Organisation territoriale du Togo

L’organisation territoriale du Togo est le cadre structurant de l’administration du pays, réparti en subdivisions administratives qui favorisent une gestion décentralisée et coordonnée. Le Togo est organisé en régions, préfectures, communes et cantons, formant un système territorial qui repose à la fois sur l’autorité déconcentrée de l’État et sur des collectivités locales dotées d’une certaine autonomie. Les lois sur la décentralisation, notamment celles adoptées en 2007 et révisées en 2019, ont renforcé la participation citoyenne et le rôle des collectivités locales dans la gestion des affaires publiques, tout en maintenant un contrôle étroit de l’État pour assurer la cohésion nationale et l’égalité devant la loi. Les préfectures servent de circonscriptions administratives dirigées par des préfets représentant l'État, tandis que les communes sont administrées par des conseils municipaux élus, jouant un rôle clé dans le développement local[1].

Cette organisation résulte d’une évolution historique marquée par la colonisation, qui a introduit les premières bases administratives modernes, suivie par des réformes post-indépendance visant à adapter le modèle aux réalités nationales[2].

Histoire

Le Togo, situé en Afrique de l'Ouest, est un État unitaire qui a développé au fil des ans un système d'organisation territoriale complexe. Cette organisation est marquée par une forte centralisation, tout en ayant initié des réformes de décentralisation pour mieux gérer les besoins locaux. Il s'agit d'un État centralisé, où le pouvoir exécutif est très concentré au niveau du gouvernement central à Lomé, la capitale. Cependant, des réformes successives ont progressivement introduit des éléments de décentralisation. Le processus de décentralisation, amorcé dans les années 1990 et qui s'est intensifié au XXIe siècle, a pour but d’accroître l'autonomie des collectivités territoriales et d’améliorer la gestion des services publics.

Le Togo, un État unitaire

Le Togo est un État unitaire, où tous les citoyens sont soumis à une autorité centrale. Le pouvoir de décision émane principalement de l’État central, représenté par le gouvernement à Lomé. Ce modèle repose sur l’existence d’une seule constitution qui régit l’ensemble du pays et impose des lois communes à tous les citoyens, qu'ils soient à Lomé ou dans les régions périphériques du pays. Ce système est caractérisé par une faible autonomie des collectivités locales, qui sont fortement subordonnées à l'État central[3].

L’évolution vers la décentralisation

Bien que l'État togolais ait longtemps été centralisé, des efforts ont été faits pour introduire des mécanismes de décentralisation. En 2007, la Constitution du Togo a été révisée pour instaurer des principes de décentralisation, permettant la création de collectivités territoriales élues. Ces collectivités locales, tout en restant sous l’autorité de l’État, disposent désormais d’une certaine autonomie administrative et financière. Cette révision a marqué un tournant, ouvrant la voie à une plus grande participation des populations locales dans la gestion de leurs affaires[3].

Le "millefeuille" territorial

Le Togo, comme beaucoup d’autres pays, souffre de la complexité de son organisation administrative, souvent qualifiée de "millefeuille territorial". Ce terme désigne ici, une superposition de niveaux administratifs qui peuvent parfois créer de la confusion et des doublons dans les fonctions administratives. Le Togo présente un certain nombre de niveaux territoriaux qui compliquent la gestion publique et le fonctionnement des services publics (tel que la confusion apparente entre les communes et les cantons).

Les niveaux territoriaux

Le Togo est divisé en plusieurs unités administratives, à différents niveaux. Les plus importants sont les communes, les cantons, les préfectures, et les régions. Il y a en premier lieu les communes : le pays est subdivisé en communes qui sont des unités administratives gérées par un conseil municipal. Chaque commune est responsable de certains services publics locaux, de même pour les cantons qui sont le regroupement de plusieurs villages, mais, leur autonomie est limitée. Les communes sont dirigées par un maire élu, assisté d'un conseil municipal. Ensuite il y a les préfectures : au-dessus des communes et des cantons, les préfectures sont des subdivisions administratives responsables de la gestion de plusieurs communes. Elles sont dirigées par un préfet, qui est nommé par le président de la République et qui assure la coordination des politiques publiques au niveau local. Enfin, les régions : pour finir, le pays est divisé en régions, qui sont les unités administratives les plus larges. Le Togo compte cinq régions qui sont, du sud au nord : la Région maritime, la Région des Plateaux, la Région centrale, la Région de la Kara et la Région des Savanes ; chacune étant supervisée par un conseil régional. Ces régions sont dirigées par un préfet de région, nommé par le gouvernement central.

Cette hiérarchie des collectivités territoriales, bien que très importante pour la gestion du pays, pose souvent problème en termes de coordination et de coopération entre les différents niveaux administratifs[4].

La réforme de décentralisation et la simplification des structures

Le processus de décentralisation amorcé par le Togo a conduit à des réformes qui visent à simplifier l’administration territoriale. Cependant, les critiques à propos du "millefeuille territorial" se font de plus en plus entendre. En 2018, des propositions ont été faites pour réduire le nombre d’échelons administratifs, en fusionnant certaines préfectures ou en augmentant le rôle des conseils régionaux. L’objectif est d’optimiser les ressources publiques et de rendre les services plus accessibles aux citoyens[4].

Les services publics et l’administration

L’organisation territoriale du Togo repose sur la mise en œuvre de services publics destinés à répondre aux besoins de la population. Cela inclut l’éducation, la santé, la sécurité, et l’approvisionnement en services essentiels comme l’eau et l’électricité. Les services publics sont gérés par l’État, mais depuis la décentralisation, les collectivités territoriales jouent également un rôle important dans leur gestion[4].

Les services publics au niveau local

Les services publics au Togo sont gérés par plusieurs niveaux administratifs. À la base, ce sont les communes qui gèrent une grande partie des services publics de proximité, comme l’assainissement, l’éducation primaire et secondaire, et l’état civil. Les préfectures et les régions coordonnent la gestion des services publics à une échelle plus large, par exemple en matière de santé, d’infrastructure, ou de sécurité.

Les services publics au Togo se caractérisent par une certaine centralisation des décisions et des ressources. Les projets et les budgets des collectivités territoriales sont souvent soumis à l’approbation du gouvernement central. Ce modèle est encore très marqué par le contrôle exercé par l'État, bien que des réformes aient été entreprises pour permettre une meilleure allocation des ressources et une plus grande participation locale[4].

L’administration publique

L’administration publique togolaise comprend l’ensemble des structures étatiques et des fonctionnaires responsables de la mise en œuvre des politiques publiques. L’administration territoriale de l’État est organisée en fonction des circonscriptions administratives (cantons, communes, préfectures, et régions). Le service public, au Togo, repose sur plusieurs principes fondamentaux, tels que la continuité du service, l’égalité d’accès pour tous les citoyens, et l’adaptabilité aux besoins de la population.

Le rôle de l’administration publique au Togo est également de promouvoir la justice sociale et d’assurer l’équité dans la répartition des ressources à travers le pays. Toutefois, le manque de moyens, la lenteur administrative, et le clientélisme restent des défis majeurs dans la gestion des services publics[5].

Vers une nouvelle organisation territoriale ?

Le Togo continue de travailler sur l’amélioration de son organisation territoriale, en particulier dans le cadre de la décentralisation. En 2017, une nouvelle loi de décentralisation a été adoptée pour améliorer l’autonomie des collectivités locales et renforcer leur capacité de gestion. Cela inclut une plus grande délégation de pouvoirs et de ressources financières aux collectivités locales, ainsi que des réformes dans la formation des agents publics pour améliorer l’efficacité des services[5].

Les défis de la décentralisation

Malgré ces avancées, le processus de décentralisation au Togo reste incomplet et confronté à de nombreux défis. L’une des principales difficultés réside dans la mise en place de la capacité administrative et technique des collectivités locales. Il existe également des disparités importantes entre les régions urbaines et rurales en termes de développement infrastructurel et d’accès aux services publics.

Des réformes doivent également être entreprises pour renforcer la coopération entre les différents niveaux administratifs, afin d’éviter les doublons et améliorer la coordination. Cela nécessitera de réorganiser les relations entre les communes, les préfectures, et les régions, et d’assurer une meilleure transparence dans la gestion des fonds publics[5].

Collectivités territoriales

Collectivités de droit commun

Régions

Le Togo est divisé en cinq grandes régions administratives (du nord au sud) : la Région des Savanes (au nord), la Région de la Kara, la Région Centrale, la Région des Plateaux et la Région Maritime (au sud).

Liste des différentes régions administratives du Togo[6] :
Région Superficie[7]

(km²)

Population (2022) Chef-lieu Localisation Caractéristiques principales Activités dominantes
Région Maritime 6 280 3 534 991 Tsévié Sud, bordée par l'Atlantique Capitale Lomé, économie portuaire Commerce, pêche, industrie
Région des Plateaux 17 206 1 635 946 Atakpamé Sud-est Relief accidenté, climat humide Culture de café et de cacao
Région Centrale 13 101 795 529 Sokodé Centre Relief varié, carrefour commercial Cultures vivrières, échanges locaux
Région de la Kara 11 588 985 512 Kara Nord Montagnes, vallées, sols fertiles Agriculture, production de tubercules
Région des Savanes 8 496 1 143 520 Dapaong Extrême nord Climat semi-aride, végétation de savanes Élevage, culture de céréales

Ces régions sont le fruit de découpages territoriaux visant à renforcer la décentralisation et l’administration locale. Chaque région est dirigée par un préfet, représentant de l’État, nommé par décret présidentiel. Toutefois, ces entités ne disposent pas encore d’une autonomie totale en matière de gestion, cependant, des efforts sont en cours pour développer les capacités locales et renforcer les pouvoirs des collectivités territoriales[8].

Préfectures

Chaque région est subdivisée en préfectures, au nombre de 39. Ces subdivisions administratives permettent une meilleure gestion locale et la coordination des activités entre l’État central et les localités.

Liste des différentes préfectures du Togo[7],[9] :
Régions Préfectures Chef-lieu Superficie

(km²)

Population préfectorale (2022)[7] Population régionale totale (2022)[7]
Région maritime Préfecture d'Avé Kévé 1 006 111 214 3 534 991
Préfecture du Golfe Lomé 214,8 1 315 681
Préfecture des Lacs Aného 387,6 241 247
Préfecture de Vo Vogan 755,4 224 411
Préfecture de Yoto Tabligbo 1 258 174 861
Préfecture du Zio Tsévié 2 164 500 032
Préfecture de Bas-Mono Afagnan 327,3 94 860
Préfecture d'Agoè-Nyivé Agoè-Nyivé 167,1 882 695
Région des plateaux Préfecture d'Agou Agou-Gadjepe 1 085 85 793 1 635 946
Préfecture d'Akébou Kougnohou 1 130 73 830
Préfecture d'Amou Amlamé 1 808 114 172
Préfecture d'Anié Anié 1 967 180 158
Préfecture de Danyi Danyi-Apéyémé 396,3 40 240
Préfecture d'Est-Mono Elavagnon 2 599 164 460
Préfecture de Haho Notsé 3 051 305 096
Préfecture du Kloto Kpalimé 508 145 986
Préfecture du Moyen-Mono Tohoun 594,7 90 505
Préfecture d'Ogou Atakpamé 1 928 253 467
Préfecture de Wawa Badou 1 209 101 300
Préfecture de Kpélé Adéta 930,3 80 939
Région centrale Préfecture de Blitta Blitta 3 128 163 272 795 529
Préfecture de Mô Djarkpanga 1 256 52 448
Préfecture de Sotouboua Sotouboua 3 154 138 864
Préfecture de Tchamba Tchamba 3 168 200 585
Préfecture de Tchaoudjo Sokodé 2 396 240 360
Région de la Kara Préfecture de Kozah Kara 1 804 283 738 985 512
Préfecture d'Assoli Bafilo 930,4 66 394
Préfecture de Bassar Bassar 3 425 152 065
Préfecture de la Binah Pagouda 534,7 84 199
Préfecture de la Dankpen Guérin-Kouka 2 497 185 662
Préfecture de Doufelgou Niamtougou 1 151 84 767
Préfecture de Kéran Kandé 1 967 128 687
Région des savanes Préfecture de Cinkassé Cinkassé 281,8 128 959 1 143 520
Préfecture de Kpendjal Mandouri 1 385 88 365
Préfecture de Kpendjal-Ouest[10] Naki-Est 773,5 123 330
Préfecture de l'Oti Sansanné-Mango 1 524 124 848
Préfecture de l'Oti-Sud[11] Gando 2 376 150 376
Préfecture de Tandjouaré Tandjouaré 946,1 117 969
Préfecture de Tône Dapaong 1 210 388 775

Les préfectures sont dirigées par des préfets qui jouent un rôle essentiel dans l’exécution des décisions gouvernementales à l’échelle locale. Les préfets veillent également à la sécurité publique, au respect des lois et à la mise en œuvre des projets de développement[8].

Communes

Depuis la réforme de la décentralisation amorcée en 2019, le Togo compte 117 communes, chacune dirigée par un conseil municipal élu au suffrage universel direct. Ces conseils municipaux sont présidés par un maire, qui constitue l’autorité exécutive locale[12].

Liste des différentes communes du Togo[7],[9],[13] :
Communes Maire Régions Chef-lieu
1 Cinkassé 1 Koundjo Nagnango Région des savanes Dapaong
2 Cinkassé 2 Kandjime L. Debire
3 Tône 1 Gountante Yampoadeb
4 Tône 2 Sibitidja Momare
5 Tône 3 Nanmoupa Douti
6 Tône 4 Bantinia Blimpo
7 Kpendjal 1 Arzoume Sambiani
8 Kpendjal 2 Tondja Didjengou
9 Kpendjal Ouest 1 Moali Boukari
10 Kpendjal Ouest 2 Komlan Mintoiba
11 Oti 1 Seidou Baboudou
12 Oti 2 Yentroulengue Ladani
13 Oti Sud 1 Kwami Lamboni
14 Oti Sud 2 Charles Yindjido Bikoubia
15 Tandjouare 1 Monoka Lare
16 Tandjouare 2 Kounsoumba Salissa
17 Kéran 1 Kounama Kpemou Région de la Kara Kara
18 Kéran 2 Adji Datibe
19 Kéran 3 Ntcha Lapoili N'Dah
20 Bassar 1 Djani Lentame Kokou Gbati
21 Bassar 2 Adedokou Adessonkain
22 Bassar 3 Kondi Tchapo
23 Bassar 4 Toï Hozo
24 Dankpen 1 Nakodja Beguem
25 Dankpen 2 Nare Tanma Tittora
26 Dankpen 3 N'Yobol Koulou
27 Kozah 1 Pawoubadi Pidabi
28 Kozah 2 Kossiwa E. Kabiya
29 Kozah 3 Sami Essokudjowu Pissiyou
30 Kozah 4 Simféilé Adom
31 Binah 1 Tchao Madjatom Bamaze
32 Binah 2 Ali Tatangue
33 Doufelgou 1 Tchémi tchambi tchapkro
34 Doufelgou 2 Touni Koubonou
35 Doufelgou 3 Abla Yassim
36 Assoli 1 Nouhoum Salissou Abou-Bakari
37 Assoli 2 N'na Kpelafiya
38 Assoli 3 Daouda Alassani
39 Tchaoudjo 1 Tchanilé Ouro-Gbele Région centrale Sokodé
40 Tchaoudjo 2 Kokolou Kiliou
41 Tchaoudjo 3 Agoro. Sansani Tchedre
42 Tchaoudjo 4 Kpégouni Tchagnao
43 Sotouboua 1 Plibam Gnanguissa
44 Sotouboua 2 Padamilim Agbada
45 Sotouboua 3 Komlanvi Lonmou
46 Mô 1 Bayé Kloun
47 Mô 2 Séidou Gmampoum
48 Tchamba 1 Ousmanou Katafara
49 Tchamba 2 Atiode Sita Amogou
50 Tchamba 3 Akahou Tikpa Saboutou
51 Blitta 1 Yao Bassambadi Dazimwai
52 Blitta 2 Kodjo Malou
53 Blitta 3 Koami Kotokoli
54 Anié 1 Tfaraba Los-Masingo Atara Région des plateaux Atakpamé
55 Anié 2 Kokou Ogouhounde
56 Est-Mono 1 Tossima Katelewena
57 Est-Mono 2 Assitchou Kokou Tambo
58 Est-Mono 3 Massan Dzifa Kodko-Bakpe
59 Moyen-Mono 1 Djidjole Mensah Pierre Awity
60 Moyen-Mono 2 Mawouna Fantodji
61 Agou 1 Patrick Kodjovi Sénam Bolouvi
62 Agou 2 Koofi Sessime Sakpa
63 Danyi 1 Kossivi Wonyra
64 Danyi 2 Komla Bawa Semedo
65 Akébou 1 Yawo Sodagni
66 Akébou 2 Koffi Bedou Owoussou
67 Kpélé 1 Komla Apedoh Batchey
68 Kpélé 2 Komlan Xolali Dotsou
69 Kloto 1 Yawo Winny Dogbatse
70 Kloto 2 Mensah Abots-Dzegbla
71 Kloto 3 Kossi Mawuli Amuaku
72 Ogou 1 Yawa Ahofa Kouigan
73 Ogou 2 Noumonvi Agounkey
74 Ogou 3 Kossivi Dedete Thadee
75 Ogou 4 Noumonvi Guegue
76 Amou 1 Kossi Woledji
77 Amou 2 Meyebine-Esso Kwame Gnassingbe
78 Amou 3 Yao Obibiaboe Essiomle
79 Wawa 1 Yao Ogah Assamoah
80 Wawa 2 Koudjo Bossiade
81 Wawa 3 Yao Kounalè Wletou
82 Haho 1 Yawovi Sefenu
83 Haho 2 Sossou Ayidote
84 Haho 3 Kossi Adaïsso
85 Haho 4 Wanta Ranougo Badombena
86 Avé 1 Kodjo Alexandre Aziabu Région Maritime Tsévié
87 Avé 2 Kwaku Ayawli
88 Bas-Mono 1 Anani Djogbessi
89 Bas-Mono 2 Atsou Eklou
90 Yoto 1 Kossi Amegnonan
91 Yoto 2 Yawavi Adjra
92 Yoto 3 Kokou Degbe
93 Vo 1 Atissovi Afande
94 Vo 2 Kokou Messan Gnavo
95 Vo 3 Kodjo Minogblon
96 Vo 4 Kodjo Ezian
97 Lacs 1 Alexis John C.D. Aquereburu
98 Lacs 2 Amavi Bénoit Mensah
99 Lacs 3 Edoé Gunn
100 Lacs 4 Folly Kuevidjin
101 Zio 1 Sodjedo Messan Agogno
102 Zio 2 Adjo Agbaglo
103 Zio 3 Koffi Atsou Dzene
104 Zio 4 Etse Franck Sego
105 Agoé-Nyivé 1 Akoété Adanboubou
106 Agoé-Nyivé 2 Koffi Djabakou Bolor
107 Agoé-Nyivé 3 Yawo Adonkanu
108 Agoé-Nyivé 4 Adamou Abdoulaye
109 Agoé-Nyivé 5 Afiwa Enyonam Gbodzo
110 Agoé-Nyivé 6 John Siabi K-Koumah Aglo
111 Golfe 1 Koamy Gbloekpo Gomado
112 Golfe 2 Kokou Sénamé Amaglo
113 Golfe 3 Alawo Adjayi Kamal
114 Golfe 4 Jean Pierre Fabre
115 Golfe 5 Kossi Agbenyega Aboka
116 Golfe 6 Koffi Dagbovie
117 Golfe 7 Koffi Aimé Djikounou

Les communes représentent le niveau de base de l’administration locale et disposent de compétences variées telles que la gestion de l’éducation primaire et de la santé de proximité, l'aménagement du territoire et l'urbanisme, la gestion des marchés locaux et infrastructures communales etc.

Cependant, des défis importants demeurent comme l'insuffisance des ressources financières et humaines ou encore le manque d’équipements pour l’administration locale.

Collectivités à statut particulier

Grand Lomé

La capitale togolaise, Lomé, et ses environs disposent d’un statut spécial. L’agglomération de Lomé est administrée par le District Autonome du Grand Lomé (DAGL), créé en 2016. Cette entité assure la gestion des infrastructures stratégiques (port, aéroport), la collecte des déchets et l’aménagement urbain.

Le DAGL est dirigé par un gouverneur nommé par le président de la République. Bien que cette structure soit équipée pour gérer les défis propres à une métropole, elle fait face à des problèmes tels que l’expansion urbaine non planifiée et les défis environnementaux[12],[14].

Défis et perspectives

La décentralisation au Togo est en constante évolution. Les principales perspectives incluent sur le renforcement des capacités locales telles que la formation des cadres locaux pour mieux gérer les communes, l'augmentation des ressources locales avec une diversification des sources de financement, avec une amélioration de la gouvernance : une transparence dans la gestion des projets communaux[15].

Le gouvernement togolais, avec le soutien des partenaires internationaux comme l’Union Européenne et le PNUD, travaille à relever ces défis[16].

Établissements publics

Typologie des établissements publics

Au Togo, comme dans d'autres pays, les établissements publics jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre des politiques publiques. Ces institutions sont juridiquement distinctes de l'État et bénéficient d'une autonomie administrative et financière, bien qu'elles demeurent sous le contrôle de celui-ci. Deux grandes catégories d'établissements publics sont identifiées au Togo :

  • Les établissements publics à caractère administratif (EPA) : Ces structures sont destinées à gérer des missions d'intérêt général non commerciales, comme l'éducation, la santé, ou les infrastructures de base. Elles fonctionnent principalement sous le régime du droit public. Par exemple, l'Université de Lomé est un EPA dédié à l'enseignement supérieur et à la recherche.
  • Les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) : Ces institutions remplissent des missions d'intérêt général à caractère économique, telles que la gestion de services publics marchands ou la production de biens. Les EPIC togolais incluent des organisations comme la Société Togolaise des Eaux (TdE) ou la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET), qui opèrent selon des règles mêlant droit public et droit privé.

D'autres catégories spécifiques existent, telles que les établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, bien que leur structuration reste moins avancée comparée à celle de pays comme la France[17].

Organisation territoriale des établissements publics

Les établissements publics au Togo disposent également d'une organisation territoriale adaptée aux réalités locales. Cela leur permet d'étendre leur couverture pour répondre aux besoins des différentes régions administratives.

Coopération intercommunale

La coopération intercommunale au Togo est en développement. Inspirée des pratiques internationales, elle vise à renforcer les capacités des collectivités territoriales à gérer ensemble certains services publics et à mutualiser leurs ressources. Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont encore rares, mais des initiatives comme l'Agence Nationale d'Appui au Développement à la Base (ANADEB) soutiennent les groupements de collectivités pour des projets communs.

Typologie des structures intercommunales

  1. Communautés de développement local (CDL) : Ces entités regroupent plusieurs communes pour des projets spécifiques, comme l'accès à l'eau potable ou la gestion des déchets.
  2. Syndicats intercommunaux : Bien que peu formalisés, ils existent de manière informelle dans certaines régions pour gérer des services communs, comme les marchés locaux ou les routes rurales.
  3. Pôles métropolitains : En projet dans des grandes villes comme Lomé, ces structures visent à coordonner le développement économique, les transports et l’urbanisme à une échelle supra-communale.

Établissements publics locaux et sécurité civile

Services départementaux et locaux

Au Togo, la sécurité civile est en grande partie assurée par des structures centralisées, mais le rôle des collectivités locales s'accroît. Par exemple, les services locaux de pompiers et de secours sont appuyés par l'État pour intervenir en cas d'incendies ou de catastrophes naturelles. Ces services sont encore en structuration, avec l'objectif de créer des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) inspirés du modèle français.

Agences de développement économique

Créées par l'État ou les collectivités locales, les agences de développement économique au Togo, comme l'Agence Togolaise de Développement à la Base (ANADEB), visent à promouvoir le développement économique inclusif en soutenant les initiatives locales. Ces agences agissent en partenariat avec les acteurs privés et internationaux pour renforcer les capacités économiques des territoires.

Entreprises publiques locales

Les entreprises publiques locales (EPL) occupent une place centrale dans le paysage togolais. Elles sont souvent des sociétés anonymes à participation publique majoritaire. Les Sociétés d'économie mixte (SEM), comme la TdE et la CEET, sont des exemples d'entités responsables de services essentiels à la population.

Quatre types d'EPL peuvent être identifiés :

  • Sociétés d'économie mixte (SEM) : gestion de l'eau, de l'énergie ou des télécommunications.
  • Sociétés publiques locales (SPL) : gestion des infrastructures publiques comme les ports ou les aéroports.
  • Sociétés d'économie mixte à opération unique (SEMOP) : projets spécifiques dans des secteurs comme l'immobilier ou les transports.
  • Sociétés publiques locales d'aménagement (SPLA) : responsables de la planification et de l’aménagement urbain, notamment à Lomé.

Découpage électoral

Élections locales

Les dernières élections municipales, tenues en 2019, ont marqué un tournant dans la décentralisation du pays. Les communes sont désormais gérées par des conseils municipaux élus, ce qui renforce leur autonomie et leur capacité à répondre aux besoins locaux.

Élections législatives

Le pays est divisé en circonscriptions législatives pour l'élection des députés à l'Assemblée nationale. Ces circonscriptions correspondent aux préfectures, avec une représentation basée sur la population de chaque région.

Élections présidentielles

Pour les élections présidentielles, le pays constitue une seule circonscription nationale, où le candidat ayant obtenu la majorité des suffrages exprimés est élu président.

Organisations territoriales intégrées complexes

Le Togo, comme d'autres pays, connaît une gestion intégrée dans plusieurs grands domaines de services, mobilisant l’État, les collectivités territoriales, et les établissements publics. Ces acteurs interviennent chacun dans leurs domaines de compétence et à différents niveaux de gestion territoriale afin de fournir des services efficaces à la population. Cependant, l’imbrication complexe des différents partenaires peut poser des problèmes de lisibilité pour l’usager. Deux exemples de gestion intégrée complexe au Togo peuvent être détaillés : la gestion de l’eau et la gestion des crises.

Gestion intégrée de l’eau

La gestion de l’eau au Togo s’inscrit dans une approche participative et intégrée, axée sur les bassins versants. Ce processus associe les différents acteurs concernés, notamment l’État, les agences publiques, les collectivités locales, les ONG, et les partenaires internationaux. L’objectif est de favoriser une gestion coordonnée des ressources en eau et d’assurer un équilibre entre les besoins économiques, sociaux et environnementaux.

La mise en œuvre de cette gestion repose sur :

  • L’Autorité du Bassin du Mono (ABM) : une structure intergouvernementale regroupant le Togo et le Bénin pour gérer les ressources hydriques du fleuve Mono.
  • La Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE) : un organisme national qui supervise la gestion de l’eau à l’échelle nationale.
  • Les comités locaux : Ces structures, telles que les comités de gestion des forages, impliquent les communautés locales dans la gestion et la maintenance des infrastructures hydrauliques.

Les enjeux majeurs comprennent l’amélioration de l’accès à l’eau potable, la préservation des écosystèmes aquatiques, et la résilience face aux impacts du changement climatique, notamment à travers des projets nationaux et régionaux de reforestation et de gestion durable des bassins[18],[19].

Gestion de crise

La gestion des crises au Togo est également intégrée, mobilisant l’ensemble des acteurs du territoire en fonction de l’événement et des compétences de chacun. L’approche repose sur des principes similaires à ceux observés en France, bien que les dispositifs soient adaptés aux spécificités locales.

  1. Cadre légal et organisation :
    • La gestion des crises repose sur des lois nationales de sécurité civile qui définissent les rôles des institutions et des acteurs à différents niveaux territoriaux.
    • Le maire est le premier responsable des opérations pour les crises localisées à l’échelle communale, tandis que le préfet coordonne les interventions pour les crises dépassant les limites communales.
    • Au niveau national, la gestion des crises est supervisée par le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile.
  2. Outils et dispositifs de planification :
    • Plan Orsec-Togo : Adapté pour coordonner les secours en cas de catastrophes naturelles (inondations, glissements de terrain).
    • Plan de gestion des épidémies : Mobilisé pour des crises sanitaires comme l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
    • Comités locaux de sécurité civile : Créés dans les préfectures pour anticiper et gérer les risques à l’échelle locale.

Ces dispositifs sont appuyés par des partenaires internationaux, comme la CEDEAO et l’Union Africaine, qui renforcent les capacités techniques et logistiques pour répondre efficacement aux crises[20],[21].

Enjeux de lisibilité pour l’usager

La complexité des systèmes de gestion intégrée, qu’il s’agisse de l’eau ou des crises, peut entraîner des difficultés pour les usagers à identifier clairement les interlocuteurs responsables ou à comprendre les mécanismes d’intervention. Pour améliorer la lisibilité, le Togo travaille à :

  • Renforcer la communication entre les différentes strates institutionnelles.
  • Simplifier les outils de gestion et les rendre accessibles aux communautés locales.
  • Développer des plateformes numériques pour centraliser et diffuser les informations sur les services publics[22].

Notes et références

Références

  1. « Informations sur le Togo »
  2. « Les Nations Unies au Togo. »
  3. a et b Yves Marguerat, L'Etat et l'organisation territoriale du Togo., Lomé, 88 p. (lire en ligne)
  4. a b c et d Togo : Décentralisation et libertés locales, Togo, , 55 p. (lire en ligne)
  5. a b et c Togo : Programme Décentralisation et Gouvernance Locale (ProDeGoL), (lire en ligne)
  6. (en) « Administrative Map of Togo »
  7. a b c d et e « Togo: Administrative Division »
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  9. a et b VISIONS SOLIDAIRES, Subdivisions administratives au Togo., Lomé, , 2 p. (lire en ligne), p. 1,2
  10. « Quatre nouvelles préfectures », La préfecture de Kpendjal-Ouest aura pour chef-lieu Naki-Est et son ressort territorial comprend, Naki-Est, Nayéga, Ogaro, Namoudjoga, Papri, Pogno et Tambonga
  11. « Quatre nouvelles préfectures », La préfecture de l’Oti-Sud aura pour chef-lieu de préfecture Gando. Son ressort territorial comprend les cantons de Gando, Sagbiébou, Mogou, Tchamonga, takpamba, Nali, Koumongou et Kountoiré.
  12. a et b « République togolaise. »
  13. Togo Breaking News, « Togo: Voici la liste complète des 117 maires - Togo Breaking News », sur togobreakingnews.info (consulté le )
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Liens externes