors comme privat-docent [ 1] . Il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques fin[ 8] 1908 (période au cours de laquelle il compte notamment Helene Stähelin parmi ses étudiants en 1924[ 6] ), puis professeur ordinaire en 1938. Il enseigne parallèlement les mathématiques au gymnase de Bâle de 1907 à 1915[ 1] .
Autres activités et mandats
Il siège à partir de 1913 à l'assemblée des délégués de la compagnie d'assurances Patria et la préside de 1954 à 1958[ 1] .
Mort
Après une première grave maladie à la fin de 1963, dont il se remet, il tombe à nouveau malade au début de l'année 1966 et meurt le 14 février , à l'âge de 87 ans, à l'hôpital de Riehen , dans le canton de Bâle-Ville , où il avait été admis quelques jours plus tôt[ 9] .
Apports à l'histoire des mathématiques
Spiess est surtout connu pour ses études sur Leonhard Euler , dont il écrit une biographie en 1929, et la famille Bernoulli de mathématiciens et de physiciens[ 1] .
Il découvre des documents d'archives importants sur Johann I Bernoulli , Johann II Bernoulli et Johann III Bernoulli à l'Académie royale des sciences de Suède à Stockholm et à la bibliothèque ducale de Gotha , en Allemagne. Il en négocie en 1935 et 1964 le rachat par la bibliothèque universitaire de Bâle[ 1] . Ces documents constituent une source primordiale[réf. souhaitée] pour l'histoire des mathématiques aux XVII e et XVIII e siècles.
Il s'attelle également à l'édition Bernoulli des œuvres rassemblées de la famille de mathématiciens Bernoulli, en commençant par la vaste correspondance de Johann I. Bernoulli (plus de 4 000 lettres), qui l'occupe pendant plus de vingt ans, de sorte que le premier volume n'est publié aux éditions Birkhäuser qu'en 1955[ 10] .
Il lègue toute sa fortune[ 3] par testament en 1966[ 1] à une fondation à son nom pour soutenir la publication des œuvres des Bernoulli[ 9] . La fondation est liquidée en 2011[ 1] .
Publications
(de) « Carl Schoy und seine Schriften. †Dezember 1925. Ein Nachruf », Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft , vol. 80, 1926 , p. 319-327 (lire en ligne ) .
(de) Leonhard Euler. Ein Beitrag zur Geistesgeschichte des 18. Jahrhunderts , Frauenfeld, Huber & Co., coll. « Die Schweiz im deutschen Geistesleben » (no 63-64), 1929 , 228 p. [ 11] .
(de) Basel anno 1760 nach den Tagebüchern der ungarischen Grafen Joseph und Samuel Teleki , Bâle, Birkhäuser, 1936 , VIII-179 p.
(de) « Johann Bernoulli. Daniel Bernoulli » , dans Eduard Fueter, Große Schweizer Forscher , Zurich, Atlantis-Verlag, 1939 .
(de) « Bernoulli. Basler Gelehrtenfamilie » , dans Neue Deutsche Biographie (NDB) , Berlin, Dunckler et Humblot, 1955 (lire en ligne ) , p. 128-131 .
Distinctions
Spiess est membre de l'Académie internationale d'histoire des sciences [ 9] .
Il est conférencier invité [source secondaire souhaitée] au Congrès international des mathématiciens en 1936 à Oslo.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article
Joseph Dauben , Christoph Scriba (éd.), Writing the history of mathematics. Its historical development , Birkhäuser, Bâle et al., 2002, (ISBN 3-7643-6167-0 ) , (Réseaux scientifiques 27), p. 526.
(de) Hans Straub, « Prof. Otto Spieß (1878-1966) », Basler Stadtbuch (de) , 1968 , p. 62 à 72 (lire en ligne )
Références
↑ a b c d e f g h i j k l m et n Erwin Neuenschwander (trad. Pierre-G. Martin), « Otto Spiess » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du 8 janvier 2013 .
↑ a et b Straub , p. 62.
↑ a et b (de) Joachim Otto Fleckenstein (de) , « Otto Spiess », Actes de la Société Helvétique des Sciences Naturelles , vol. 146, 1966 , p. 276 à 279 (lire en ligne )
↑ Straub , p. 63.
↑ Straub , p. 64.
↑ a et b (en) « Otto Spiess », sur Mathematics Genealogy Project (consulté le 14 avril 2024 )
↑ Straub , p. 68 et 69.
↑ « Nouvelles des cantons », Gazette de Lausanne , 31 décembre 1908 , p. 3 (lire en ligne )
↑ a b et c Straub , p. 72.
↑ Sulamith Gehr, Fritz Nagel, Barbara von Reibnitz (éd.): Editionen in Basel. Begleitpublikation zur Ausstellung ‹Sammeln, sichten, sichtbar machen›. Bibliothèque de l'Université de Bâle, Bâle, avril 2010, pp. 20–21.
↑ (de) E. K., « Eine Biographie Leonhard Eulers », Neue Zürcher Zeitung , no 1832, 24 septembre 1929 , p. 1 et 2 (lire en ligne ) .
Liens externes