L’opus spicatum — dit aussi « appareil en épi » (du latinspica, « épi ») ou en chevron — est réalisé avec des briques, des pavés ou des pierres plates posés inclinés sur la tranche et disposés alternativement en épi : le joint entre les lits successifs n'est pas rectiligne comme dans l'appareil en arête-de-poisson, mais en zigzag car tous les éléments d'une rangée sont emboîtés dans ceux des rangées contiguës.
Antiquité
Cet appareil est utilisé à l'époque romaine essentiellement dans les pavages, mais aussi dans l'élévation des murs.
Pavé en briques appareillé du Ier siècle de notre ère provenant de l'ancienne Lucentum, ville ibérico-romaine (musée archéologique d'Alicante en Espagne).
Burg Frauenberg (Ruschein) en Suisse, château du XIIIe siècle.
Fontenoy-le-Château, fin du Xe siècle.
Vaudémont, tour Brunehaut XIe siècle.
Moyen Âge
On le retrouve ensuite au XIIIe siècle, en décoration parmi d'autres motifs dans certaines églises en briques aux Pays-Bas, dans le nord de l'Allemagne et au Danemark[4]. Dans ces mêmes régions, il peut orner tout le fronton d'un ou plusieurs pignons d'édifices religieux[5].
Décoration dans deux des arcades de la partie supérieure du pignon de l'église de Leermens (Pays-Bas) et en disposition verticale dans une des grandes arcades du fronton.
Ornement favori des oculi aveugles (Rundblenden), ici dans celui de droite ; église de Reepsholt (Allemagne).
À partir du XVe siècle, également, des briques disposées en épi sont utilisées en remplissage du hourdis des maisons à pans de bois en France[6], dans les manoirs et les demeures des bourgeois les plus aisés du Royaume-Uni[7] et, plus communément, à partir du XVIIe siècle où cet appareil remplace le torchis des hourdis des maisons médiévales[8].
↑Josiane Sartre, Châteaux « brique et pierre » en France. Essai d'architecture, Nouvelles Éditions Latines, , 206 p., p. 41.
↑(en) Paul Edmonson, Kevin Colls et William Mitchell, Finding Shakespeare's New Place: An archaeological biography, Oxford University Press, , 236 p., p. 54.
↑(en) Barry Bridgwood et Lindsay Lennie, History, Performance and Conservation, Taylor & Francis, , 352 p. (ISBN1134078994 et 9781134078998), p. 165.