Opération Libero est un mouvement politique suisse hors parti progressiste, défendant des valeurs d'ouverture et de tolérance face aux populismes. Il est principalement composé de jeunes.
Se considérant « au-dessus des partis »[2], il milite pour une Suisse multiculturelle, cosmopolite, moderne et progressiste[1], ce qui le place à l'opposé de l'Union démocratique du centre (UDC)[3] et de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre. En 2019, un article du Guardian présente ainsi l'organisation comme principale force d'opposition aux politiques prônées par l'UDC[4]. Il est parfois qualifié par les médias de mouvement « pro-immigration »[5].
Principalement constitué à l'origine de jeunes universitaires et intellectuels de moins de 30 ans[6], il est proche du think tank Forum de politique étrangère lié aux milieux diplomatiques suisses.
Le mouvement politique peut être qualifié de social-libéral d'un point de vue économique et de libéral d'un point de vue sociétal.
Il prône ou demande :
un marché du travail ouvert avec le maintien de la libre circulation européenne et une libéralisation des politiques concernant l'immigration des étrangers ;
une loi sur la nationalité suisse adaptée à un « pays d’immigration », qui rende la procédure de naturalisation plus simple et plus objective, n'exige que trois à cinq ans de séjour en Suisse et non douze ans[7] et supprime les délais de résidence communaux ;
une véritable politique européenne qui privilégie les accords bilatéraux tout en laissant la porte ouverte à une adhésion si celle-ci est dans l'intérêt du pays[8] ;
les libertés individuelles, en considérant notamment que le mariage pour tous et l'union civile relèvent de la sphère privée et doivent être légalisés et que l'adoption doit être permise pour les couples homosexuels, pour les célibataires et pour les couples en union libre[9].
la taxation individuelle plutôt que la taxation des modes de vie, afin de corriger le traitement inégal entre couples mariés et non mariés et d'éliminer les incitations à limiter l'activité professionnelle d'un des deux conjoints ;
une redistribution ciblée, en soutenant les personnes à faible revenu avec une prime pour l’emploi, versée à toute personne exerçant une activité lucrative sous forme de crédit d'impôt dépendant du revenu ; ce revenu minimum permettrait de supprimer ou de remplacer d'autres prestations sociales, comme la contribution aux frais du logement ou certaines allocations familiales[10] ;
une mobilité durable avec une taxation comportementale et une augmentation des tarifs[11].
Des équipes régionales ont été mises en place, d'abord pour les villes de Bâle, Berne et Zurich en 2014, puis à Genève en 2015[12],[13]. L'équipe de Bâle étend plus tard son action à l'ensemble de la Suisse du Nord-Ouest et celle de Genève à l'ensemble de la Suisse romande. Une équipe est également mise en place pour la Suisse orientale.
Activités
Le mouvement est actif sur les réseaux sociaux, sur les campus universitaires[réf. nécessaire] et dans la presse, où il publie des tribunes et des prises de position.
En 2014, il déclare vouloir peser sur la campagne des élections fédérales et l'agenda politique[14], sans pour autant présenter des candidats[15].
En 2021, il s'oppose sans succès à l'initiative dite « anti-burqa »[28] et à la nouvelle loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme[29], mais il contribue à l'adoption de la loi en faveur du mariage pour tous[30].
En novembre 2021, le mouvement annonce le lancement d'une initiative populaire avec Les Verts afin de forcer le Conseil fédéral à reprendre les négociations avec l'Union européenne en vue d'une évolution des accords bilatéraux et l'identification d'une solution institutionnelle[31].
Références
↑ ab et cAïna Skjellaug, « L'«Opération Libéro» se poursuit en Suisse romande », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )
↑Yelmarc Roulet, « Ce qui ne marche plus dans le système politique suisse », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )